- Durée : 118 minutes
- Date de sortie : 18 avril 2023
- Acteurs : Paul Kircher, Vincent Lacoste, Juliette Binoche, Erwan Kepoa Falé, Adrien Casse
- Studio : Memento Films
L’histoire : Lucas a 17 ans quand soudain son adolescence vole en éclats. Avec l’aide de son frère, monté à Paris, et de sa mère, avec qui il vit désormais seul, il va devoir lutter pour apprendre à espérer et aimer de nouveau.
Christophe Honoré n’en finit pas de creuser l’intime et son passé , abordant cette fois le sensible, l’imprescriptible. Le réalisateur reprend la sempiternelle chronique adolescente qui régulièrement plombe le cinéma français.
Mais cette fois, on échappe aux clichés boutonneux pour suivre le parcours d’un garçon qui pense que la vie se déroule sans autre forme de manière que le cours naturel des amours naissantes au sein d’un foyer tout aussi aimant.
Un éclat de verre sur le beau cristal et les illusions dégringolent. Il lui faut réapprendre à vivre, et recomposer la cellule familiale qui en marge de sa jeunesse, flanche tout autant.
Le cinéaste reprend le cheminement d’une cérémonie mortuaire à laquelle le jeune garçon refuse de participer. Regard larmoyant ( le film n’en manque pas ), belle gueule d’ange ballotée par son mal être et une tristesse endémique.
Sa mère est aux petits soins, un peu trop peut-être, son frère, déjà ailleurs dans des sphères inaccessibles semble-t-il à sa taille d’adolescent.
Là où il va pourtant s’imposer, en grandissant trop vite dans un monde où l’absence consolide sa quête d’indépendance, d’affection aussi, avant l’amour qu’il retrouve épars, ici et là, dans ses liaisons masculines vacillantes.
Plus un ado, pas encore un adulte. Christophe Honoré s’attarde un brin suppliant dans cette alternative pseudo-romantique , alimentée d’une voix off sans résonnance particulière.
Sinon de combler les faiblesses d’une narration qui n’arrive jamais à porter le récit à hauteur des prétentions affichées. Paul Kircher joue bien la fragilité, le désœuvrement et l’instinct de survie , mais ça me parait effectivement très joué. Face à Vincent Lacoste et Juliette Binoche à l’interprétation bien affirmée.
Ca flanche quelque part, de manière indistincte. Comme si Honoré prenait avec des pincettes ce scénario qui lui ressemble trop.
Le film
Christophe Honoré tel qu’en lui-même au temps de son adolescence et de ses troubles sentimentaux . Un désordre familial inattendu, dramatique conduit le jeune Lucas a revoir la copie d’un quotidien désormais balancé entre une mère très attachante et un grand frère déjà parti loin du foyer. Lucas va rétablir les liens et y tisser sa propre conduite, belle gueule d’ange ballotée par son mal être et une tristesse endémique. Sempiternelle chronique adolescente, aux larmes réductrices d’un climat plombé par la fragilité, le désœuvrement et l’instinct de survie de son jeune héros que Paul Kircher joue avec beaucoup trop d’application. Suivant peut-être à la lettre le scénario que son auteur, le réalisateur, prend lui-même avec des pincettes. Ca manque de persuasion.