L’histoire : En pleine Guerre froide, le parcours de huit à vingt-deux ans d’une jeune orpheline prodige des échecs, Beth Harmon. Tout en luttant contre une addiction, elle va tout mettre en place pour devenir la plus grande joueuse d’échecs du monde.
- D’après le roman de Walter Stone Tevis
Un regard enfantin, presque naïf. Beth Harmon joue candide et terrasse sa proie. Face à l’échiquier, son adversaire ne croit pas un instant au pouvoir de cette jeune fille apparemment timide. Scott Frank et Allan Scott sont également circonspects quand ils la filment de face, gros plan sur un visage impénétrable. Dans ses yeux l’attente et la fébrilité.
A ce stade Anya Taylor-Joy et son personnage ont déjà conquis le spectateur, bien préparé par le jeu tout aussi attachant de la jeune Isla Johnston, Beth enfant.
De l’orphelinat aux grandes tables des maîtres de l’échiquier, elle façonne sa vie tel un apprentissage quotidien des ruses de ce bas monde. Elle les anticipe, les contourne et impose sa classe et sa manière d’être.
Il nous arrive alors parfois de confondre le sujet et son interprète, pleinement associés dans cette réalisation brillante. Elle se joue de saynètes amusantes ( couleurs vives, décor de poupées ) pour une tactique guerrière qui vous renverse dame et fou en une nanoseconde.
Qu’importe au néophyte l’art et la manière, la mise en scène se substitue aux règles, et façonne l’échiquier tel un champ de bataille transmué en scène de théâtre. L’écriture suit le mouvement, devance l’image, en fait un complément direct.
C’est magnifiquement filmé sur le parcours de la demoiselle qui connaît ses premiers émois amoureux et découvre l’amour d’une mère de substitution ( Marielle Heller,). Beth s’émancipe, atteint les sommets où quelques défaites la galvanisent et la questionnent.
Qui de la raison ou de la passion l’emportera ? Penchée sur l’échiquier, Beth analyse autant son jeu que sa personne, en quête d’une vérité première qui de son passé douloureux lui montrera le chemin .
Bien entourée , Beth Armon peut ainsi compter sur ses amis réunis sur une très belle affiche : Bill Camp, le gardien de l’orphelinat qui l’initie aux échecs, Marielle Heller, la mère adoptive et une kyrielle de joueurs dont Thomas Brodie-Sangster et Harry Melling.
- Des films sur les échecs :
« Magnus » de Benjamin Ree
« Joueuse » de Caroline Bottaro. Critique DVD
La série
Habituellement champ de bataille au cinéma, l’échiquier se transmute cette fois en scène de théâtre où l’héroïne joue sa propre vie. Une psychologie adaptée au tempérament de la demoiselle qui ne s’en laisse jamais conter, mais compte beaucoup sur ses amis pour extirper un passé douloureux et regarder un avenir qui lui parait malgré tout bien incertain. Scott Frank et Allan Scott la filment de face, gros plan sur un visage impénétrable. Dans ses yeux l’attente et la fébrilité. Et là déjà tout est dit . Anya Taylor-Joy et son personnage ont déjà conquis le spectateur, bien préparé par le jeu tout aussi attachant de la jeune Isla Johnston, Beth enfant. Le reste de la distribution est à l’avenant : Bill Camp, le gardien de l’orphelinat qui l’initie aux échecs, Marielle Heller, la mère adoptive et une kyrielle de joueurs dont Thomas Brodie-Sangster et Harry Melling …