Synopsis: Yachine, 10 ans, et Hamid, petit caïd de 13 ans, vivent dans le bidonville de Sidi Moumen à Casablanca.Adolescent, Hamid va se retrouver en prison, Yachine enchaîne alors les petits boulots pour sortir du marasme ...
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Les chevaux de Dieu, ce sont ces jeunes gens qui deviennent des bombes humaines, des kamikazes, au nom d’un parti, d’une idéologie. Le réalisateur nous raconte l’histoire de trois d’entre eux, issus du bidonville de Sidi Moumen, d’où partirent le 16 mai 2003 une douzaine de leurs semblables, pour commettre les attentats de Casablanca. Ils tueront 45 personnes, et feront de nombreux blessés.
De ce bidonville à la médina, les rêves d’évasion sont nombreux pour tous ces gamins des terrains perdus ; ils jouent au foot et puis se font la guerre. La perspective d’un monde d’adultes, entre trafic et corruption, gangs et policiers.
Tarek, dit Yachine (du nom du célèbre goal russe) 10 ans regarde avec envie son frère, Hamid 13 ans, déjà le caïd du quartier. Pour une bravade, l’aîné fera deux années de prison au cours desquelles Tarek va se défendre comme il peut, pour faire vivre sa famille et se préserver du climat de violence qui l’entoure. A sa sortie de prison, Hamid est devenu quelqu’un d’autre…
C’est tout ce cheminement que Nabil Ayouch nous propose de vivre de l’intérieur du bidonville, au fil des actualités. « Les russes bombardent Grozny » dit un autre frère, autiste, walkman à longueur de journée sur les oreilles, tandis que la mère regarde de mauvais feuilletons américains. L’attaque des tours jumelles réjouit les consommateurs du café voisin.
La montée de l’intégrisme, le soutien à Aï Quaida, l’embrigadement contraint ou forcé, coulent alors de source dans cet environnement décharné, propice aux prêches des islamistes radicaux. Hamid y entraînera son petit frère, jusqu’à l’ultime voyage.
Un périple sous tension, à l’image de ce film qui jamais ne relâche la pression, malgré des plans de bidonvilles à la « Slumdog Millionnaire », on sait que dessous les tôles, la vision idyllique de Dany Boyle n’est plus de mise. On abuse des garçons qui ne sont pas forcément dans « la norme », on répudie les femmes qui dansent le soir dans les mariages.
Le réalisateur ne juge pas, de la même manière qu’il constate la radicalisation du discours extrémiste, et la mise en condition physique et mentale des futurs sacrifiés ; sans y apporter de jugement de valeur.La réalité brute. C’est ainsi que les choses se sont passées, rapporte-t-il, à nous peut-être d’en tirer les conséquences.
Ce qu’il fera personnellement à l’issue des attentats. Après avoir manifesté contre ce type de violence, il a cherché à comprendre les raisons de cette violence. Cela s’appelle « Les chevaux de Dieu »
LE SUPPLEMENT
- Le making of (30 mn) – Nabil Ayouche dévoile avec précision et passion les coulisses du film. Il nous montre les techniques employées, parfois innovantes par rapport au steadycam « trop souple », sa manière de travailler sur le plateau … Le directeur de la photographie Hichame Alaouie participe à cette vision.
« Après les attentats, comme des milliers de personnes, j’ai pas cherché à comprendre ce qui s’était passé, mais je suis descendu dans la rue pour dire plus jamais ça », explique-t-il. « Mais si on veut que ça ne reproduise plus, il faut comprendre qui sont ces gamins, notre rapport à cette violence .J’ai alors voulu montrer leur parcours».
Il a tourné dans un bidonville près de Casablanca avec les gens du cru. « Il a fallu leur expliquer le sens du film, pourquoi on tournait chez eux , s’intégrer dans leur quotidien », dit-il alors que le point de vue des comédiens non professionnels comme Yachine (Abdelhakim Rachid) qui évoque son expérience de tournage, ses craintes, donne un éclairage particulier à cet excellent documentaire.
Review Overview
Le film
Les bonus
C'est un processus méthodique que rapporte le réalisateur autour du prosélytisme des prêcheurs radicaux, après les attentats du 16 mai 2013 de Casablanca. Si la complaisance vis à vis du mouvement n'est pas de mise, l'absence de recul du cinéaste porte parfois à une certaine compréhension, pour ne pas dire tolérance. Peut-être pour mieux nous mettre en garde contre ce système aussi efficace que destructeur.Au spectateur d’analyser les tenants et les aboutissants d’une telle tragédie.
Avis Bonus : Un excellent making of qui nous montre l’envers du décor et permet au réalisateur de s’expliquer sur sa démarche, et sa manière de travailler
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