« L’Eden » de Andrés Ramirez Pulido. Critique dvd

• Dvd ‏ : ‎ 22 juillet 2023
• Cinéma : 22 Mars 2023
  
• Durée ‏ : ‎ 82 mn
• Acteurs ‏ : ‎ Jhojan Estiven Jimenez, Maicol Andrés Jimenez, Miguel Viera, Diego Rincon, Carlos Steven Blanco
• Sous-titres : ‎ Français
• Studio ‏ : ‎ Pyramide Vidéo

L’histoire : Eliú, un garçon de la campagne, est incarcéré́ dans un centre expérimental pour mineurs au cœur de la forêt tropicale colombienne, pour un crime qu’il a commis avec son ami El Mono. Chaque jour, les adolescents effectuent des travaux manuels éprouvants et suivent des thérapies de groupe intenses. Un jour, El Mono est transféré dans le même centre . Il ramène un passé dont Eliú tente de s’éloigner.

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

• Le Film : 
• Les bonus : 

Grand Prix de la 61e Semaine Internationale de la Critique à Cannes

Grand prix de la SACD

Les enfants de Colombie inspirent leur cinéma sur des modes souvent critiques, quant à leur devenir au cœur d’un système totalitaire et répressif.

Pour avoir tué par erreur un homme, Eliú et son copain El Mono se retrouvent enchaînés dans  un centre expérimental particulier. Ils vont et viennent assez librement dans la grande propriété qui les abrite sous l’œil d’un cerbère peu aimable Godoy et d’un responsable civil, Alvaro.

De son enfance perturbée, l’homme tente aujourd’hui d’en retenir une leçon universelle à l’égard de l’éducation adolescente. Sa thérapie de groupe n’est pas du goût de Godoy et les jeunes pensionnaires y répondent sans entrain.

Entre-temps il leur faut nettoyer de fond en comble les lieux, une ancienne hacienda abandonnée. On ne sait à qui elle est destinée mais le directeur pénitentiaire de passage au centre a hâte que les travaux s’achèvent. « J’ai investi là-dedans » aboie-t-il aux oreilles d’Alvaro, jugé trop laxiste avec les jeunes garçons.

Des tensions sur un billard à trois bandes qu’ Eliú tente d’éviter pour ne pas replonger dans ses travers. Mais l’arrivée d’El Mono le trouble et l’inquiète. Comment se défaire de son emprise assumée depuis l’enfance ?

D’ailleurs son copain lui reproche vite de s’être trop bien adapté à la vie carcérale et de s’éloigner de leur amitié. Un antagonisme se forge mais la force des racines les retient d’une rupture définitive. C’est toute l’ambiguïté de l’éducation rapportée dans ce monde exclusivement masculin.

La femme ( la mère ) n’est que l’idéal retenu par les enfants , à la différence du père.  Mais quelle que soit la filiation, dans l’esprit du cinéma colombien, Andrés Ramirez Pulido  rappelle que cette jeunesse mérite toute l’attention. Il la filme entre bonheur et gravité , dans un premier essai totalement maîtrisé.

LES SUPPLEMENTS

• Rencontre avec le réalisateur  Andrés Ramirez Pulido ( 6 mn ) -La figure du père, son rôle dans l’enfance et l’adolescence

Ibagué ville moyenne de Colombie , « j’ai rencontré des ados qui avaient une haine farouche envers leur père , une idolâtrie pour leur mère ».

Un long casting dans les rues, et l’acteur principal se baignait tranquillement dans le fleuve , « rien à voir avec l’idée que l’on pouvait se faire de ces enfants des rues , souvent violents, lui il ne correspondait à aucun cliché , mais il avait une force intérieure, une relation à la violence très différente de celle que l’on attendait »…

Une partie de l’équipe n’était pas d’accord avec ça, mais j’ai décidé de suivre ce chemin, mon intuition

• « L’Eden » (12 mn )- Comme un repérage des lieux pour le long métrage, avec un ressort dramatique où l’on retrouve des éléments essentiels à sa construction. C’est très intéressant de suivre les deux projets en perspective …
• « Damiana » de Andrés Ramirez Pulido  2017 ( 15 mn ). Au fond de la jungle, un groupe d’adolescentes est gardé sous surveillance. Malgré l’abandon et l’hostilité, Damiana espère qu’elle pourra entrer en contact avec son père.

La version masculine en quelque sorte du court métrage précédent sur une mise en scène très identique.