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« L’échiquier du vent » de Mohammad Reza Aslani . Critique cinéma-dvd

Synopsis: A la mort de son épouse, Haji Amou, un commerçant traditionaliste, patriarcal et corrompu, projette de se débarrasser de sa belle-fille, Demoiselle, héritière en titre de la fortune et de la maison luxueuse dans laquelle ils vivent. Cette femme émancipée et moderne est paralysée. Pour contrer le complot fomenté par son beau-père, elle se fait aider par sa servante, intrigante à sa façon...

La fiche du film

Le film : "L'Echiquier du vent"
De : Mohammad Reza Aslani
Avec : Fakhri Khorvash, Mohamad Ali Keshavarz
Sortie le : 18/08/2021
Distribution : Carlotta Films
Durée : 101 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le Film
Les bonus

A mon regard de néophyte sur le cinéma iranien l’évidence c’est de permettre à ce film oublié pendant 45 ans de ressortir dans l’éclat de son insolence ternie. Reçu de manière très négative en 1976, censuré dès les premiers assauts de la révolution de 1979, il revit timidement au début des années 2000 sous le manteau, dans de mauvaises copies.

Totalement réhabilité techniquement, «  L’échiquier du vent » ouvre donc une nouvelle page de l’histoire du septième art arabique , sans lui permettre de redorer son blason.

L’histoire à l’époque dérange la bonne société iranienne qui sous la protection du Chah s’identifie à cette famille complètement désunie après la mort de la maîtresse de maison, Grande Dame.

Son second mari ne porte pas le deuil très longtemps, mais sa belle-fille est inconsolable. Mademoiselle ne se déplace qu’en fauteuil roulant. Une servante, toujours à ses côtés, veille à tous les faits et gestes de la grande demeure où la haine tapisse les hauts murs.

Un décor prétexte labyrinthique habile aux différentes prises de pouvoir et retours de situation.

Des sommes d’argent considérables sont en jeu. Actes de propriété falsifiés, tyrannique, le beau-père fait régner la terreur. Mademoiselle répond coup pour coup … Les neveux sont à l’affût.

Un désastre, un cloaque, une fin de règne.

Rétrospectivement prémonitoire alors d’une révolution en jachère, l’aventure s’arrête aujourd’hui au témoignage. La mise en scène austère, avant-gardiste pour l’époque, contamine le récit puissant sur les avatars du pouvoir. Bourgeoisie gangrénée , société exsangue…

Les lavandières ne se privent pas d’en colporter les rumeurs,  à-propos pertinents rapportés à plusieurs reprises dans ce chœur féminin qui demeure à mes yeux la grande idée scénographique du film.

A l’encontre de l’humeur gothique ambiante, aux références picturales insistantes. Un style en décomposition.

 LES SUPPLÉMENTS 

  • Le Majnoun et le vent (2022 – Couleurs – 51 mn) . De Gita Aslani Shahrestani-De la genèse du projet à la découverte, près de quarante ans plus tard, des négatifs perdus du film, retour sur une formidable aventure humaine et artistique à travers de nombreux témoignages.

Dont celui du principal intéressé qui revient sur les lieux du tournage, la célèbre maison, et reprend certaines scène en indiquant les plans, la technique. Puis pour sa première projection en Festival , c’est un désastre, des bobines inversées, une lumière mal réglée …

Mohammad Reza Aslani ne parle pas de sabotage, mais ça lui ressemble. « Sans être interdit, le film a été ainsi marginalisé, et a quitté les circuits . Avec la révolution il a été interdit, plus pour des raisons éthiques que politiques , et quand j’ai voulu le récupérer on m’a dit qu’il n’existait pas, j’ai perdu la trace des négatifs … »

Je ne vous raconterais pas comment le film est revenu à la surface, par le plus grand des hasards, et grâce au fils du réalisateur. Il faut le voir et l’entendre pour le croire.

  • Courts-métrages de Mohammad Reza Aslani- Découverte en 1957 dans le nord-ouest de l’Iran, la coupe Hassanlou (IIe millénaire av. J.-C.) figure parmi les objets historiques, sacrés et artistiques les plus rares de l’Antiquité. Dans ces deux courts-métrages réalisés à cinquante ans d’intervalle, Mohammad Reza Aslani s’intéresse au symbole qui se cache derrière.

La coupe Hassanlou et l’histoire de celui qui demande (1966 – Noir & Blanc – 21 mn) . Le film était censé participer en 2014 à l’anniversaire de la découverte de la coupe. Mais le responsable de la télévision iranienne s’y est opposé, on ne sait pas pourquoi. D’où l’idée de ce second  court-métrage.

La coupe Hassanlou : j’ai dit de contempler cette coupe divinatoire (2014 – Couleurs et Noir & Blanc – 28 mn)

A mon regard de néophyte sur le cinéma iranien l'évidence c’est de permettre à ce film oublié pendant 45 ans de ressortir dans l’éclat de son insolence ternie. Reçu de manière très négative en 1976, censuré dès les premiers assauts de la révolution de 1979, il revit timidement au début des années 2000 sous le manteau, dans de mauvaises copies. Totalement réhabilité techniquement, «  L’échiquier du vent » ouvre donc une nouvelle page de l'histoire du septième art arabique , sans lui permettre de redorer son blason. L’histoire à l’époque dérange la bonne société iranienne qui sous la protection du…
Le Film
Les bonus

Il manquait une page à l’Histoire du cinéma iranien pour écrire les mémoires de ce film mal aimé à l’origine ( 1976 ) puis censuré par la révolution de 1979 avant de se perdre dans les limbes du septième art khomeinien. Aujourd’hui réhabilité et bénéficiant d’une copie ad-hoc «  L’échiquier du vent » figure tel un témoignage d’une époque où le cinéma iranien s’offrait une liberté créatrice sans contrainte. Filmé le plus souvent à la bougie, le récit aux nombreux rebondissements évoque la fin de règne d’une société bourgeoise représentée par une famille totalement désunie, et qui va se déchirer pour un héritage fabuleux. Mohammad Reza Aslani signe une mise en scène labyrinthique et austère dans un décor propice aux changements de pouvoir où tous les coups sont permis. L’humeur gothique ambiante aux références picturales insistantes plombe ce qui apparait aujourd’hui comme un style en décomposition.

AVIS BONUS Comment et pourquoi il a fallu attendre 45 ans avant de revoir ce film , un documentaire très éclairant , suivi de deux courts métrages sur le même sujet, mais à 50 ans d’écart …

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