Deux ans après " Les tueurs", Burt Lancaster remet ça , le noir lui va si bien
La fiche du film
Le film
Le bonus
- Dvd : 5 octobre 2021
- Acteurs : Joan Fontaine, Burt Lancaster, Robert Newton, Lewis L. Russell, Aminta Dyne
- Studio : Rimini Editions
D’après l’œuvre de Gerald Butler
« Il n’y a rien à craindre » dit l’intrus.
« Alors pourquoi avez-vous peur ?» répond la femme.
Entré tardivement dans la famille cinéma ( 33 ans ) avec un premier film événement (« Les tueurs » de Robert Siodmak ), Burt Lancaster enchaîne dans la foulée du succès deux ans plus tard avec cette histoire que Siodmak devait réaliser.
Il n’en sera rien, mais Norman Foster est une bonne carte de visite, et surtout très malléable dit-on. On raconte ainsi que le jeune acteur sera souvent de bons conseils derrière la caméra.
Ce qui se confirme en le regardant vivre de crainte et de peur dans ce film noir où le dialogue acéré répond à une image crépusculaire. Noir et blanc de rigueur. On tire un peu sur la corde du suspense et des rebondissements inattendus, pour vivre pleinement ce mélodrame d’un amour impossible, pense-t-on.
William en fuite après un meurtre accidentel, Jane à la rescousse depuis son appartement où l’homme s’est réfugié. L’improbable se réalise et le duo pas encore couple fonctionne au quotidien de l’hôpital dans lequel Jane a fait rentrer son compagnon.
Traumatisé depuis son retour de la guerre, et la mort du consommateur du pub, l’homme a du mal à retrouver un équilibre parfait. Ce que Lancaster et Foster conjuguent très bien sur une mise en scène au cordeau et des séquences faussement anodines.
Belle illustration avec la visite du zoo et des animaux en cages qui se jettent contre les grilles . Un écho douloureux pour William et son passé qui s’estompe peu à peu . Sans ce fichu témoin du drame, un mauvais garçon à l’origine (Robert Newton), devenu maître chanteur auprès du héros à nouveau prisonnier de son destin.
Norman Foster joue bien sur le flou des circonstances contrariées pour mettre en scène de manière tout aussi incertaine ce à quoi s’attend pourtant le spectateur.
Des événements assez classiques dans le genre du film noir, mais inébranlables. Joan Fontaine les renvoie finement dans son personnage fébrile et inquiet, traqué jusqu’à l’amour fou. Les grosses ficelles du méo réapparaissent alors, le final est très sombre. Sans effet de manches pour une fin heureuse qui ne l’est pas vraiment. Les amants se confient à l’avenir. La sirène du bateau les appelle. Et vogue le navire …
LE SUPPLEMENT
- « A la genèse de la légende Lancaster » par Christian Viviani, historien du cinéma et professeur à l’université de Caen.
L’histoire du film replacé dans l’univers d’Hollywood où Lancaster débute quasiment sa carrière. « Sans jamais vouloir se substituer au réalisateur Burt Lancaster est un interventionniste ». En établissant un rapide parallèle avec « Les tueurs » de Robert Siodmak, Christian Viviani récapitule ce que fut la carrière du comédien.
Le film
Le bonus
Une mise en scène au cordeau, garante des fondamentaux du film noir, approuvée par le duo Burt Lancaster- Joan Fontaine et l’écriture du romancier Gerald Butler ( moults scénaristes et adapteurs sur la copie … ) , il n’y a quasiment rien de plus à dire sur ce film .
Il tire parfois sur les grosses ficelles et donne à Lancaster le champ libre à une interprétation intense, voire mélodramatique.
Mais au final, sur une échelle plutôt courte ( 80 mn ) on ne lâche pas un instant ce duo qui formera au final un couple envers et contre tous, si le destin veut bien leur tendre la main. C’est la conclusion de cette histoire qui nous prévient que rien n’est jamais gagné quand le mal vous guette et vous taraude.
AVIS BONUS
Le point de vue sur le film à travers la carrière de Burt Lancaster