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« Le Genou d’Ahed » de Nadav Lapid. Critique Blu-ray

Synopsis: Y., cinéaste israélien, arrive dans un village reculé au bout du désert pour la projection de l’un de ses films. Il y rencontre Yahalom, une fonctionnaire du ministère de la culture, et se jette désespérément dans deux combats perdus : l’un contre la mort de la liberté dans son pays, l’autre contre la mort de sa mère.

La fiche du film

Le film : "Le Genou d’Ahed"
De : Nadav Lapid
Avec : Avshalom Pollak, Nur Fibak
Sortie le : 15/09/2021
Distribution : Pyramide Distribution
Durée : 110 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le film
Les bonus

DVD : 19 Janvier 2022

Y. abandonne momentanément le casting de son nouveau projet pour présenter un long-métrage dans le désert d’Areva. Mais pour ce cinéaste engagé, l’un ne va pas sans l’autre. L’histoire d’Ahed Tamini qu’il envisage de porter à l’écran, l’obsède. Une jeune Palestinienne condamnée à huit ans de prison pour avoir giflé un soldat israélien.

L’accueil chaleureux de la responsable de l’événement l’éloigne un instant de son idée. Yahalom (Nur Fibak) est quasiment fan et son charme ne lui est pas indifférent. Mais sa fonction officielle auprès du ministère de la Culture le met en garde. Prudence redoublée lorsqu’elle lui soumet la liste des sujets qu’il pense aborder.

 

Certains ne peuvent y figurer, où alors c’est carton rouge. Ce que voit immédiatement Y. à la lecture des recommandations, fidèles préceptes d’un gouvernement qui à ses yeux piétinent les règles les plus élémentaires d’une liberté chèrement acquise.

Sa sourde colère explose alors au regard de plus en plus consterné de Yahalom qui en prend pour son grade, et se laisse piéger dans un acte de contrition inouïe.

Nadav Lapid a confié le personnage à Avshalom Pollak, premier grand rôle au cinéma de ce metteur en scène et chorégraphe. L’interprétation magistrale est à la hauteur de la visée autobiographique d’un film dans lequel le réalisateur se libère pleinement.

Sa mise en scène « imprévisible et innovante » comme le souligne un spectateur à l’égard du travail de Y. traque au plus près des visages, la tension secrète qui les anime. De la haine à l’amour qui n’y trouve pas sa place et se perd dans l’étendue sans fin du désert où Y. risque à son tour de ne plus exister.

Sa mère, scénariste de ses films, vient de mourir. La femme qu’il aurait pu aimer n’est que l’ombre servile d’un pouvoir qu’il exècre. Tout se dérobe depuis ce parcours entamé à la frontière entre la Syrie et le Liban, pour une guerre qui n’était qu’un leurre, assure-t-il .

Qu’en a-t-il fait ?  Où est-il passé ? Sergent ou simple soldat ? Y. simule et manipule, comme il trahit Yahalom , redevenue la fonctionnaire du ministère . Il ne lui fait aucun cadeau. Nadav Lapid n’en attend aucun en retour.

Son film est aussi peu facile, dans sa retenue, ses exigences. Son image, sans complaisance. L’autoportrait est peu flatteur . Son cinéma est toujours libre.

LES SUPPLEMENTS

  • «  La Star » Court-métrage ( 17 mn )- A l’époque où il est interdit de s’approcher, une jeune femme décide d’embrasser son idole à tout prix.

Le réalisateur s’explique .

Un projet peu séduisant au départ sur la situation autour de la pandémie, mais « j’ai toujours la folle envie de filmer, alors puisque l’on me le proposait…Et pour moi qui ai très peu d’idées, le scénario est venu très vite ».

Ils viennent de s’embrasser malgré les interdits …

Personnellement, je ferais l’impasse.

  • Autour du genou ( 26 mn )- Nadav Lapid revient sur la manière dont la mort de sa mère a pu le conduire à écrire sur ce pays avec le sentiment très fort de le faire « dans un pays qui agonise. »

Il explique le choix de Avshalom Pollak avec qui il avait une forte proximité sur l’analyse du scénario, pour éviter toute approche psychologique. Il revient aussi sur l’une des scènes marquantes , à la fin du film quand la sœur de Yaholom le réconcilie avec lui-même… Et puis depuis l’avion, cet adieu à la mère, et à la mère patrie…

  • Description d’un combat ( 9 mn )- Il faut toujours prendre aux mots les personnages de Nadav Lapid. Ainsi Morgan Pokée introduit-il son analyse autour de la filmographie du réalisateur italien. En évoquant aussi l’apport de ses parents dans le montage et l’écriture des scénarios.
DVD : 19 Janvier 2022 Prix du Jury . Cannes 2021 . Ex-aequo avec « Compartiment N° 6 » de Juho Kuosmanen Y. abandonne momentanément le casting de son nouveau projet pour présenter un long-métrage dans le désert d’Areva. Mais pour ce cinéaste engagé, l’un ne va pas sans l’autre. L’histoire d’Ahed Tamini qu’il envisage de porter à l’écran, l’obsède. Une jeune Palestinienne condamnée à huit ans de prison pour avoir giflé un soldat israélien. L’accueil chaleureux de la responsable de l’événement l’éloigne un instant de son idée. Yahalom (Nur Fibak) est quasiment fan et son charme ne lui est…
Le film
Les bonus

Un spectateur des films de Y. le héros de l’histoire dit que ses films sont « imprévisibles et innovants ». A l’image du dernier long métrage de Nadav Lapid qui plus autobiographique que jamais raconte l’histoire d’Israël à travers un regard très critique et militant. En venant présenter son travail dans un coin très reculé du pays, Y. se confronte à la censure gouvernementale inscrite sur la liste des sujets qu’il envisage d’ aborder. Yahalom, la fonctionnaire a du charme et dit tout le bien qu’elle pense de ses films. Y.est séduit, un instant seulement. La charge dictatoriale des préceptes gouvernementaux le fait sortir de ses gonds. Yahalom en guise de puching ball va devoir affronter toute la réserve antipathique d’un opposant à sa doctrine. Nadav Lapid a confié le personnage à Avshalom Pollak, premier grand rôle au cinéma de ce metteur en scène et chorégraphe. L’interprétation magistrale est à la hauteur de la visée autobiographique d’un film dans lequel Nadav Lapid hurle et crache , sa haine et son désespoir. L’autoportrait est peu flatteur . Son cinéma reste libre.

AVIS BONUS Un court-métrage, une analyse de la filmographie de l’auteur et ses propres commentaires, l’univers de Nadav Lapid s’ouvre ainsi un peu plus au cinéphile qui parfois a effectivement bien besoin d’y trouver ses repères.

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« Vingt Dieux » de Louise Courvoisier. Critique cinéma

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