- Studio : Blaq Out
L’histoire : À la suite de morts suspectes, Inès Léraud, jeune journaliste, décide de s’installer en Bretagne pour enquêter sur le phénomène des algues vertes. À travers ses rencontres, elle découvre la fabrique du silence qui entoure ce désastre écologique et social. Face aux pressions, parviendra-t-elle à faire triompher la vérité ?
Prix Claude Chabrol 2024
Meilleur dvd Novembre 2023 ( 8 ème )
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
D’après « Les algues vertes – l’histoire interdite » , bande dessinée d’Inès Léraud et Pierre Van Hove,
Ce film a été réalisé contre vents et marées, rappelle le générique de fin. En Bretagne la chose peut paraître évidente, mais la remarque vaut bien pour les nombreuses difficultés rencontrées lors de l’élaboration du projet.
Quasiment les mêmes que celles endurées pas les protagonistes de l’histoire de ce film sur la prolifération des algues vertes en Bretagne et ses conséquences dramatiques sur l’environnement et la vie des gens.
Après plusieurs morts suspectes sur les plages , des hommes, des sangliers, un cheval, une jeune journaliste parisienne Inès Léraud entreprend de comprendre ce phénomène qui sur place ne parait pas inquiéter outre mesure les autorités et les professionnels du secteur.
Ceux du monde agro-alimentaire, du syndicalisme agricole et leurs adhérents, des paysans montrés du doigt pour une production intensive . Les pesticides contaminent la mer et les rivières, via les lisiers, et les nappes phréatiques .
Très didactique et soucieux de poser le problème clairement, Pierre Jolivet dresse un état des lieux, détaillé, dans un dossier soigneusement répertorié cas après cas.
Sans passion excessive, ni pugnacité scénaristique.
Avec ce même constat dans l’avancée des faits, puis des preuves, du peu d’empressement du pouvoir en place de mettre fin à une gabegie économique, sociale et politique.
Les victimes ne sont pas autopsiées, ou à contre-temps, ou trop tardivement et puis les analyses disparaissent …
Le pays a trop à perdre dit-on si on le salit ainsi en répandant n’importe quoi dans les médias. Inès Léraud en témoigne dans ses chroniques radiophoniques qui remuent les auditeurs et agacent ses détracteurs.
Pressions, menaces, intimidation, l’omerta régnante parait lui interdire toute validation de son enquête. Elle piétine et s’enlise dans une mise en scène alors handicapée par ce souffle beaucoup trop léger, pour convaincre du bien-fondé de l’opération.
Ce film a malgré tout le mérite d’exister et de poser le problème de manière conséquente : l’existence d’un scandale politico-écologique, qui perdure depuis des décennies.
Céline Sallette, telle Jeanne D’Arc au pays de Duguesclin ferraille admirablement bien avec ce personnage lanceuse d’alertes . Elle vit désormais en Bretagne. Là où les familles des victimes commencent à être indemnisées. Et où l’algue verte prolifère toujours autant. Mais aujourd’hui c’est l’été, il ne faut surtout pas en parler …
LE SUPPLEMENT
- « Mona Lisier » de Clode Hingant 12min- Avec Clémentine Célarié, Bernard Farcy, Jean-Yves Gourves
L’épandage du lisier, « la merde du cochon », un épandeur sauvage est recherché , et les agriculteurs font comme ils peuvent pour évacuer le trop plein de lisier. Ou l’origine du problème des algues vertes… Les faits sont réels, l’interprétation moins convaincante …
Le film
Le bonus
Céline Sallette, trop rare au cinéma, réussit parfaitement à s’attribuer la carte de presse d’Inès Léraud, cette journaliste indépendante qui pendant deux ans va travailler sur la mort suspecte de personnes et d’animaux, sur les plages bretonnes.
L’affaires des algues vertes, ou les conséquences d’une agriculture intensive, dont l’emploi des pesticides à l’origine du phénomène chimique provoqué par l’émanation d’hydrogène sulfuré.
L’omerta est quasi générale en Bretagne, des pouvoirs publics aux lobbys agricoles ( « chaque famille a un proche qui travaille pour les coopératives » ) qui font barrage au travail acharné et documenté de la journaliste.
Son diagnostic est terrible , mais irrésistiblement freiné par un environnement hostile que le réalisateur ne parvient pas à contourner lui non plus afin de donner un second souffle à son film.
Il a le mérite d’exister et de poser le problème de manière conséquente : l’existence d’un scandale politico-écologique, qui perdure depuis des décennies.
AVIS BONUS Un court métrage sur l'origine du problème des algues vertes. Un peu amateur ...