Accueil » A la une » « Les salauds dorment en paix » d’Akira Kurosawa . Critique cinéma

« Les salauds dorment en paix » d’Akira Kurosawa . Critique cinéma

  • Reprise 21 août 2024
  • 10 janvier 2006 en salle
  • 2h 31min
  • Drame, Thriller
  • Avec Toshirô Mifune, Masayuki Mori (I), Kyôko Kagawa

L’histoire : Dans les salons d’un grand hôtel, Iwabuchi, président d’une importante société immobilière, marie sa fille Yoshiko à Nishi, son secrétaire particulier. Mais alors que l’on s’apprête à couper la pièce montée, un second gâteau en forme d’immeuble, dont une fenêtre est tachée d’une rose rouge, est apporté …

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez vous à la fin de l’article

« Tu es dans l’illégalité ! »

« Vrai, on ne combat pas les escrocs légalement »

C’est un film-somme . Sur la longueur, Kurosawa fait montre d’un savoir-faire exemplaire  à la manière de ces réalisateurs frais émoulus des écoles, qui pour un premier film lâchent tout.

Sans maîtrise patente.

Contrairement aux propositions que nous offre le cinéaste japonais dans ce vingtième film, totalement en adéquation avec les canons du septième art.

Agent des contrats, Shirai ( Kô Nishimura ) est récupéré par le secrétaire du patron Nishi, afin de le piéger.

Comprendre comment mise en scène et réalisation fonctionnent logiquement ensemble, sur une trame policière – sans police – où le mélodrame joue sur les sentiments et la société , ce sont vers ses salauds là qu’il faut se tourner.

Devant l’œilleton de la caméra ,portés par de beaux mouvements,  ils sont garants d’une vérité évidente, surlignée par un script aux allures de roman. On pense à Simenon dont le cinéaste est un adepte, pour le profil particulièrement noir et accentué de ses personnages.

On retrouve aussi Shakespeare, cette fois dans la vision lointaine d’un Hamlet japonais pour un fils voulant venger son père assassiné. Le suicide forcé d’un employé de l’Office, en réalité,  dont les supérieurs, corrompus, pensent avoir trouver la paix des justes (photo) .

Mais le jour du mariage de Nishi ,la fille du président de l’Office, avec Yoshiko ( Kyôko Kagawa), une seconde pièce montée en forme d’immeuble, tâché de sang, jette le trouble dans la bonne société nippone.

Elle ne cesse alors de s’agiter à travers les soubresauts qui effraient les dirigeants. Ils n’imaginent pas à quel point le vers est dans le fruit. Cinq scénaristes se sont penchés sur les ramifications vertigineuses de cette confrontation sociale ficelée dans un conflit familial.

L’époux de Yoshiko, Nishi (Toshiro Mifune), secrétaire particulier de son père ,y révèle une toute autre personnalité.

Devant l’amour qu’il porte à sa femme, épousée à l’origine uniquement pour ses intérêts, ira-t-il jusqu’au bout de sa vengeance ?

Cerné par une dramaturgie de plus en plus noire , mélodramatique à fond, Nishi fixe le point de vue du réalisateur , et son constat d’une corruption à jamais établie sur les codes d’honneur de la société japonaise. Des idées noires, un film noir et Kurosawa rayonnant.

Reprise 21 août 2024 10 janvier 2006 en salle 2h 31min Drame, Thriller Avec Toshirô Mifune, Masayuki Mori (I), Kyôko Kagawa L'histoire : Dans les salons d’un grand hôtel, Iwabuchi, président d’une importante société immobilière, marie sa fille Yoshiko à Nishi, son secrétaire particulier. Mais alors que l’on s’apprête à couper la pièce montée, un second gâteau en forme d’immeuble, dont une fenêtre est tachée d’une rose rouge, est apporté … Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez vous à la fin de l’article « Tu es dans l’illégalité ! » « Vrai, on ne combat pas les escrocs légalement » C’est un film-somme . Sur la…
Le film

Simenon, Shakespeare … Corneille ! De l’encre à l’écran, Kurosawa réinvente le cinéma .Le film noir telle une tragédie

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Trois amies » d’Emmanuel Mouret. Critique cinéma

Beaucoup moins inspiré par ses marivaudages, Emmanuel Mouret en rajoute

Laisser un commentaire