- Durée : 143 minutes
- Dvd : 24 mai 2023
- Acteurs : John Wayne, Claudia Cardinale, Miles Malleson, José María Caffarel, Kay Walsh
- Sous-titres : Français
- Studio : Rimini Editions
L’histoire : Matt Masters et ses amis décident d’amener leur cirque faire une tournée en Europe. Ils cherchent aussi à retrouver la trace de Lili Alfredo, une ancienne gloire du trapèze qui a disparu après la mort accidentelle de son mari. A Barcelone, l’équipe enchaîne les déconvenues mettant en péril le spectacle ! En secret, Lili est venue assister à la représentation.
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez vous à la fin de l’article
Au temps où le cirque était grand, on faisait de grands films. L’un et l’autre ici s’accordent dans la démesure d’une scénographie éloquente, où les effets techniques sont réels, la dramaturgie sérieusement bringuebalée.
Le tout forme un ensemble parfait sous la houlette d’une revue circassienne filmée avec panache par un réalisateur visiblement subjugué par la fougue et le talent des artistes. Henry Hathaway s’arrête à plusieurs reprises sur quelques numéros de très haute voltige.
On y voit le travail exigé, de l’élévation du chapiteau à la mise en place des différentes structures, via le dressage et les répétitions. Au milieu de tout ce joyeux capharnaüm Matt le patron veille comme un père sur Toni Alfredo la fille des célèbres trapézistes.
Toni n’a jamais connu réellement sa mère, disparue le soir de l’accident mortel de son père. Depuis, Matt la protège jalousement et entretient le souvenir de cette femme qu’il recherche secrètement, jusqu’en Europe désormais .
De Barcelone à Madrid en passant par Paris, le chapiteau en représentation rencontre de nombreuses difficultés : perte de matériel, manque d’argent, incendie … A chaque fois la faillite est annoncée mais Matt Masters rebondit toujours. Le cirque doit vivre, le retour de Lili est à ce prix…
Toni, qui grandit, qui vit sa vie, sous l’œil plus ou moins inquiet de son mentor, va alors se confronter à cette histoire d’autrefois et souffler sur des braises ignorées. Une jeune femme qui s’affranchit de toute tutelle sous la houlette de Claudia Cardinale qui à l’époque n’arrête pas de tourner.
En compagnie cette fois de John Wayne et Rita Hayworth, dans la peau de cette femme tenaillée par la honte et la culpabilité.
Les déboires du plus grand cirque du monde ( mais qui lui en veut ? ) accompagnent sa fuite éperdue, au milieu d’un spectacle éternel, qui toujours se renouvelle . Henry Hathaway en fait un chant d’amour mélodramatique. Au temps où le cirque était grand …
LES SUPPLEMENTS
- Le cas Philip Yordan ( 32 mn ). C’est son petit-fils, l’écrivain Spencer MC Andrew qui s’attelle à la tâche. Du grand-père, on en prend alors plein les oreilles … Ceci dit ce qu’il raconte est intéressant.
C’est le parcours du scénariste et producteur américain qui va gravir le rêve américain , sans rien connaître au cinéma , avec des équipes tout aussi ignorantes .Jusqu’au jour où il travaille sur le scénario de « Dillinger » (photo) qui va lancer véritablement sa carrière. « Mon grand-père n’aimait pas les happy ends, car il savait que la vie ne se terminait jamais ainsi ».
« Ses films sont très noirs, des dialogues secs et efficaces » , voir « The Big Combo » , rien que des personnages à vif, suivront « Johnny Guitar » , « La charge des tuniques bleues », « La chevauchée des bannis » , « Le Cid », « Les 55 jours de Pékin ».
La mauvais réputation de Yordan ? Le petit fils s’explique et le défend bec et ongle , chiffres à l’appui « il n’avait rien du prête-nom qu’on lui attribuait bien souvent ».
- La dernière représentation ( 18 mn )-Spencer MC Andrew est toujours au commande de ce chapitre qui évoque toute l’histoire du film.
Ce projet appartenait à Nicholas Ray et à Bernard Gordon, producteur et collaborateur du grand père, dit-il. Ray fatigué, on apprend alors comment Capra accepte la proposition de Gordon . Mais il tient aussi à écrire le scénario qui ne convient pas « mais personne n’a le courage de le lui dire alors que la presse a déjà annoncé que le prochain film de Bronston allait être réalisé par Capra »
L’agneau s’en va, le lion arrive Henry Hathaway : le film n’a pas fini de connaître de nombreux rebondissements …
Le Film
Les bonus
Henry Hathaway déserte un moment les contrées du western ( encore que … ) pour donner à voir la grandeur du monde circassien au cœur d’une intrigue romantico-policière. Le patron du plus grand cirque du monde Matt Masters doit faire face à une gestion de plus en plus risquée de son chapiteau au cours d’une tournée européenne qui ne semblait pas être du goût de toute l’équipe…
Certains actes paraissent ainsi suspects, dont un incendie dévastateur, mais le patron résiste pour la survie du cirque et la quête secrète qui le mène depuis l’accident mortel de l’un de ses trapézistes. Ce jour là sa femme a disparu laissant Toni, leur fille, orpheline.
La jeune femme aujourd’hui ignore tout de cette histoire à laquelle il va bien falloir se confronter.
Claudia Cardinale incarne la fougue même et la jeunesse conquérante autour de John Wayne et Rita Hayworth.
Un très joli plateau rehaussé par des numéros grandioses, qui ont complètement disparu, ou se sont raréfiés . Au temps où le cirque était grand, on faisait de grand film.
AVIS BONUS
On y parle exclusivement du scénariste et producteur américain Philip Yordan, ce qui revient à parler de l'histoire du cinéma yankee