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« Les Cavaliers » de John Ford . Critique dvd

  • Durée ‏ : ‎ 2 heures
  • Dvd ‏ : ‎ 6 novembre 2024
  • 30 septembre 1959 en salle
  • Acteurs ‏ : ‎ John Wayne, William Holden, Constance Towers, Althea Gibson, Judson Pratt
  • Sous-titres : ‏ : ‎ Français
  • Studio  ‏ : ‎ Rimini Editions

L’histoire : Durant la guerre de Sécession, un détachement de cavalerie nordiste, sous les ordres du colonel Marlowe, est envoyé derrière les lignes ennemies, pour détruire les voies de chemin de fer. À ses côtés, le major médecin Kendall. Les deux hommes, que tout oppose, sont contraints d’emmener avec eux Hannah Hunter, une aristocrate sudiste.

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

  • Le film :   
  • Le bonus : 

 

  • D’après « The Horse Soldiers » de Harold SINCLAR, roman basé sur un fait réel

John Ford a pas mal ratissé le terrain du western, mais  n’abordera qu’une seule fois le conflit fratricide de la Guerre de Sécession. Qui plus est, de manière biaisée  pour ce héraut des valeurs patriotiques, mettant cette fois dos à dos ( et surtout face à face ) les deux camps ennemis dans une charge antimilitariste décapante.

Sur le vernis de sa démonstration, le réalisateur se plaît à souligner que les soldats ne font pas carrière. Ainsi le héros du jour, le colonel Marlowe ( John Wayne ) est dans le civil un cantonnier ferroviaire. Ce que lui rappelle amusé, le médecin désigné pour l’accompagner, et auquel il ne s’attendait pas. Il le traite de charlatan (William Holden).

L’entente n’est donc pas parfaite entre les deux hommes quand l’expédition s’engage pour un défi inouï. Percer les lignes ennemies sur mille kilomètres afin de détruire le  matériel, brûler le ravitaillement et couper les communications.

On va le suivre pendant tout son périple en compagnie d’une jeune femme sudiste, prisonnière par hasard. Hannah ( Constance Towers)  tente de s’évader à plusieurs reprises et d’alerter son camp. Le piment du périple cavalier sur lequel le cinéaste adoucit le noir de son propos en restant fidèle à sa filmographie : la cavalerie est toujours déployée avec largesse, sur des charges de trompette grandiloquentes.

Dans ce décorum, John Wayne peut encore puiser les habits de son personnage héroïque, discrètement tourmenté derrière un masque que la belle Hannah réussit à faire tomber. C’était assez prévisible.

Hannah, la sudiste, contrainte d’accueillir des soldats ennemis …

Elle a pour cela quelques arguments et  scènes mémorables, très drôles : sur un décolleté très plongeant, elle demande au colonel, lui présentant un plat, s’il préfère la cuisse ou le blanc.

L’œil est un brin coquin, mais le charme à l’origine devait servir d’autres ambitions. Hannah est sudiste, et entend le rester jusqu’au bout. A moins que …

LES  SUPPLÉMENTS :

  •  Conversation entre Margaux Baralon et Emmanuel Raspiengeas, journalistes cinéma (39’40)-Ils  rappellent comment le projet a eu bien du mal à se mettre en place, questions d’ego et de gros sous. Six maisons de production sur le plateau que Ford , habitué au calme, ne supporte pas. Wayne et Holden réclament des sommes astronomiques «  John Ford réduit ses prétentions (…) et se fait déposséder de son projet initial ».

La vérité sur le racisme à travers un filon comique , le début d’un changement de regard de la part de John Ford

 

  • Commentaire audio par l’historien du cinéma Joseph McBride (VOst),, auteur de « À la recherche de John Ford » (2001)_L’écrivain qui commente tout le film , annonce en préambule qu’il était curieux de voir ce qu’un grand réalisateur pouvait faire avec «  une scénario aussi faiblard et une production compliquée ».
  • Interview de John Ford (29’20) : extrait de l’émission « Entre Chien et Loup » : (Collection Cinéastes de Notre Temps – Archive INA – diffusée en 1966)- Une rencontre assez étonnante au cours de laquelle le réalisateur s’amuse des questions et y répond souvent avec solennité. Du genre «  vous avez vécu toute l’histoire du cinéma américain … »

« Juste » répond Ford en mâchouillant son cigare. Les rumeurs ? «  Les gens qui font des scandales ne sont même pas du métier. Les stars sont bonnes et généreuses. (…) Au début je ne pensais qu’à l’argent. ( …) Je fais des films, bons ou mauvais, qu’importe . Certains, quand ils font un bon film, veulent encore mieux faire , et prennent tout leur temps ».

« On ne retrouve jamais l’esprit d’un film en le refaisant » dit-il à propos du remake de «  La Chevauchée fantastique »

  • Interview de William Holden (11’38) : Extrait de l’émission Ciné Regards (Archive INA – diffusée en 1979)- On découvre les intérêts de ce comédien quand il ne tourne pas ( les animaux, la moto, son ranch-réserve en Afrique … ) et son désintérêt grandissant pour le cinéma. «  Au début c’était passionnant . Aujourd’hui mes rôles sont moins emballants » .

> Le livre » John Ford, Monument Man » : le réalisateur et ses westerns écrit par Marc Toullec

Durée ‏ : ‎ 2 heures Dvd ‏ : ‎ 6 novembre 2024 30 septembre 1959 en salle Acteurs ‏ : ‎ John Wayne, William Holden, Constance Towers, Althea Gibson, Judson Pratt Sous-titres : ‏ : ‎ Français Studio  ‏ : ‎ Rimini Editions L'histoire : Durant la guerre de Sécession, un détachement de cavalerie nordiste, sous les ordres du colonel Marlowe, est envoyé derrière les lignes ennemies, pour détruire les voies de chemin de fer. À ses côtés, le major médecin Kendall. Les deux hommes, que tout oppose, sont contraints d’emmener avec eux Hannah Hunter, une aristocrate sudiste. Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous…
Le Film
Les bonus

La guerre dans les yeux d’Hannah : une lutte fratricide que découvre cette jeune femme innocente, bien que sudiste, effrayée par les exactions commises de part et d’autre. Un message pacifiste de la part un peu inattendue de John Ford qui dans ce western ménage quand même son classicisme : cavalerie largement déployée, sur des décors tout aussi grandioses et des trompettes sonnant la charge, rutilantes . Le propos est plus déviant qui oppose chaque fois le bien au mal, quand le médecin tente par tous les moyens de venir en aide aux blessés, il le fait devant son armée employée à mettre le feu dans les cabanes environnantes. John Ford plus dans le fond que dans la forme redonne au western une autre vision de l’Amérique,  fratricide comme elle semble l’avoir toujours été …

AVIS BONUS Beaucoup de bonnes choses dont une interview de 1966 de John Ford, ça décape

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