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« Les initiés » de John Trengove. Critique cinéma-dvd

Synopsis: Afrique du sud, montagnes du Cap Oriental. Comme tous les ans, Xolani, ouvrier solitaire, participe avec d'autres hommes de sa communauté aux cérémonies rituelles d'initiation d'une dizaine d'adolescents. L'un deux, venu de Johannesburg, découvre un secret précieusement gardé... Toute l'existence de Xolani menace alors de basculer

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Les initiés"
De : John Trengove
Avec : Nakhane Touré, Bongile Mantsai, Niza Jay Ncoyini
Sortie le : 05 septemb 2017
Distribution : Pyramide Vidéo
Durée : 88 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

A l’image du titre, il faut être éclairé pour bien comprendre l’histoire de cette tribu. Chaque année, elle réunit de jeunes garçons pour leur faire accomplir rituellement et physiquement le passage à l’âge adulte. Des adolescents cornaqués par des instructeurs, personnages lambda, dotés pour la circonstance d’une puissance morale qui logiquement garantit le bon déroulement des cérémonies.

Mais Xolani, cariste à Johannesburg se retrouve chapeautant un individu que son oncle présente comme difficile et imprévisible. L’instructeur se montre alors bienveillant et attentif,tout en assumant sa propre personnalité peu à peu évidente aux yeux du jeune homme, dès lors détenteur d’un secret inavouable.

Ce que nous raconte implicitement John Trengove qui pour son premier film ne prend pas en compte la possibilité d’ouvrir son propos au plus grand nombre. Comme si l’affaire était acquise, connue de tous, alors que dans le décorum africain des montages du Cap Oriental, elle prend une orientation aride, voire hermétique, tant que les protagonistes demeurent sur leurs réserves.

Ça prend du temps et un peu d’énergie au spectateur anesthésié par ce souffle amoureux qui couve sous la braise du campement. Une flamme trop vacillante, là où un tel sujet (l’homosexualité interdite, refoulée,désirée) réclame une réalisation énergique, à cœur ouvert. Un ethnographe pourrait peut-être éclaircir notre lanterne en berne devant ces rituels qui m’échappent et ne laissent filtrer du sujet qu’un ersatz de consensus scénaristique.

La révolte gronde semble-t-il chez les initiés, mais le tabou de l’homosexualité enfin levé lors des dernières discussions ne laisse aucune trace tangible dans l’apport cinématographique du jeune réalisateur. Sinon les sempiternelles injures à l’égard des pédés. Ça ne dure pas très longtemps,le débat tourne à vide .

LES SUPPLEMENTS

  • Entretien avec John Trengove (22 . Il raconte comment le film a pu se monter, notamment à travers les témoignages des citadins et des ruraux, jeunes ou pas qui avaient participé aux initiations.

« C’était l’occasion de présenter une initiation comme une occasion de créer une communauté artificielle, qui se retrouve en dehors des normes de leur vie quotidienne. (… ) Faire un film gay en Afrique du sud après les déclarations de Robert Mugabe qui connaissaient de plus en plus de retentissement, cela nous paraissait évident ».

« Une histoire sur le désir homosexuel confrontée à une forte tradition africaine était lourde de sens. (… ) En rencontrant des gens qui participaient aux rites initiatiques, je me suis aperçu à quel point c’était quelque chose de complexe, entre les traditions et la vision du monde moderne, les pressions qui s’exerçaient. (.. ) La relation à ces rites est de plus en plus conflictuelle dans certaines familles ».

« Il y a des séquences contemplatives qui relèvent d’une approche documentaire, et puis on pénètre de plus en plus profondément dans la partie secrète de l’histoire celle qui nous éloigne du monde ordinaire et pour cela il me fallait un autre langage visuel … ».

Le réalisateur revient au final sur la scène de la cascade qui est un hommage dit-il à ce que pourraient vivre les hommes sans la contrainte …

  • Court métrage.  « The Goat » de John Trengove (2014 – 13′). On demeure dans le même état d’esprit du long métrage, avec un coup de projecteur encore plus appuyé sur ce rituel initiatique de circoncision pratiqué par certaines tribus en Afrique du Sud. Il marque le passage du garçon à l’âge adulte, l’étape la plus importante dans sa vie. Ce serait un remède contre l’homosexualité assurent certaines croyances, mais la manière dont le cinéaste conclue son propos laisse à penser que les initiés s’en moquent.
A l’image du titre, il faut être éclairé pour bien comprendre l’histoire de cette tribu. Chaque année, elle réunit de jeunes garçons pour leur faire accomplir rituellement et physiquement le passage à l’âge adulte. Des adolescents cornaqués par des instructeurs, personnages lambda, dotés pour la circonstance d’une puissance morale qui logiquement garantit le bon déroulement des cérémonies. Mais Xolani, cariste à Johannesburg se retrouve chapeautant un individu que son oncle présente comme difficile et imprévisible. L’instructeur se montre alors bienveillant et attentif,tout en assumant sa propre personnalité peu à peu évidente aux yeux du jeune homme, dès lors détenteur d’un secret inavouable. Ce…
Le film
Les bonus

En Afrique du Sud l’homosexualité demeure donc un tabou que le jeune réalisateur tente de lever à travers des rites initiatiques permettant à des adolescents de devenir des hommes. C’est l’originalité de sa démarche qui malheureusement ne va pas plus loin, tant le propos et la ritualisation me paraissent abscons.

Avis bonus L'entretien avec le réalisateur permet de mieux comprendre le propos du film. Le court métrage également

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