Les Aventures d'Antoine Doinel, la saga en cinq films, la belle aventure... Un coffret et au cinéma cette semaine
La fiche du film
Le Film
Les bonus
- Acteurs : Jean-Pierre Léaud, Albert Rémy, Claire Maurier, Patrick Auffay, Guy Decomble
- Coffret : 01 er Décembre 2021
- Studio : Carlotta
Le Coffret : 1959, « Les 400 Coups » l’acte de naissance de François Truffaut et de son double de fiction, Antoine Doinel. Avec ce personnage, qui trouve en Jean-Pierre Léaud un interprète idéal, le cinéaste raconte la vie au cours d’une saga intimiste, drôle et tendre, filmée sur vingt ans.
Quatre longs et un moyen-métrage « Les 400 Coups », « Antoine et Colette », « Baisers volés », « Domicile conjugal » et « L’Amour en fuite ». Restauration 4K pour la première fois !
Après trois courts-métrages, alors qu’il est toujours officiellement critique pour « Les Cahiers du cinéma », François Truffaut entame son premier film, à l’autobiographie revendiquée.
Attendu au coin du bois, le réalisateur néophyte tire « Les 400 coups » avec malice et pertinence, élevant l’enfance au rang de l’indépendance sauvage, qui voit dans son héros Antoine Doinel, un emblème idéal. Trois années plus tard, Yves Robert redessine ses traits avec son petit Gibus.
Mais Antoine, déjà beaucoup plus vieux, est aguerri à la vie urbaine, propice à ses escapades buissonnières. Le système scolaire ne lui convient pas, et son représentant, le professeur de français, est aussi sympathique qu’une porte de prison. Donc répressif (Guy Decomble).
Truffaut parle vrai, il retrouve son enfance et des souvenirs familiaux peu amènes. Il n’a pas connu son père (Albert Rémy), sa mère l’évite jusqu’au jour où, manquant une fois encore à ses devoirs, il la remarque à la sortie du métro …
Il n’est pas à l’école, elle n’est pas au bureau …
Un secret partagé, une histoire qui s’écrit sur un scénario dirigé par Marcel Moussy. Il demeure évident à l’époque et encore présent aujourd’hui dans la représentation traditionnelle de l’éducation parentale.
Truffaut y pointe les excès, les aberrations et les instants drôles (« y’a presque plus de chaussette autour de mes trous ») d’une vie assumée sans véritable responsabilité de part et d’autre.
Au point de confier le jeune Antoine à l’autorité judiciaire qui le conduit dans un « Centre d’observation pour mineurs délinquants ». On rigole beaucoup moins, sauf notre héros toujours prêt à s’enquérir d’une bonne blague, d’un tour de passe-passe.
La situation est grave, mais pas désespérée, leit-motiv du garçon que Truffaut filme à l’envie, adressant à ses collègues cette antienne qui du verbe critique à celui de l’image explore déjà de nouvelles pistes.
La mise en place est assez conforme à l’esprit du moment. Mais déjà il enregistre autant qu’il filme. Ses travellings n’en finissent pas, ces escapades longuement filmées, parfois en contre-plongée narrative (prendre de la hauteur …) donnent le ton d’une vague nouvelle sur laquelle le jeune Antoine sautille enfin. Il n’avait jamais vu la mer. Alors il s’est enfui et a réussi …
LES SUPPLEMENTS
- « Les Mistons » de François Truffaut – (1957 – N&B – 19 mn – Restauration HD). Avec Bernadette Lafont et Gérard Blain-Dans le Sud de la France, une bande de gamins jaloux (les mistons) rend la vie impossible à un couple d’amoureux, Bernadette et Gérard.
Un court déjà prometteur de la carrière que s’apprête à engager le critique en annonçant sans esbrouffe quelques pistes nouvelles pour balayer « le cinéma de papa ».
