L’histoire : Dans le Nord de la France, Juliette grandit seule avec son père, Raphaël, un soldat rescapé de la Première Guerre mondiale. Passionnée par le chant et la musique, la jeune fille rencontre une magicienne qui lui promet que des voiles écarlates viendront un jour l’emmener loin de son village. Juliette ne cessera jamais de croire en la prophétie.
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
« T’as pas honte d’être encore là, tu aurais mieux fait de mourir à la guerre ».
Ce qu’entend Raphaël, de retour du front, esquinté. Il reprend au village le travail du bois pour lequel il excelle, mais l’animosité ambiante le bouscule. Sa fille Juliette grandit à ses côtés, innocente, attentive à la nature qui s’éveille.
Elle prend la forme d’une magicienne, Adeline, un peu sorcière aussi, qui lui prédit un avenir heureux, loin de la campagne et de ses misères. Pietro Marcello nous en raconte quelques-unes, autour du bistrot où la seule apparition de Raphaël effraie le patron.
La rumeur reprend son chemin et les deux hommes se querellent souvent. Ils en viennent parfois aux mains. Le jour où Raphaël peut sauver le bistrotier d’un mauvais pas, il passe son chemin. La haine des villageois à son égard, redouble . A la menuiserie où il était le meilleur, il n’y a plus de travail pour lui .
Les enfants du village ne sont pas en reste, mais Juliette chaque fois retrouve confort et amour auprès de Adeline , la voisine qui elle aussi vit seule. Une bonne personne que le cinéaste illumine dans son beau livre d’images où le cadre bucolique resplendit comme aux plus beaux jours de l’été.
La prédiction de la magicienne prend forme au-dessous des nuages, un bel oiseau de fer et son chevalier roucoulant. Beaucoup trop à mes yeux pour gâcher le plaisir des premiers émois d’un cinéma de patrimoine qui s’inscrit durablement dans l’Histoire .
Il tire malheureusement l beaucoup trop sur la corde sentimentale peu conforme à l’esprit originel de ce film au sépia contenu. On retient alors pour se consoler la bonne prestation des comédiens : le père, Raphaël Thiéry ,sculpté dans la masse, Adeline la femme qui l’accueille (Noémie Lvovsky), la magicienne Yolande Moreau qui connait bien ce genre de rôle, François Négret un fieffé coquin de bistrotier …
Et puis Juliette Jouan qui fait ses gammes au cinéma. Elle connait déjà très bien la musique …
LES SUPPLEMENTS
- Rencontre avec le réalisateur. « Un film français en France, avec des acteurs français , un défi pour moi . (…) Un film moderne, qui parle d’une famille recomposée et de l’amour d’une fille pour son père , ça m’a touché. C’est le futur , alors que nous sommes entre la Première et la Seconde guerre mondiale »
Ce qui a changé par rapport au conte russe ? … autour du prince charmant. « Ce n’était pas possible de l’avoir tel qu’il était présenté . Juliette est une femme indépendante, éduquée ».
« Je viens du documentaire, je travaille beaucoup sur l’improvisation et une relation directe avec les comédiens, on discute des dialogues, on peut les réécrire car je ne fais pas très confiance au script ( …) je fais le montage en même temps que je tourne. (… ).Pour le rôle principal il me fallait quelqu’un qui n’avait pas d’expérience. Juliette est arrivée au milieu d’un millier de filles, et je n’ai eu aucun doute ».
- Rencontre avec Juliette Jouan et Louis Garrel . Comment sont-ils arrivés sur le plateau ? Les décors … Leur rapport avec le réalisateur . Juliette Jouan sans référence , « je me suis senti très investie, autant dans le personnage que dans l’histoire. Il arrivait parfois en disant je n’ai plus envie de faire ça, que proposes-tu ? ».
Deux jeunes monteur sur le tournage . « Le soir on voyait le travail, et on évoquait la façon de continuer le film » apprécie Louis Garrel. Une logique de troupe, pas de hiérarchie, une collaboration de tous les membres de l’équipe…
- Making of ( 16 mn ). Une idée originale, une ambiance familiale étonnante sur le plateau. Ce chapitre est raconté comme une histoire , toute l’équipe défile dans cette représentation filmée , des techniciens aux comédiens, comédiennes…. Juliette ? « Une fille sans filtre ni prétentions , mais elle savait ce qu’elle voulait… »
Un film d’époque en mode documentaire. Mais comment décorer toute une rue pour la rendre d’époque ? L’importance de la fermette dans le village de St Riquier pour le film mais aussi pour l’équipe qui y vit de jours comme de nuit. Plusieurs familles, femmes et enfants du réalisateur , du chef opérateur …
L’ambiance change quand « sa majesté » est arrivée dans ce décor campagnard avec sa dégaine du Boulevard Saint-Germain . Mais de qui parle-t-on ?
Le Film
Les bonus
Sur un registre plus populaire que classique ce cinéma de patrimoine s’inscrit durablement dans l’Histoire pour rapporter le retour des soldats de la première guerre à travers la petite famille que reconstitue Raphaël, avec sa fille Juliette. L’homme, un fameux menuisier, reprend un peu ses marques au village, mais les histoires d’avant la guerre demeurent encore bien tenaces, entre rumeurs et méchanceté.
A ce stade, le tableau paraissait fidèle à l’ambiance de l’époque mais la roucoulade engagée dans la seconde partie pour répondre aux vœux d’une magicienne, et au souhait de Juliette, tire beaucoup trop sur la corde sentimentale peu conforme à l’esprit originel de ce film au sépia contenu. On la bonne prestation des comédiens : Raphaël Thiéry ,Noémie Lvovsky, Yolande Moreau , François Négret et Juliette Jouan qui fait ses gammes au cinéma. Elle connait déjà très bien la musique …
AVIS BONUS
Des commentaires des principaux intéressés et surtout un making of original.