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« Les leçons persanes » de Vadim Perelman. Critique cinéma -dvd

Synopsis: 1942.Gilles est arrêté. Juste avant de se faire fusiller, il jure qu'il n’est pas juif mais persan. Ce mensonge le sauve momentanément . Le chef cuisinier du camp souhaite apprendre le farsi pour ses projets d’après-guerre. Gilles invente alors une langue chaque nuit, pour l'enseigner au capitaine SS le lendemain. La relation entre les deux hommes ne tarde pas à éveiller la jalousie et les soupçons ...

La fiche du film

Le film : "Les Leçons Persanes"
De : Vadim Perelman
Avec : Nahuel Perez Biscayart, Lars Eidinger
Sortie le : 19/01/2022
Distribution : KMBO
Durée : 127 Minutes
Genre : Historique, Drame, Guerre
Type : Long-métrage
Le film
  • DVD : 03 Mai 2022 . –
  • D’après la nouvelle de Wolfgang Kohlhaase . – 

La réaction est humaine. Alors que ses compagnons sont fusillés devant ses yeux, face au peloton d’exécution, Gilles trouve l’argument fatal , il n’est pas juif, mais persan. Contre un quignon de pain son voisin vient de lui glisser un livre écrit en farsi . Le voici iranien.

Ce dont doute immédiatement Beyer (Jonas Nay)l’un des soldats du peloton. Mais contre quelques boîtes de corned-beef, il rapporte la nouvelle au capitaine Klaus Koch, le chef cuisinier (Lars Eidenger)  qui veut apprendre cette langue.

L’homme est un SS méfiant vis-à-vis de ce prisonnier qu’il prévient des pires représailles au cas où il lui mentirait. Gilles  (Nahuel Perez Biscayart) joue le jeu la peur au ventre. Et invente au petit malheur la chance un vocabulaire de fortune.

Le plus dur c’est de retenir ces mots qui ne veulent rien dire . Dans la bouche de l’officier allemand, ils ont le goût de l’après-guerre. Klaus Koch partira pour Téhéran, ouvrir un restaurant.

Le marché de dupe fonctionne plutôt bien s’il n’y avait tout autour méfiances et médisances. Beyer ne lâche pas sa proie qu’il piétine dès qu’il le peut. La vie dans le camp du Struthof est sujette aux rumeurs sur ce duo contre-nature et l’identité douteuse du prisonnier.

Vadim Perelman parait lui-même troublé par cette situation inconfortable que sa mise en scène peine à rendre un tant soit peu plausible. Elle est bien sage, voire doucereuse quand elle se penche sur les amourettes de l’armée allemande confrontée aux sentiments malmenés.

La cuisine, une zone d’influences importante pour les soldats , mais aussi les prisonniers

Il faut tenir compte des grades, des infidélités, du sadisme,  et des ragots qui se propagent à la vitesse des renvois sur le front. Pour nous faire découvrir un peu mieux l’envers du décor  (rare dans la filmographie concentrationnaire ) Perelman provoque des situations de plus en plus invraisemblables.

Entre fiction et réalité le réalisateur et son scénariste Ilja Zofin flottent entre deux eaux, d’où émerge une fable qui n’assume que très rarement l’Histoire qu’elle sous-tend, la vérité que l’on entend. Autrement ça s’appellerait « La Vie est belle ».

DVD : 03 Mai 2022 . - D’après la nouvelle de Wolfgang Kohlhaase . -  La réaction est humaine. Alors que ses compagnons sont fusillés devant ses yeux, face au peloton d’exécution, Gilles trouve l’argument fatal , il n’est pas juif, mais persan. Contre un quignon de pain son voisin vient de lui glisser un livre écrit en farsi . Le voici iranien. Ce dont doute immédiatement Beyer (Jonas Nay)l’un des soldats du peloton. Mais contre quelques boîtes de corned-beef, il rapporte la nouvelle au capitaine Klaus Koch, le chef cuisinier (Lars Eidenger)  qui veut apprendre cette langue. L’homme est…
Le film

Que le postulat de départ soit invraisemblable ne change rien au projet. Le cinéma a souvent transcendé des faits imaginaires pour les porter au niveau de l’universel . Ce que j’imaginais à la lecture de cette histoire d’un français qui pour échapper à la mort pendant l’occupation fait croire qu’il est persan. Ca tombe bien, si j’ose, le chef cuisinier SS au Struthof veut apprendre le farsi afin de partir après la guerre ouvrir un restaurant à Téhéran. Sur cet argument, le réalisateur Vadim Perelman développe une stratégie classique autour des rapports qui se tissent entre le SS et le prisonnier. Il y mêle ensuite dans l’invraisemblable, les amours de l’armée allemande confrontée aux sentiments malmenés. La mise en scène s’empêtre gentiment dans ce salmigondis scénaristique ( je n’ai pas lu le roman de Wolfgang Kohlhaase) pour laisser au final une sorte de fable qui n’assume que très rarement l’Histoire qu’elle sous-tend, la vérité que l’on entend. Rappeler ce que fut l’existence des camps de concentration demeure une vertu essentielle. En faire le théâtre d’un drame ordinaire parait quand même très étrange.

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