Déjà ses longues enfilades filmées à l’envie (escapades vélocipédiques) et l’insolence de l’enfance qui pour ne pas avoir l’âge d’aimer la belle Bernadette, va lui pourrir la vie, ainsi qu’à son amant Gérard. Entre-temps les gamins jouent aux cow-boys dans les arènes de Nîmes, et font leur cinéma à leur façon…
- . Commentaire audio de Claude de Givray (assistant réalisateur sur le film) et serge Toubiana (biographe de François Truffaut)
- . Présentation par Serge Toubiana (2 mn)
- « Cinéastes, de notre temps : François Truffaut ou l’esprit critique » (5 mn – HD)- Réalisation : Jean-Pierre Chartier • Co-auteurs : Janine Bazin & André Labarthe – © 1965 INA
François Truffaut se souvient des indications données à Jean-Pierre Léaud pour le tournage de la scène « ma mère est morte », les problèmes de découpage qui ont suivi, comme pour la séquence de la mère arrivant dans la classe. « Elle aurait du logiquement chercher du regard son fils. Je lui ai demandé de le fixer directement dès en arrivant, pour accentuer l’aspect dramatique ».
- « L’invité du dimanche : François Truffaut » (2 mn)-Réalisation : Jean Brard & Raoul Sangla • Co-auteurs : Pierre Dumayet & Éliane Victor – © 1969 INA
François Truffaut évoque son premier film et son héros Antoine Doinel..« Antoine était si proche du petit garçon que j’avais été, et pour un premier film il était difficile de partir sur l’histoire d’un autre. Mais c’était un garçon beaucoup moins soumis que moi, nos histoires se sont rencontrées ».
- Les essais des comédiens (7 mn)-On comprend très vite pourquoi le jeune Léaud a fait tilt lors du casting. Son naturel, l’aisance du propos ont fait merveille. Une évidence quand on le confronte à Patrick Auffray, René son meilleur copain qui fait comprendre que le cinéma n’est pas un objectif en soi.
« Vous avez dit que le gars soit gouailleur » rappelle Jean-Pierre Léaud, du haut de ses 14 ans, mais pas très grand. Ce qui ne le complexe pas un instant. Il a fait 200 km en train pour venir à Paris « et c’est très bien comme ça, ça me fait des vacances ».
Richard Kanayan sera également retenu. Au casting, il est très à l’aise et imite même Charles Aznavour !…
- Bande-annonce originale
- Tout Truffaut dans ce blog : , « Antoine et Colette », « Baisers volés », « Domicile conjugal » – « L’Amour en fuite ». ‘L’Histoire d’Adèle H« -« La mariée était en noir« -« La Peau douce« -« Le dernier métro » ( + Suppléments) – Coffret François Truffaut– « L’enfant sauvage«
Le Film
Les bonus
L’acte de naissance de François Truffaut et de son double de fiction, Antoine Doinel.
L’ancien critique des Cahiers du cinéma est attendu au coin du bois, pour ce premier long-métrage à l’autobiographie revendiquée.
Le réalisateur néophyte tire « Les 400 coups » avec malice et pertinence, élevant l’enfance au rang de l’indépendance sauvage, qui voit dans son héros Antoine Doinel, un emblème idéal.
Truffaut parle vrai, il retrouve sa jeunesse et des souvenirs familiaux peu amènes. Il n’a pas connu son père, sa mère l’évite jusqu’au jour où, manquant une fois encore à ses devoirs, il la remarque à la sortie du métro ...
Une histoire qui demeure évidente à l’époque et encore présente aujourd’hui dans la représentation traditionnelle de l’éducation parentale.
Toujours à l’affût d’un bon coup, d’une blague, d’une journée buissonnière : la situation est grave, mais pas désespérée pourrait-être le leit-motif du garçon que Truffaut filme à l’envie, adressant à ses collègues cette antienne qui du verbe critique à celui de l’image explore déjà de nouvelles pistes. Truffaut va les suivre pour donner l’une des plus belles filmographies à la cinémathèque française.
AVIS BONUS
Des vidéos d'époque autour du réalisateur, un court métrage " Les Mistons", et surtout peut-être le casting du jeune Léaud, remarquable !
Un grand chef d’oeuvre de monsieur Francois Truffaut. La mise en scène de Truffaut sublime magnifiquement l’histoire tandis que le choix de Jean-Pierre Léaud dans le rôle de Doinel est criant de vérité tant le jeune acteur ébloui par sa prestance.