Synopsis: De Charleville-Mézières à Nice, de Sète à Cherbourg, Raymond Depardon invite des gens rencontrés dans la rue à poursuivre leur conversation devant nous, sans contraintes en toute liberté.
La fiche du film
Le documentaire
La notoriété de Depardon fait la réputation . Des extraits de vie parcellaire, des conversations de bistrot passent et ne reviennent jamais. Ces gens ont envie de parler, de se confier, c’est indéniable jusqu’à l’indiscrétion parfois.Le spectateur devient un peu voyeur, au mieux témoin d’une société qui habituellement demeure confinée dans ses retranchements.
L’hôtesse de bar évoque le déséquilibre social de son activité « qui ne peut tenir des années ». Sa famille a coupé les ponts, mais la jeune femme tient bon « c’est pas grave je vis pour moi ».
Elle s’écoute beaucoup parler, n’écoute pas beaucoup sa sœur … On en fera une sociologie de village, comme ces conversations amoureuses entre femmes. Elles parlent de leurs hommes. La vie n’est pas toujours rose disent-elles, mais elles les aiment.
Ménie Grégoire a frappé à la porte de la caravane de Raymond Depardon qui sans jamais intervenir, si ce n’est à travers l’œilleton de sa caméra, laisse la parole prendre la liberté de ton et de langage. Un exutoire pour certains, un confessionnal pour la femme battue (« on a l’impression de ne plus exister, on se dit que l’on est responsable de la situation »). Ménie Grégoire n’est pas là pour lui répondre.
Le réalisateur jauge les interventions sur des moments plus légers.Des jeunes évoquent leurs années lycée et s’inquiètent de l’avenir.Des femmes devisent sur le Coran et la Bible (c’est vraiment très drôle) ou sur Nice qui n’est plus ce qu’il était. Ces deux dames très distinguées dénotent un peu du panel entrevu. Elles parlent des nouveaux arrivants, de la population qui se mélange, de la ville de plus en plus sale…
On les devine ces places où la caravane a stationné tout un été du nord au sud d’une France qui ne fait que passer, furtivement, devant l’objectif d’un réalisateur que l’on a connu plus curieux, plus incisif.
De « Reporters » à « Fait divers », via « San Clemente » Depardon s’est fait un nom. Une réputation. Cette réputation qui aujourd’hui fait ce documentaire.
Le documentaire
Depardon ne serait pas à l’origine de cette démarche sociétale, je ne sais pas si son auteur aurait un tel déballage médiatique. Entre le voyeurisme et la complaisance, la confession et le bistrot, des gens se racontent, très librement, sans jamais être interrompus par un questionnaire ou un changement de plan. Le procédé peut convenir à une population en mal d’écoute et de soutien. Mais l’auditoire ne peut pas grand-chose à cet étalage d’une vie le plus souvent privée. De « Reporters » à « Fait divers », via « San Clemente » Depardon s’est fait un nom. Une réputation. Cette réputation qui fait aujourd’hui ce documentaire
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