Synopsis: Ancien missionnaire en Afrique, le père Giuseppe se fait transférer dans une petite ville près de Naples. Il y remplace Don Antonio, dont le charisme et le combat contre l'élimination illégale de déchets toxiques lui ont valu le respect de la communauté. Giuseppe se révèle un digne successeur, luttant contre toutes sortes d'injustices, que Don Antonio avait peut-être ignorées…
La fiche du film
Le film
Dans les possibles définitions de l’équilibre, il y a cette remarque d’une juste proportion entre des forces opposées. On précise alors : état de stabilité ou d’harmonie qui en résulte. Le titre du réalisateur-scénariste Vincenzo Marra est donc parfait pour résumer le quotidien de cette petite ville près de Naples.
On y ménage la chèvre et le chou, surtout quand l’animal appartient à un gros caïd du quartier. Personne ne trouve rien à redire à ce que la bête occupe tout la surface de jeu des enfants qui s’amusent alors dans la rue. Le terrain appartient à la paroisse où le père Giuseppe (Mimmo Borrelli) vient d’être nommé à sa demande.
Il s’étonne donc de la situation, mais personne ne s’en soucie. Son prédécesseur a beaucoup insisté sur son combat contre l’enfouissement des déchets toxiques. Don Antonio lui conseille alors amicalement de suivre son exemple, sans autre forme de procès. Sinon de garder l’équilibre…
Une réalité que le prélat va pourtant aborder frontalement, dans la logique de sa mission pastorale. L’église est petite mais les fidèles sont nombreux à venir écouter la parole de Dieu que Giuseppe transmet aussi dans la rue et l’hôpital où meurent les victimes des enfouissements.
Il se démène beaucoup et Vincenzo Marra ne le lâche pas une seconde, caméra à l’épaule, dans les quartiers où la police ne met jamais les pieds. Le caïd tient ses troupes et les drogués sont bien gardés. La terre brûlée se consume ainsi tranquillement sur les plaintes à la police qui ne trouve rien à redire. .
Sauf sur ce curé « qui en fait beaucoup trop ».
Menaces, brimades, les coups pleuvent, les séquences sont courtes, intermittentes, le rythme de la survie est à ce prix. Giuseppe entend le payer sans faiblir.
Au point de faire revenir de Rome le bon Don Antonio ( Roberto Del Gaudio) qui saura rétablir l’équilibre dans une communauté de plus en plus désertée par les fidèles. Ils ne demandaient que ce retour à l’ordre. Du moins selon les caïds du quartier et … de la papauté. L’union fait la farce. Elle est cruelle .
Le film
Un prêtre de retour d’Afrique accepte une paroisse dont il connait les difficultés. Notamment écologiques. Mais une fois sur place, c’est une toute autre réalité qu’il va découvrir, faite d’omerta, de menaces et d’impunité. Observant le contenu de sa mission pastorale, il va tenter de venir en aide à son prochain, bousculant la hiérarchie des principes et les pouvoirs secrètement en place. Son prédécesseur l’avait pourtant bien prévenu qu’il fallait garder « l’équilibre ». Sur le thème de l’imprégnation mafieuse au quotidien, Vincenzo Marra bouscule à son tour habilement le contenu cinématographique d’un tel sujet pour l’élever au quotidien d’une population qui apprend à vivre avec. Il filme caméra à l’épaule, rapidement, comme pour mieux marquer l’urgence de son cri d’alarme. Mimmo Borrelli dans le rôle principal est convaincant et son prédécesseur de curé tout autant, Roberto Del Gaudio.
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