Synopsis: Le groupe dit des "Anonymes", a été condamné pour l’assassinat du préfet Érignac le 6 février 1998 à Ajaccio. Arrestations, aveux, rétractations, les 96 heures de garde à vue au sein de la DNAT (Direction nationale de l’antiterrorisme) et l’instruction judiciaire sont au cœur du récit.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Meilleur dvd Octobre 2014 ( 5ème )
Au fur et à mesure que « l’affaire Erignac » devient une affaire d’Etat, les zones d’ombre s’accumulent . Pendant des années, nos gouvernements traîneront la mort de ce préfet en Corse, tel un boulet à leur autorité. Tous les doutes ne sont pas levés.
Un bonus aurait été bienvenue autour du travail très précis, et sans complaisance de Pierre Schoeller sur l’assassinat du représentant de la France. L’enquête des policiers sera plutôt rapide et l’arrestation de plusieurs suspects conduira à de très lourdes peines de prison.
Schoeller les observe avec minutie tout au long des nombreuses confrontations opérées dans les locaux de la brigade anti-terroristes de Paris. Le fondement du polar, largement repris,constitue la charpente de ce film.
C’est au scalpel que sa caméra s’immisce entre les procédures qui s’entassent sur les bureaux des enquêteurs, pas vraiment tendres. Un classique là encore du film policier (pression de plus en plus insistante) que les prévenus détournent au profit d’un débat politique relayé par les intéressés.
« La force est restée à la loi » se félicite Nicolas Sarkozy lors de l’arrestation d’Yvan Colonna, qui pendant quatre ans échappe aux recherches policières. Le ministre de l’intérieur de l’époque apparait sur le petit écran dans une mise en perspective chère à Pierre Schoeller.
Comme une mise en alerte permanente du sujet, le cinéaste a recours à ce procédé d’identification avec la réalité : des documents d’époque rapportés dans la « fiction ». Le scénario est conforme. (Pierre Erwan Guillaume)
Ce même Colonna que le chef de la police (Mathieu Amalric aussi surprenant que convaincant) écoute, colère rentrée, lors d’une interview sur TF 1. Il clame son innocence. Il ne cessera jamais de le faire.
Le réalisateur le rappelle en reprenant à son tour toutes les pièces du dossier, le mutisme des présumés coupables, l’attitude de leurs épouses, longuement entendues elles aussi, et peut-être plus fragiles devant l’insistance des enquêteurs.
Olivier Gourmet l’un d’entre eux situe très bien le personnage emblématique de ce type de confrontations auxquelles participent également avec force et conviction tous les comédiens du clan corse, dont Karole Rocher, la femme du « Braquo ». Du tempérament !
Review Overview
Le film
Pierre Schoeller joue beaucoup sur la mise en perspective, un procédé d’identification immédiate avec la réalité : des documents d’époque (interview TV, funérailles, discours politiques) sont rapportés dans la « fiction » qui s’inspire de la réalité, sans complaisance, ni parti pris. C’est un travail d’enquête de la part d’un réalisateur qui filme au scalpel les nombreux interrogatoires croisés à Paris, menes par des policiers aux méthodes parfois redoutables. Un huis clos de plus en plus étouffant, mais captivant. Il est intéressant de constater que leur technique, classique dans le film policier, déteint sur la mise en scène, de la même manière, insistante, appuyée (les gros plans) avant de relâcher un peu, histoire de décompresser … Excellent casting avec Mathieu Amalric, Olivier Gourmet et tous les acteurs du clan corse
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