Synopsis: Bercés par le récit d'un vieil homme érudit, des enfants d'aujourd'hui se retrouvent transportés au Moyen Âge. Les garçons sont des rois, des moines et des chevaliers. Les filles, des conquérantes, des savantes, des héroïnes. Dans ce Moyen Âge méconnu, elles leur tiennent tête et n'ont de cesse de s'émanciper.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
« Votre altesse, une femme envoyée de Dieu veut vous voir »
« Et voilà les problèmes continuent » dit le dauphin qui se morfond dans son château à Chinon.
L‘histoire d’Artémis était déjà un peu bizarre. Mais si attachante. Inédite et bienvenue. Hubert Viel récidive alors,en noir et blanc, expérimentant cette fois l’époque du Moyen-âge vécue par des enfants. Michael Lonsdale est le conteur…
Dès les premiers échanges, un courant d’air vous amène à ouvrir encore plus grandes les portes et les fenêtres de ce récit moyenâgeux .Les acteurs se l’approprient avec un culot et une détermination qui les fait minauder comme les adultes, de façon fabuleuse.
Il y a un côté patronage dans leurs mimiques et dans leurs déplacements, mais Hubert Viel ne plaque jamais sa mise en scène sur ces débordements juvéniles. Il laisse la spontanéité du récitatif enfantin prendre le pas sur un fond d’Histoire indiscutable.
L’empire romain, les Francs, trois siècles plus tard, la quête du Graal, la guerre de Cent ans …, la place des femmes dans le Monde et l’Histoire s’inscrit dans des saynètes rondement menées.
C’est pourquoi le jour où son excellence comprend qu’il « a complètement déconné » avec le sexe dit faible, le monde change de direction .Clovis devient un peu moins barbare et se marie avec la princesse Clotilde. On doit à la gente féminine la naissance de l’hôpital public et gratuit dès le début du Moyen Age.
C’est aussi pourquoi Jeanne d’Arc occupe une place importante dans cette évocation en jupons. A Chinon, le dauphin patiente « je suis tout seul, personne ne croit en moi, tout le monde m’abandonne » se lamente-t-il en annonçant le déclin de la France .On connait la suite. C’est peut-être l’une des séquences les plus drôles et sérieuses à la fois de ce panorama dans lequel les enfants des Monty Python (oh le siège de Paris !…) assurent sans jamais faillir, avec une constance désarmante.
Chez les garçons il y a Jolhan Martin, Camille Loubens, chez les filles Chann Aglat, Léana Doucet, Malonn Léva… De sérieux candidats à la relève. Il faut voir la posture parfaite de Noé Savoyat, qui après avoir endossé cuirasse et bure de moine est devenu patron de grande société. Un joli pied de nez pour un dénouement de notre temps sur la civilisation galopante et ses besoins de rentabilité. Toujours de la grande Histoire.
LES SUPPLEMENTS
- Les essais (28 mn). Encore un grand moment de fraîcheur, de bonheur et de spontanéité de la part des petits comédiens qui se présentent et puis sont mis en situation avec un texte appris à la maison. Les filles jouent alors Blanche de Castille.
On leur demande aussi de danser « pour voir comment ils peuvent s’exprimer avec le corps ». Exercices d’improvisation (Jolhan Martin, impayable), répliques entre garçons et filles, rien n’est laissé au hasard
- Discussion avec Hubert Viel et Patrick Boucheron, historien au Collège de France (18 mn). C’est autour du moyen-âge au cinéma que les deux hommes dialoguent. Le cinéaste évoque la manière dont il a abordé cette époque historique « Les église romanes, simples, et dépouillées, une perfection avec un côté naïf. En prenant des enfants je me suis dit que j’étais un peu dans cet esprit-là (…). J’ai tenu à l’aspect historique (un historien a été conseiller) véhiculé par de la poésie et de la fiction ».
Patrick Boucheron : « J’ai trouvé le film touchant, drôle, plein de fantaisie, surprenant… mais à la fin j’avais une tristesse d’historien, qui n’est pas un reproche. Vous avez eu l’idée du film après la lecture de « La femme au temps des cathédrales » de Régine Pernoud, et ça ne se discute pas, vision résolument optimiste. On ne peut pas faire la fine bouche. » Mais sur l’amour courtois il semble que Patrick Boucheron n’accrédite pas cette réalité, bien que j’ai eu du mal à comprendre réellement ce qu’il voulait dire … Hubert Viel lui répond et tout va pour le mieux.
- Le féminisme médiéval expliqué aux enfants (23 mn). Une déclinaison courte du film. Et en couleur, cette fois, pourquoi pas !
- « Du temps » de Paul Van Ersel. (3 mn). Hubert Viel a réalisé le clip de la chanson un peu dans l’esprit de son film.
Le film
Les bonus
Son histoire d’Artémis était déjà un peu bizarre. Mais si attachante. Hubert Viel récidive dans le genre inédit, en expérimentant cette fois l’époque du Moyen-âge vécue par des enfants. Michael Lonsdale est le conteur… Une belle idée qui tient la distance d’une mise en scène aussi sérieuse qu’amusée par ces jeux de patronage que les enfants enchaînent avec brio. Ils sont tous excellents et risquent de revenir très bientôt sur le devant de la scène.
Au-delà d’une leçon d’Histoire qu’il serait bon de projeter dans toutes les écoles, Hubert Viel fait œuvre de pédagogie et d’instruction civique sur la place des femmes dans la grande Histoire. Et sans prévenir il nous livre un dénouement de notre temps sur la civilisation galopante et ses besoins de rentabilité. Toujours de la grande Histoire.
Avis bonus
Des essais, des rencontres, on se laisse toujours porter...
3 Commentaires
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