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« Le Fils unique » de Yasujiro Ozu. DVD.Critique

Synopsis: En 1923, dans la province de Shinshu, une veuve travaillant dans une fabrique de soie décide d’envoyer son fils unique à Tokyo afin qu’il puisse acquérir une meilleure éducation. Treize ans plus tard elle se décide enfin à lui rendre visite et réalise qu’il ne mène pas la vie qu’elle a rêvée pour lui.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Le Fils unique (Coffret Ozu )"
De : Yasujiro Ozu
Avec : Choko Iida, Shin-ichi Himori
Sortie le : 25 avril 2014
Distribution : Carlotta Films
Durée : 79 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Meilleur dvd Avril 2014 ( 5 ème )

Ce qui apparaît aujourd’hui comme un formidable exercice de style est la somme d’une connaissance cinématographique, à l’époque réduite à une peau de chagrin. « Le fils unique » est le premier film parlant d’Ozu. S’il balbutie sur la bande-son, l’image qu’il maîtrise déjà parfaitement (ses cadres faussement décadrés fascinent toujours ) n’a aucun problème à la prendre pour complice et l’emmener dans les espaces minimums qu’il affectionne.
Ozu  n’en demande pas plus pour exprimer sa vision du Japon où la transition entre la campagne et la ville épouse l’itinéraire d’un étudiant rural, démuni, qui pense que la cité lui ouvrira les portes de la réussite.
C’est par séquences, longues et lentes, que le cinéaste brosse le tableau de cette désillusion sociale, d’autant plus prenante qu’elle fait suite aux efforts méritoires d’une maman plus qu’aimante. Les femmes ici le sont beaucoup, jusqu’à la soumission parfois.

Dans l’épure d’une image toujours contrariée par l’observateur (Ozu est d’une perspicacité muette et tranquille), le récit dégage un parfum sépia, qui s’évapore à l’approche du rêve de la grande ville, et celui d’un Occident magnifié par le cinéma.LE FILS UNIQUE 07
Une photo de star américaine, et la découverte du cinéma parlant – joli clin d’œil à son propre film – déniché dans une filmographie allemande bien douteuse. Je ne comprends pas trop ce que le réalisateur japonais a alors voulu nous dire à travers cette projection, sinon apporter un peu de lumière, à la grisaille des terrains vagues où le Tokyo de demain est en train de pousser.
Là où la gravité souterraine du propos effleure, en silence, telle une fatalité. La venue de la mère dans la capitale grève un budget déjà réduit à peu de chose, mais il faut sauver les apparences.
C’est à l’image de la mise en scène, amené très sagement, et tout aussi symbolique que les signes dont Ozu nous dresse un inventaire pour dire la nostalgie, la mélancolie et peut-être l’espoir que le monde demain sera meilleur.
Le Japon se prépare pourtant à la guerre.

LE SUPPLEMENT

  • Le regard de Jean-Jacques Beneix ( 22 mn ). Le cinéaste français est fan du Japon, et plus particulièrement de l’univers d’Ozu dont il parle normalement à travers ce film, avant de devenir plus intéressant quand il aborde le travail du réalisateur. Beneix se dit fasciné par ses cadres, les couloirs et la manière dont il poursuit ses plans « même une fois les portes fermées, ce qui ne se fait plus aujourd’hui ». Dans cette seconde partie,la vision de  l’auteur de « 37.2e le matin » est vraiment très intéressante .

LE COFFRET 

DVD 1 – OÙ SONT LES RÊVES DE JEUNESSE ? (1932 – 85 mn) / UNE FEMME DE TOKYO (1933 – 46 mn)
Kagamijishi 
(24 mn) . Ozu capte la danse du lion lors d’une représentation théâtrale.

DVD 2 – HISTOIRES D’HERBES FLOTTANTES (1934 – 86 mn) / RÉCIT D’UN PROPRIÉTAIRE (1947 – 71 mn)
Un garçon honnête 
(14 mn) . Un garçon se lie d’amitié avec son kidnappeur.

