- Meilleur dvd Mai 2019 ( 6 ème )
- Réalisateur : Laetitia Carton
- Audio description : Français
- Sous-titres pour sourds et malentendants : Français
- Studio : Pyramide Vidéo
- DVD : 7 mai 2019
- Durée : 89 minutes
L’histoire : Chaque été, plus de deux mille personnes affluent de toute l’Europe dans un coin de campagne française. Pendant 7 jours et 8 nuits, ils dansent encore et encore, perdent la notion du temps, bravent leurs fatigues et leurs corps. Ça tourne, ça rit, ça virevolte, ça pleure, ça chante. Et la vie pulse
Des gens dansent, apprennent à danser et confrontent leurs expériences. Une semaine non-stop au cœur de la campagne auvergnate, en plein cœur de l’été, pourquoi pas ! La musique est avant tout traditionnelle, genre folk et un peu revival pour le off, quand les chapiteaux se sont éteints.
Au petit matin, vers quatre-cinq heures, de la folie.
Elle est douce et tendre sous l’œil totalement complice de Laetitia Carton qui fréquente les lieux depuis toujours. Et puis un jour ce désir de le transporter à travers les salles de cinéma pour dire le bonheur qu’on y rencontre. La contagion qui se propage tranquillement au fil des ateliers matinaux et des polkas nocturnes.
« On perd la notion du temps » commente en voix off la réalisatrice bien arrimée à la valse que sa caméra accompagne ou pas, selon l’humeur d’un montage sérieusement chamboulé par toutes ces musiques qui n’en finissent pas.
Une dynamique joliment entretenue, même dans les entre-deux silencieux des pas cadencés d’une foule venue nous dit-on des quatre coins de l’Europe. D’où peut-être cette ferveur bon enfant autour des rondes celtiques, balkaniques et sans âge comme nous le rappelle cet encart noir et blanc de deux grands pères rasant des parquets d’autrefois.
Sept jours, huit nuits, l’organisation ne souffre d’aucune contestation. On rappelle les règles, filant le long de ces terrains de camping improvisés par la grâce des voisins alentours. Entre deux tentes, quelques musiciens, et des improvisations. Des discussions aussi, des échanges, des points de vue. Attention j’entends que pour la mazurka il faut sentir la personne. Et aussi danser avec le même partenaire n’a aucun intérêt.
Laetitia Carton ne perd rien de ces conciliabules autour de cette résurgence folk savamment entretenue par tous ces aficionados d’abrazo et de pastourelle . Entre philosophie et psychologie « danser c’est écouter ce que le corps nous chuchote, sortir de soi, sentir l’autre pour le devenir … ». Ce qu’évoque joliment l’une des séquences finales que la réalisatrice a su capter de manière formidable.
Un couple de danseurs s’abandonne au milieu d’autres danseurs . Deux amoureux, enlacés, presque immobiles. Le filmage de Laetitia Carton ajoute un supplément d’âme à cet instant de bonheur, dont le film ne se prive pas.
LES SUPPLEMENTS
- Le mot de Laetitia Carton ( 4 mn ) . « Il y a une autre manière d’être ensemble, à rebours de ce que notre société nous propose, avec une vie collective, une attention à l’autre, faire corps collectif. (… ) C’est un film sur la joie même si ce n’est pas trop tendance, on a grand besoin de ces espaces, des autres … ».
- Scènes coupées. Il y en a beaucoup et elles méritent toutes un coup d’œil. En présentation de chaque vidéo la réalisatrice explique ce que l’on va voir et la raison de l’absence au montage final. Elle dit à plusieurs reprises qu’elle le regrette vivement et on la comprend quand on les découvre à notre tour.
Je pense à l’atelier de Bernard Coclet, le fondateur des Grands Bals de l’Europe , personne très drôle et talentueuse ou à la façon dont un jeune homme analyse la participation à une danse en ronde face à un couple seul « comme quelqu’un qui s’est retiré du système, ça devient un état social ». Il y a aussi l’épilogue : quand la fête est finie, tous les bénévoles inspectent les champs alentours en quête du moindre déchet.
- Un livret pédagogique de 16 pages.
Le documentaire
Les bonus
Un grand bal , sans fin, pendant toute une semaine dans la campagne auvergnate, l’histoire se répète chaque année, mais cette fois la réalisatrice qui y participe souvent a voulu l’immortaliser. Et le résultat est assez remarquable quand à la douce folie des danseurs succède l’entrain d’une communauté venue des quatre coins de l’Europe.
Comme un clin d’œil bienveillant à l’autre folie qui s’empare de notre planète, un assemblage de bonne volonté en quête de sérénité, d’amour et de paix. Ça parait illusoire mais il faut les voir et les entendre ces danseurs infatigables pour y croire.
AVIS BONUS
Des scènes coupées qu’il faut absolument voir .