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« Le petit homme » de Sudabeh Mortezai . Critique dvd

L'homme se présente comme un ami de son père, mort à la guerre

Synopsis: A 11 ans, Ramasan est déjà un homme sous ses allures de petit garçon. Réfugié en Autriche avec sa mère et ses deux soeurs, il essaie de remplacer du mieux qu'il peut son père mort en Tchétchénie. L'arrivée d'Issa, un ancien ami de son père, va bousculer son quotidien.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Le petit homme"
De : Sudabeh Mortezai
Avec : Ramasan Minkailov, Aslan Elbiev, Kheda Gazieva
Sortie le : 02 septem 2015
Distribution : Memento Films
Durée : 98 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Meilleur dvd Septembre 2015 (10 ème )

Les réfugiés, les migrants, les clandestins, font partie intégrante de notre Histoire. L’actualité nous le rappelle quotidiennement. Le cinéma se charge aussi de pointer les faits et méfaits de ce phénomène social et politique que Sudabeh Mortezai rapporte à travers l’existence d’une cité particulière à Vienne.

2.000 personnes de nationalités bien différentes y vivent, à l’image de la famille de Ramassan, dont le papa a été tué en Tchétchénie.

En l’absence de cette figure tutélaire, accrochée au mur de la salle à manger, Ramassan est l’homme de la maison, soucieux du bien-être de sa maman fragile, et de l’éducation de ses deux sœurs.

Ramasan Minkailov, dans le rôle-titre, pour la première fois à l’écran, est exceptionnel. Ramassan a 11 ans .Le titre du film est explicite : tout ici repose sur ses frêles épaules. Dans ses pas, son regard, la vie de la communauté interraciale prend racine.

Ramasan joue avec ses copains, fait des bêtises de gosses, fait les courses et arrête la gazinière avant qu’elle ne mette le feu à la maison. Il est aussi le traducteur officiel de la famille. Quand il n’est pas d’accord, il arrange les réponses . Partagé entre son enfance et les responsabilités qui lui incombent, le gamin peine à trouver le juste milieu. L’arrivée d’un ami de son père ne va pas arranger la situation.

Une mère qui n'arrive pas à reconstruire sa vie, un fils à l'écoute, prévenant.
Une mère qui n’arrive pas à reconstruire sa vie, un fils à l’écoute, prévenant.

L’homme est pourtant prévenant. Sans insistance, ni intention déclarée, Issa impose malgré tout une autorité naturelle au sein de la maisonnée, où le souvenir du père parasite beaucoup les rapports entre les deux hommes. Issa est assez mystérieux sur son passé, et sur sa guerre dont il ne veut pas parler. Les questions de Ramasan restent sans réponse, sa méfiance grandit dans cette absence.

Pour la combler , le petit homme s’égaie dans la nature. L’imam s’inquiète de ses écarts, la police le soupçonne de forcer des grillages. Le réquisitoire de Sudabeh Mortezai est d’une modération rassurante. C’est un récit d’apprentissage qu’elle filme patiemment au travers du quotidien de cette population en voie parfaite d’intégration. 

La réalisatrice est restée à hauteur de petit homme, la raison de sa réussite
La réalisatrice est restée à hauteur de petit homme, la raison de sa réussite

Elle conserve ses traditions, et celle de la danse amoureuse demeure une très belle séquence. L’homme tchétchène approche la femme qu’il désire dans une farandole évocatrice .Issa ne cache plus alors ses sentiments.

On est loin d’une autre coutume du pays, qui veut que le futur époux vole celle qu’il a choisie.

La mère raconte son histoire que le gamin surprend entre deux portes. Elle a eu trois enfants avec un homme qu’elle n’aimait pas vraiment, « mais chez nous c’est comme ça ». Ramasan va devoir encore vivre avec le poids de cette tradition, de ce fatalisme qu’il combat chaque jour. Le retour au pays n’est plus qu’une illusion. Point d’amertume , ni de regrets dans le constat. Mais la simple et forte certitude que sa vie lui appartient. C’est aussi un message d’espoir.

LES SUPPLEMENTS

  • Rencontre avec la réalisatrice (10 mn) .« Je connais bien cette cité autrichienne qui se situe entre le ghetto et l’utopie, mais il ne s’agit pas de camps, il y a toute une vie sociale, économique (épicerie…). (…) C’est aussi un endroit cinématographiquement très visuel, je ne voulais pas parler des réfugiés, mais marcher dans leur pas, regarder avec leurs yeux, le point de vue d’un enfant me paraissait plus direct, plus radical car il n’intellectualise pas la situation ».

Le casting, la façon dont elle travaille, … un bel éclairage sur un film d’une belle sensibilité.

  • Scène coupée (0.45 mn).Lors de la fête  Ramasan a droit lui aussi à son tour de charme. C’est mignon mais effectivement ça n’apporte rien de plus au récit.

Meilleur dvd Septembre 2015 (10 ème ) Les réfugiés, les migrants, les clandestins, font partie intégrante de notre Histoire. L’actualité nous le rappelle quotidiennement. Le cinéma se charge aussi de pointer les faits et méfaits de ce phénomène social et politique que Sudabeh Mortezai rapporte à travers l’existence d’une cité particulière à Vienne. 2.000 personnes de nationalités bien différentes y vivent, à l’image de la famille de Ramassan, dont le papa a été tué en Tchétchénie. En l’absence de cette figure tutélaire, accrochée au mur de la salle à manger, Ramassan est l’homme de la maison, soucieux du bien-être de sa…
Le film
Les bonus

Un film d’une belle sensibilité qui évoque le sort de réfugiés dans une cité multiraciale autrichienne. Une population quasiment intégrée et que la réalisatrice nous dévoile en suivant les pas d’un jeune garçon de 11 ans en charge d’une famille dont le père a été tué à la guerre en Tchétchénie. Elle évite tous les effets larmoyants du genre pour rester à hauteur de petit homme dont le regard perçoit la vie de manière fulgurante. Partagé entre son enfance et les responsabilités qui lui incombent, le gamin peine à trouver le juste milieu. Un équilibre fragile que la réalisatrice maintient toujours dans la juste proportion des sentiments issus d’une tradition que l’on abandonne peu à peu au bénéfice d’une intégration mesurée et toujours incertaine. C’est la démarche d’un film qui sans tapage, sans esbroufe, revendique lui aussi le droit à l’expression la plus sincère, la plus vraie. Ce film est un récit d’apprentissage qui mérite toutes les attentions. Ramasan Minkailov, dans le rôle-titre, pour la première fois à l’écran, est exceptionnel.

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