DVD 3 – PRINTEMPS TARDIF (1949 – 108 mn)
Conversations sur Ozu (80 mn) . Avec Paul Schrader, Wim Wenders, Aki Kaurismäki, Claire Denis…

DVD 4 – CRÉPUSCULE À TOKYO (1957 – 140 mn)

Affiches et panneaux (10 mn).. D’hier à aujourd’hui, un parallèle sur les affiches publicitaires et les panneaux lumineux, éléments récurrents chez Ozu.

PRINTEMPS-PRECOCE-02

DVD 5 – CHOEUR DE TOKYO (1931 – 90 mn) / UNE AUBERGE À TOKYO (1935 – 75 mn)

J’ai été diplômé, mais… (12 mn).. Les vestiges d’un film perdu d’Ozu sur un jeune homme fraîchement diplômé ne trouvant pas d’emploi.

DVD 6 – ÉTÉ PRÉCOCE (1951 – 125 mn)

Voyage dans l’été. Un retour sur les lieux du tournage
Figures : Linges, fumées et poteaux électriques (7 mn).Un parallèle sur les linges, fumées et poteaux électriques, récurrents  chez Ozu.

DVD 7 – LE GOÛT DU RIZ AU THÉ VERT (1952 – 116 mn)
Voyage dans le cinéma (15 mn).Un retour sur les lieux du tournage

DVD 8 – PRINTEMPS PRÉCOCE (1956 – 144 mn). Figures : Affiches et panneaux (10 mn).

DVD 9 – J’AI VÉCU, MAIS… (1983 – 123 mn – Documentaire) de KAZUO INOUE. Photographié par Yuuharu Atsuta, chef opérateur attitré d’Ozu, et réalisé par Kazuo Inoue, un documentaire exceptionnel sur les méthodes de travail du cinéaste, ponctué d’entretiens avec ses proches et principaux collaborateurs.

DVD 10 – IL ÉTAIT UN PÈRE (1942 – 87 mn). Entretien avec Catherine Cadou (12 mn):  la figure du père dans le film et au Japon.
Entretien avec Jean-Michel Frodon 
(14 mn) . Une réflexion sur l’évolution et l’affinement du style d’Ozu.
. Rien 
(17 mn) .Une analyse de film par Jean Douchet.
. Chishu Ryu, l’acteur fétiche 
(45 mn) . Un documentaire inédit.
. Figures : Mers et rivières 
(6 mn) . Un parallèle sur le pouvoir hypnotique des mers et des rivières, lieux récurrents chez Ozu.
. La restauration

DVD 11 – LE FILS UNIQUE (1936 – 79 mn – Nouvelle restauration HD)

DVD 12 – VOYAGE À TOKYO (1953 – 132 mn – Nouvelle restauration 4K)

Récit de Tokyo (12 mn). Une illustration d’un texte de Kijû Yoshida, tiré de son essai Ozu ou l’anti-cinéma.
. Jeux de rôles 
(26 mn). Une réflexion sur les domaines particuliers assignés aux personnages dans Voyage à Tokyo
. Voyage dans le cinéma  (15 mn). un retour sur les lieux du tournage du film.

 

Meilleur dvd Avril 2014 ( 5 ème ) Ce qui apparaît aujourd'hui comme un formidable exercice de style est la somme d’une connaissance cinématographique, à l’époque réduite à une peau de chagrin. « Le fils unique » est le premier film parlant d’Ozu. S’il balbutie sur la bande-son, l’image qu’il maîtrise déjà parfaitement (ses cadres faussement décadrés fascinent toujours ) n’a aucun problème à la prendre pour complice et l’emmener dans les espaces minimums qu'il affectionne. Ozu  n’en demande pas plus pour exprimer sa vision du Japon où la transition entre la campagne et la ville épouse l’itinéraire d’un étudiant rural, démuni, qui pense…

Review Overview

Le film
Les bonus

Le temps ne fait rien à l’affaire, ou alors donne encore plus d’intensité et de caractère à ce récit des bas-fonds, qui voit un jeune élève provincial tenter l’aventure de la grande ville. Un tableau social brossé avec douceur et profondeur, dont l’approche confère encore plus de réalisme, sans faire pleurer dans les chaumières. L’épure de l’image s’inscrit dans une mise en scène qui, bien souvent au ras des pâquerettes, élève encore un peu plus le propos.

Avis Bonus : Le regard de Jean-Jacques Beneix sur le film, et surtout sur la technique d'Ozu.

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