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« Les frères Sisters » de Jacques Audiard. Critique cinéma-bluray

"Les frères Sisters"

Synopsis: Charlie et Eli Sisters évoluent dans un monde sauvage. Ils ont du sang sur les mains, mais n'éprouvent aucun état d'âme à tuer. C'est leur métier. Charlie, le cadet, est né pour ça. Eli, lui, ne rêve que d'une vie normale. Ils sont engagés par le Commodore pour rechercher et tuer un homme. De l'Oregon à la Californie, une traque implacable commence, un parcours initiatique qui va éprouver ce lien fou qui les unit. 

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Les Frères Sisters [Édition SteelBook]"
De : Jacques Audiard
Avec : John C. Reilly, Joaquin Phoenix, Jake Gyllenhaal, Riz Ahmed, Rebecca Root
Sortie le : 23 janvier 2019
Distribution : UGC Vidéo
Durée : 121 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
le film

Le début est pénible. Sur les plaines du Far West, Jacques Audiard mesure l’empreinte des géants. Il observe ses héros mal barrés. Un braquage qui foire et l’avenir des frères Sisters compromis par leur commanditaire, un certain Commodore, digne héritier des nababs westerniens . Le  Morton de Sergio Leone n’est pas mort.

Le duo quitte alors  l’Oregon pour une nouvelle mission : ramener un quidam qu’un détective leur livrera pieds et poings liés. Le Commodore entend récupérer un bien que l’homme lui aurait dérobé.

Les frères Sisters ne se ressemblent pas. Eli est plutôt raisonnable, Charlie exécrable, surtout quand il a bu. Mais les deux font la paire et régner la terreur sans forcer leur talent

Patrick DeWiit les dépeints ainsi dans son roman, Jacques Audiard leur donne une stature crépusculaire. John C. Reilly et Joaquim Phoenix confirment la nouvelle, à merveille, à l’écart de la représentation formelle du cow-boy cinématographique.

Le réalisateur prend alors  le large et la mesure de ses ambitions. Le goût du mot juste pour Eli, et son interprétation par exemple.

Question de vocabulaire soigneusement reprise par le cinéaste dont la mise en scène s’accorde totalement avec cette vue de l’esprit littéraire. Qui se brûle les doigts, quand tout ce qui brille n’est pas or…

Ou les rebondissements d’une histoire peu commune : le détective (Jake Gyllenhaal) et sa victime (Riz Ahmed) vont déjouer les plans de nos traqueurs maintenant traqués. Il faut voir de quelle manière Jacques Audiard engendre  les situations les plus inattendues.

Dans une ruée vers l’or peu commune :  la science se mêle de détecter la moindre pépite. Tout l’enjeu de ce décorum où se fondent d’autres personnages plus ou moins passagers, mais dont l’ombre demeure à jamais portée par l’histoire. Rien que cette Mayfield, formidable patronne de son restaurant, de la ville qui porte son nom et matrone d’une équipe de vauriens dangereux. Rebecca Root endosse la situation. Petit rôle, belle envergure.

  • Making of : « His Own Private Wild West » (60′)
  • La Bible :

« Une histoire du western » par Louis- Stéphane Ulysse

  • Quelques westerns plus ou moins conformes :

« Utu » de Geoff Murphy

« In a valley of violence » de Tim West

« Fureur Apache » de Robert Aldrich

« The last movie » de et avec Dennis Hopper

« La vengeance aux deux visages » de et avec Marlon Brando

« Vera Cruz » de Robert Aldrich

« La dernière piste » de Kelly Reichardt

« L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford » de Andrew Dominik

« Il était une fois dans l’Ouest » de Sergio Leone (1968)-

 « True Grit » de Joel et Ethan Coen (2010)

« Soldat bleu » de Ralph Nelson (1970)

« Little big man » d’Arthur Penn (1970)

Meilleur dvd Janvier 2019 ( 2 ème ) César de la meilleure photographie D'après le roman éponyme de Patrick DeWiit . -  Le début est pénible. Sur les plaines du Far West, Jacques Audiard mesure l’empreinte des géants. Il observe ses héros mal barrés. Un braquage qui foire et l’avenir des frères Sisters compromis par leur commanditaire, un certain Commodore, digne héritier des nababs westerniens . Le  Morton de Sergio Leone n'est pas mort. Le duo quitte alors  l’Oregon pour une nouvelle mission : ramener un quidam qu’un détective leur livrera pieds et poings liés. Le Commodore entend récupérer un bien que…
le film

Il est clair qu’en foulant les prairies du western Jacques Audiard fait tout pour échapper aux codes d’un Far West rabâché par le cinéma depuis des décennies. Et pour cela il engendre des personnages typiques avec des costumes qui ne le sont pas. Ces deux héros, déjà frangins, portent une marque bien particulière dans leur tempérament et caractère si différents. Mais pas vraiment opposés quand il s’agit de flinguer à tout va. Sous les ordres d’un commanditaire peu amène et que le duo respecte moyennement. Ce qui au bout du compte fera que les traqueurs seront traqués et le dénouement particulièrement revu à la hausse des ambitions des uns et des autres. Inexpérimenté dans le genre, Jacques Audiard enfourche codes et clichés pour mieux se les approprier et nous faire oublier un décor de soleil couchant. A l’action, il privilégie les personnages et leurs personnalités plus ou moins déviantes.

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