Epique, vibrant, sentimental, un fait historique romancé et adapté pour les bienfaits d'un grand spectacle
La fiche du film
Le film
les bonus
- Acteurs : Charlton Heston, Ava Gardner, David Niven, Flora Robson, John Ireland
- Dvd : 20 octobre 2021
- Studio : Rimini Editions
Combo Blu-ray + DVD – Édition Limitée
Un film comme on n’en fait plus. Monumental, spectaculaire, historique avec ses milliers de figurants et ses décors gigantesques, construits en dur, rare, très très rare. Très couteux aussi, mais au début des années soixante l’argent coule à flots dans les studios américains.
Les vedettes sont payées rubis sur l’ongle : Charlton Heston ( il sort de « Ben-Hur ») , David Niven et la brillantissime Ava Gardner qui malgré sa réputation fait cette fois profil bas, dans un personnage bien falot.
Celui de la baronne Ivanoff, en villégiature au cœur du quartier européen de Pékin où le XX ème siècle débute sous de mauvais auspices. Face à la menace de démantèlement de la Chine, la secte des Boxers multiplie les coups de poings contre les étrangers qu’ils veulent chasser du pays.
Le 20 juin 1990 c’est l’hallali dans la capitale chinoise où une douzaine de pays sont représentés. Un melting-pot aussi surprenant que les trois réalisateurs convoqués par le producteur Samuel Bronston : Andrew Marton, Guy Green, Nicholas Ray.
Le trio ne laisse rien passer sur cette insurrection incroyable qui pendant 55 jours tient le monde en haleine. Il y a là des légations françaises, américaines, britanniques, russes, italiennes, allemandes … qui en temps de paix se rendent les honneurs en soirées somptueuses et intrigues amoureuses. Le peuple pendant ce temps meurt de faim.
L’heure est maintenant rythmée au son du canon, mais la baronne Ivanoff n’en finit pas de mener grande vie au désarroi de son beau-frère le ministre russe (Kurt Kasznar) qui parait avoir bien des griefs à son égard. Contrainte de quitter son hôtel de luxe, apparait alors le beau major Lewis de retour de mission pour le gouvernement américain.
L’idylle n’est pas évidente, encore moins immédiate, l’un et l’autre ayant des priorités divergentes qui pourtant les ramènent très vite à ne plus se quitter. Petit scandale au sein de la communauté européenne et reprise du conflit près de la ville interdite.
Là où l’impératrice Tzu-Hsi ( Flora Robson) a également beaucoup à faire avec ses conseillers en désaccord permanent. Elle penche souvent pour le prince Tuan (Robert Helpmann) belliqueux et protecteur des Boxers, favorable à un engagement armé. Le général Jung-Lu ( Leo Genn ) s’exécute à contre-cœur.
L’assassinat du ministre allemand sonne comme une déclaration de guerre. Embuscades, échauffourées, corps à corps, expéditions nocturnes, les scénaristes ( Ben Barzman, Bernard Gordon, Philip Yordan ) ne se lassent pas de réitérer des faits d’armes qui un siècle auparavant conduisaient à Fort Alamo.
Chaque camp fourbit ses armes, des plans d’attaques audacieux quand l’armée impériale tarde à rejoindre l’insurrection et que les européens comptent sur des renforts ralentis par la résistance intérieure.
Epique, vibrante, sentimentale, cette histoire vraie romancée et adaptée pour les bienfaits du spectacle tient aujourd’hui une place à part dans l’univers du cinéma mondial. Une histoire comme on n’en raconte plus .
LES SUPPLEMENTS
- La chute de l’Empire Hollywoodien. Par Jean-François Rauger, de la Cinémathèque Française. Il situe le film dans son contexte de l’époque qui favorise la délocalisation de la production américaine en Europe dont Samuel Bronston sera le roi.
- Un tournage cauchemardesque. Samuel Blumenfeld ( Le Monde) Le critique relève les décors en durs du film . « L’argent dépensé est insensé (…) notamment dans ces décors, et pour trouver à travers toute l’Europe, les figurants chinois. Le film se tourne à Madrid ! On les rapatrie en Espagne, imaginez le coût … ».
Sans compter que les essais costumes se font en Italie ( ? ) , et que le choix entre Ava Gardner et Jeanne Moreau demeure inexpliqué.
Une fois les décors construits, ils sont magnifiques, mais inutilisables pour le cinéma. « On avait de l’argent , on les a laissés faire, sans penser cinéma. Il n’y avait pas de place réelle pour qu’une caméra fonctionne ».
- La révolte des « boxeurs ». Cette écriture possible est retenue ici pour raconter la période critique de l’histoire de cette secte, qui en fin de compte explique très bien le film. Avec des illustration ad-hoc.
- Les « boxeurs » au cinéma. Une évocation de la production cinématographique de la révolte chinoise qui après des documents d’actualité, passera au volet fictif. On remarque que les premiers films ( « La lanterne rouge » … ) à la connotation raciste sont relayés par une production nazie qui ne fait état d’aucune remarque raciale ( « Alerte à Pékin »)
- Histoire(s) de Chine. Olivier Assayas et Charles Tesson se relaient pour évoquer ce début du XX ème siècle en Chine avant de se retrouver autour de la même table ( ils n’ont pas encore commencer à manger … ) pour continuer leur conversation, sur le film cette fois, avec passion.
- Rencontres avec Charlton Heston, David Niven et John Moore.
Le film
les bonus
Il est dit que l’Histoire subira encore les coups de ciseaux des scénaristes et producteur qui pour mettre en scène avec grandiloquence le conflit des Boxers au début du XX ème siècle en Chine, opte pour une déviation historique de taille.
Des religieux et des chrétiens chinois sont massacrés alors, on y fait allusion, mais la résistance nous vient ici de la part des représentants étrangers à Pékin, qui vivent en communauté fermée, loin des préoccupations premières de la population qui souffre de la sécheresse, et d’une famine à venir.
Ce qui nous rattache à la révolte des Boxers en 1900 qui demeure le point d’ancrage de ce film monumental et spectaculaire.
Un film comme on n’en fait plus, avec ses milliers de figurants et ses décors gigantesques, construits en dur, rare, très, très rare. Très couteux aussi. Les vedettes sont payées rubis sur l’ongle : Charlton Heston ( il sort de « Ben-Hur ») , David Niven et la brillantissime Ava Gardner qui malgré sa réputation fait cette fois profil bas, dans un personnage bien falot.
Epique, vibrante, sentimentale, cette histoire vraie romancée et adaptée pour les bienfaits du spectacle tient aujourd’hui une place à part dans l’univers du cinéma mondial. Une histoire comme on n’en raconte plus
AVIS BONUS
Retours commentés sur des faits historiques à travers l'histoire du cinéma , plusieurs entrées toutes éclairantes et différentes, d'excellents bonus !