Accueil » A la une » « Le coup de l’escalier » de Robert Wise. Critique Blu-ray

« Le coup de l’escalier » de Robert Wise. Critique Blu-ray

Synopsis: Condamné pour corruption, Dave Burke, un ancien flic prépare le cambriolage d'une banque. Il fait appel à deux hommes de main, Slater, vétéran de la Seconde Guerre Mondiale, blanc et raciste, et Ingram, chanteur noir criblé de dettes. Envenimée par la haine que Slater ressent pour son équipier, la préparation du casse est pénible…

La fiche du film

Le film : "Le Coup de l'escalier"
De : Robert Wise
Avec : Harry Belafonte, Robert Ryan
Sortie le : 25/01/2012
Distribution : Swashbuckler Films
Durée : 96 Minutes
Genre : Policier
Type : Long-métrage
Le Film
Les bonus

DVD : 20 septembre 2022 . –

D’après l’œuvre de William P. McGivern . – 

«  Le terminus du film noir »  (Jacques Chancel, célèbre reporter puis grand animateur TV et Radio à partir de 1960 )

C’était au temps de la contre-plongée, et du halo de lumière qui vous guidait sur une mise en scène ad-hoc. Avec sa flaque d’eau au final, pour faire résonner le silence. Et attendre comme le filme si bien Robert Wise dans le final de ce film presque noir où le projet d’une attaque de banque va enfin se concrétiser.

Mais dans cette … attente, le manège se met patiemment en place autour de trois personnages, sous la houlette d’un flic dégradé, Dave Burke (Ed Begley)  qui tente de contenir ses collègues.

La couleur de peau d’Ingram (Harry Belafonte) ne plait pas du tout à Slater (( Robert Ryan ), le dur à cuir de la bande, le plus paumé certainement. Raciste sans coup férir il guette le moindre faux pas de son futur partenaire, qui de son côté pour un monde de blancs est tout aussi impitoyable.

Pour faire le coup du siècle, on a connu meilleure entente.

Mais Robert Wise ne fait rien pour les rabibocher et enfonce même le clou de la discorde en les montrant du doigt, sur des travers peu conciliables, où se forgent des personnalités intraitables. Parfaitement typés, les voici donc prêts à donner l’assaut sur un mode très gangster ( chacun de son côté )  et une panoplie d’amateurs.

Chanteur dans un cabaret, Ingram est aussi un joueur invétéré. Il a beaucoup de dettes.

La peur est palpable, la panique en attente. Toujours cette attente que le réalisateur maintenant sublime dans l’expectative du magot qui les attend. Ils se sont à nouveau séparés et guettent l’heure fatidique de la fermeture de la banque. Robert Wise qui les observe un par un, laisse filer le temps à travers les artères de la ville où les habitants regagnent tranquillement leurs pénates.

Entre chien et loup .

Un tableau de peintre, une atmosphère. L’attente, si rare au cinéma quand elle s’éternise de cette manière, préfigurant l’explosion. Regards en chiens de faïence, Dave, Ingram et Slater , pour la première fois se serrent les coudes.

Revenu de tout, Slater se laisse aller en compagnie de Lorry ( Shelley Winters) qui l’aime à la folie

Préférant la psychologie à l’action, Robert Wise donne alors un peu plus de mouvement et d’intentions dans ces derniers instants fatidiques. Mais rien de transcendant.

LES SUPPLEMENTS

  •  « Le temps » selon Robert Wise par Jacques Demange, critique à « Positif »-C’est effectivement l’aspect le plus particulier du film que le journaliste développe ici.  «  Avant le temps mort était proscrit, ici dans le dernier tiers du film, le spectateur attend comme les protagonistes ».

« