Accueil » A la une » « Un jeune Chaman » De Lkhagvadulam Purev-Ochir. Critique cinéma

« Un jeune Chaman » De Lkhagvadulam Purev-Ochir. Critique cinéma

  • 24 avril 2024  en salle
  • 1h 43min
  • Drame, Romance
  • Avec Tergel Bold-ErdeneNomin-Erdene Ariunbyamba
  • Prix du meilleur acteur à Venise 2023 Tergel Bold-Erdene,

L’histoire :  Zé a 17 ans et il est chaman. Il étudie dur pour réussir sa vie, tout en communiant avec l’esprit de ses ancêtres pour aider les membres de sa communauté à Oulan-Bator. Mais lorsque Zé rencontre la jeune Maralaa, son pouvoir vacille pour la première fois et une autre réalité apparaît.

Zé communique avec les esprits, et particulièrement les ancêtres. Au cours de la cérémonie traditionnelle, sous la yourte , des familles espèrent retrouver avec l’au-delà supposé, un peu de leur sérénité familiale.

Pour un décès, une maladie, un problème préoccupant.

Zé officie dans les règles de l’art mais n’hésite pas à se rendre à domicile. Comme le jour, un brin funeste pourrait-on penser, de sa rencontre avec Maralaa, en attente d’une hospitalisation.

Sa mère est aux commandes, mais la jeune fille doute beaucoup des incantations prononcées à son encontre.

Elle traite le jeune officiant d’arnaqueur, il conteste mollement, ils vont s’aimer.

Sur cette trame sans effet narratif particulier, le réalisateur Lkhagvadulam Purev-Ochir déstabilise un ordre établi séculaire, contesté par Zé dans une perte de repères évidente. Empreint de sagesse et de discrétion, encore très porté par sa pratique, qui le guide au quotidien, le jeune homme voit le vent tourner et l’amour le tournebouler.

Telle une remise en cause de son exercice pour lequel il ne ressent plus rien, plus la moindre vibration, interdit entre modernité et tradition quand son amoureuse mongole est tout aussi éloignée de son père coréen.

Le réalisateur ne fait pas mystère de la fracture historique de son pays, du tiraillement de cette jeunesse arc-boutée un temps encore aux valeurs traditionnelles des anciens.

Le voisin, à la sagesse exemplaire, l’humanité à lui toute seule, tient encore lieu de sémaphore dans ces vents contraires, cette histoire désordonnée. Mais le voisin appartient déjà au passé. Et même dans son lycée, Zé le plus doué des élèves, dévisse tranquillement, chahute, conteste. Les examens paraissent secondaires, la vie est ailleurs …

24 avril 2024  en salle 1h 43min Drame, Romance Avec Tergel Bold-Erdene, Nomin-Erdene Ariunbyamba Prix du meilleur acteur à Venise 2023 Tergel Bold-Erdene, L'histoire :  Zé a 17 ans et il est chaman. Il étudie dur pour réussir sa vie, tout en communiant avec l’esprit de ses ancêtres pour aider les membres de sa communauté à Oulan-Bator. Mais lorsque Zé rencontre la jeune Maralaa, son pouvoir vacille pour la première fois et une autre réalité apparaît. Zé communique avec les esprits, et particulièrement les ancêtres. Au cours de la cérémonie traditionnelle, sous la yourte , des familles espèrent retrouver avec l’au-delà supposé, un…
Le film

Quelques mois après la sortie de « Si seulement je pouvais hiberner » de De Zoljargal Purevdash, le cinéma mongol revient sur le déchirement qu’éprouve le pays face à l’abandon possible de ses valeurs traditionnelles. Elle sont cette fois bien marquées dans le film de Lkhagvadulam Purev-Ochir, à travers l’existence d’un jeune chaman qui vient à douter de sa pratique. C’est en quelque sorte défier ses ancêtres, et se tourner vers un monde nouveau. Si l’amour n’est pas étranger à cette faillite intellectuelle, la perte progressive et générale des repères de la société phagocyte le système ancestral, déjà bien fragilisé. Le réalisateur ne fait pas mystère de cette fracture historique de son pays, du tiraillement de cette jeunesse arc-boutée encore un temps  aux valeurs traditionnelles . Même dans son lycée, Zé le plus doué, dévisse tranquillement, chahute, conteste. Les examens paraissent secondaires, la vie est ailleurs …

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Quand vient l’automne » de François Ozon. Critique cinéma

Dans cette chronique familiale chamboulée, le regard inquisiteur du cinéaste, est plus qu'inquiétant. On le suit passionnément

Laisser un commentaire