- Durée : 118 minutes
- Dvd : 5 juillet 2023
- Cinéma : 3 avril 1979
- Acteurs : James Caan, Jane Fonda, Jason Robards, George Grizzard, Richard Farnsworth
- Sous-titres : Français
- Langue : Anglais , Français
- Studio : Rimini Editions
L’histoire : Fin de la Seconde Guerre mondiale. Propriétaire d’un ranch dans l’Ouest, Ella Connors est harcelée par le riche J. W. Ewing. Endettée, elle a dû vendre une parcelle à deux soldats démobilisés qui peinent à la rejoindre.
Seul Frank Athearn y parvient, mais la rencontre avec Ella n’est pas encourageante …
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Un western américain sur fond de second guerre mondiale. Pakula dévie la trajectoire du genre et sa propre histoire, lui que l’on taxait de cinéaste de la politique. Mais le réalisateur ne lâche rien pour mettre en scène cette belle histoire de survie au cœur d’un monde vrombissant.
Endettée, Ella Connors a cédé une partie de son domaine à deux soldats de retour d’Europe, Frank et Billy. Ewing, propriétaire de toute la région, entend freiner leurs ardeurs, afin d’ acquérir la propriété de la jeune femme (photo).
Billy (Mark Harmon )ne survivra pas à l’attaque de ses hommes, Frank plus légèrement atteint se remet de ses blessures chez Ella, qui lui recommande alors de ne pas s’attarder dans le secteur. Le ton est désagréable, l’attitude déplaisante …
Si l’histoire nous a appris à reconnaître les fondements de l’amour et ses attendus, la plume de Dennis Lynton Clark relève une autre destinée pour ce couple contre nature.
Face aux appétits d’un homme qui ne l’a jamais lâchée, Ella construit sa vie en femme indépendante et souveraine. Jane Fonda trouve parfaitement sa place dans cette première distorsion de ce monde de cow-boys où Frank Athearn se démarque lui aussi des attributs du genre.
Il est joué avec justesse par James Caan, environné de quelques comédiens tout aussi aguerris aux fortunes diverses du cinéma de l’époque. Jason Robards et son regard implacable est une figure mythique du western classique. Celui que Pakula chamboule un brin, dans le sillage d’une nouvelle ruée vers l’or, à l’odeur du pétrole jaillissant sur des terres texanes paysannes.
Les dialogues sont bien affûtés, les réparties acides, pointues, joyeux vocabulaire qui déboule de la même manière que ces chevaux coursant le bétail. Jolies scènes pastorales de ce western anachronique où le souffle de la tempête atteint celui d’une réalisation appropriée.
LES SUPPLEMENTS
- Entretien avec Eric Thouvenel, enseignant cinéma Université Paris- Nanterre ( 34 mn )-Un échec public et critique, un film mal compris, que l’universitaire explique par un changement de registre après trois thrillers politiques dont « Les hommes du président », « à un moment où le western est en mort clinique ».
Collision entre le western classique et des signes de la modernité …
Eric Thouvenel cite des exemples de western plus ou moins marginaux, « Les indomptés » , « La chevauchée sauvage » …
Il passe à la moulinette le profil des acteurs à travers les personnages dont celui d’Ewing , un nom qui est aussi celui du héros de la série Dallas qui sort à la même époque, un hasard se demande le spécialiste ?
- Entretien avec Simon Gosselin, doctorant en études cinématographiques à l’Université Renne 2 -La production cinématographique de l’époque alors que les salles se vident et que la TV progresse, comment redresser la barre ?
Peut être réaliser des films à grand spectacle avec ses personnages si particuliers sur lequel Simon Gosselin revient, en insistant bien lui-aussi sur l’aspect hybride de ce western.
Le film
les bonus
Alors que le western classique se meurt, Pakula salue un genre qu’il pervertit à sa façon en le replaçant dans une époque inhabituelle ( fin de la seconde guerre mondiale ) à un moment où les assauts de la modernité s’affichent sans détour.
Cernée par les propositions d’un voisin riche et ambitieux, et les projets de forage pétrolier alors balbutiant, Ella Connors doit faire feu de tout bois et conserver l’indépendance dont elle a toujours fait preuve.
Un soldat démobilisé va lui venir en aide, mais la collaboration a bien du mal à fonctionner entre deux êtres si différents.
Jane Fonda trouve parfaitement sa place dans ce monde de cow-boys aguerris où Frank Athearn se démarque lui aussi des attributs du genre.
Les dialogues sont bien affûtés, les réparties acides, pointues, marquant un western anachronique où le souffle de la tempête atteint celui d’une réalisation appropriée.
AVIS BONUS
Dans deux directions différentes, deux spécialistes du cinéma posent les bases de ce film atypique . C'est passionnant