- Durée : 80 minutes
- Dvd : 21 février 2023
- Acteurs : Théo Cholbi, Mohamed Mouffok, Pierre Lottin, Yannick Choirat, Omar Boulakirba
- Langue : Français
- Studio : Pyramide Vidéo
L’histoire : Fin des années 50, la guerre d’Algérie. Salah, Kaddour et d’autres jeunes Algériens sans ressources rejoignent l’armée française. On les surnomme harkis. Mais l’indépendance de l’Algérie ne faisant plus de doute, leur sort paraît très incertain. Le lieutenant Pascal s’oppose à sa hiérarchie pour obtenir le rapatriement en France de tous les hommes de son unité.
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Comme une mise au point. Un retour sur notre histoire coloniale que l’on évoque toujours avec difficulté. Encore plus quand elle célèbre à peine son cinquantenaire et mine encore nos relations avec l’Algérie.
Philippe Faucon parait déterminé à mettre la touche finale. Au regard de ces algériens qui ont servi la France pendant le conflit avec leur pays . On les appelait alors des harkis.
Après les accords d’Evian , la plupart ont été abandonnés par l’Etat Français.
Il leur a fallu rivaliser d’audace et de courage pour gagner l’hexagone, laissant parfois femme et enfants dans leur village. Où la vengeance et les massacres répondent aux tortures et représailles des militaires.
Le réalisateur raconte cette épopée de manière très simple, très directe, pour dire à la mémoire ce qu’elle peut encore nous restituer. Sans image superflue, ni bavardage redondant il suit la vie de ces algériens confrontés à leurs semblables qui les évitent avant de les poursuivre, une fois l’indépendance obtenue.
De part et d’autre, des héros malgré eux ballotés par un pouvoir que conteste maintenant le lieutenant Pascal (Théo Cholbi) au risque de terribles sanctions. Mais le jeune officier s’engage à transférer tous ses hommes vers Oran pour un embarquement vers la France.
Une mission ultime dans un conflit qui couve toujours sous la braise d’un silence embarrassé . La mise en scène, d’une sobriété exemplaire, le brise sans éclat, très naturellement. Le regard d’un cinéaste attentionné.
LES SUPPLEMENTS
- Essais au casting-Plusieurs comédiens passent devant la caméra, mais rien de transcendant ..
- Carnets de repérages ( 14 mn )- Sur une série de photos prises en repérage, on nous propose ensuite la séquence qui correspond . Bien vu …
- Des essais … Explosion d’une grenade factice .Costumes
- Mais encore : Après le départ des français de l’Algérie, les historiens, très divisés, estiment entre entre 35000 et 80 000 le nombre de victimes de la répression. Entre 1962 et 1968, 90.000 personnes ont été évacuées en France.
Dans la continuité, le même esprit …
« L’Oranais » de Lyès Salem- « Vivre au paradis » de Bourlem Guerdjou
Littérature : Alice Zeniter « L’art de perdre »
Le film
Les bonus
Avec une économie de moyens, et une narration sans esbrouffe, Philippe Faucon revisite le film de guerre pour reprendre le cours de l'Histoire sur la révolte des algériens en quête de leur indépendance dans les années 50/60. Face à la résistance algérienne composée des fellaghas, il met en scène les supplétifs de l’armée française, des algériens qui sans ressources n’ont d’autre choix que de s’enrôler auprès des occupants. Ce sont les harkis qui une fois la guerre terminée sont pour la plupart abandonnés par l’état français. Il est en effet réticent à les rapatrier , à moins qu’il soient « réellement menacés dans leur vie ». Ce dont ils ne doutent pourtant pas … Le réalisateur raconte cette épopée de manière très simple, très directe, pour dire à la mémoire ce qu’elle peut encore nous restituer. L’enrôlement des jeunes sans travail, la torture, et la propagande d’un camp à l’autre pour mieux terroriser une population terrée dans les villages. Une violence toujours contenue par la mise en scène d’une sobriété exemplaire, qui montre simplement ce qu’il faut retenir . Le meilleur des effets