- Durée : 99 minutes
- Dvd : 3 octobre 2023
- Cinéma : 03 mai 2023
- Sous-titres : Français
- Langue : Arabe
- Studio : Blaq Out
L’histoire : En 2014, un déserteur, nom de code César, divulgue des dizaines de milliers de photos des victimes du régime syrien, mortes sous la torture. Leurs familles, leurs avocats et un petit groupe d’activistes déposent plainte dans des tribunaux européens. Les enquêtes et procédures conduisent à l’émission de mandats d’arrêts contre les plus hauts responsables de l’administration de Bachar al Assad, pour crimes contre I ’humanité.
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Il était photographe à la police militaire de Damas. Jusque-là, son travail correspondait à ses attentes. Début 2011, la révolte du peuple, la répression. César, nom d’emprunt pour garantir sa sécurité, voit son activité déviée vers une documentation macabre.
Il doit photographier et répertorier tous les morts recensés dans les nombreuses prisons qui entourent Damas. Il envisage de quitter son poste, mais on lui conseille de rester et d’en faire des preuves.
27 000 photos de cadavres torturés. Voilà ce que rapporte César et qui constitue le premier élément d’une enquête qui mettra bien du temps à se concrétiser. Pour porter plainte en Europe les familles de victimes doivent avoir une filiation avec l’un des pays adhérents. Ce sera le cas en Espagne et en France.
« Mais comment les reconnaître quand il manque les yeux, le nez … »
Recueillir les témoignages, les confirmer à travers des vidéos. Abdul un transporteur de fruits secs n’est pas rentré chez lui . Les démarches de son épouse demeurent vaines. Elle est maintenant en danger, son témoignage risque d’être mis en avant par l’association espagnole.
Vauréal France . Son frère et son fils ont disparu . Les autorités françaises sont alertées , « ce ne sont pas des otages mais des prisonniers d’un état de droit ». Ils n’ont rien compris soupire le frère qui découvre que la maison a été expropriée par un membre des services de renseignements militaires. Il l’occupe avec sa famille, « un acte mafieux total ».
A la Haye, un rescapé témoigne. « Un collier de serrage autour du pénis, un bâton dans l’anus, tu hais la vie, et tu avoues tout ce qu’ils veulent ». Malgré tout, les enquêtes françaises et espagnoles piétinent . Le salut vient de l’Allemagne qui en 2017 décide d’expertiser l’ensemble du dossier César pour authentifier les photos.
Deux officiers syriens, rentrés en Allemagne comme réfugiés, vont être jugés en avril 2020. Ils appartenaient aux services secrets.
18 novembre 2018- La justice française lance un mandat d’arrêt contre des proches de Bachar al Assad : le directeur du bureau de la sécurité nationale, le chef des renseignements de l’armée de l’air. Ce sont des rouages essentiels de l’appareil sécuritaire qui lui permettent de survivre depuis dix ans. Le dictateur ne les lâchera jamais !
Le documentaire
Un documentaire terrible sur les exactions syriennes à partir de 2011 vis-à-vis des ressortissants de ce pays, emprisonnés par centaines, torturés, et assassinés dans la plupart des cas. Insoutenable. Les documents présentés, de Dachau à Damas, seule la qualité du papier photo a changé, et si on est passé de la pellicule au numérique, l’empreinte criminelle demeure à jamais. Le documentaire qui établit les faits de séquestrations, tortures et décès, évalue la manière de constituer un dossier irréprochable à l’égard des juges. C’est filmé de manière pragmatique, et parfois de façon assez viscérale en opposition, voire confrontation aux pays européens qui trainent des pieds pour mettre en place un système d’accusation Une famille espagnole et une autre française ont pu porter plainte pour la disparition de leurs proches dans les prisons de Damas. L’espoir d’une enquête pénale, le début d’un long calvaire. Un documentaire essentiel, d’autant plus qu’au bout du tunnel , certaines familles ont vu leurs efforts couronnés.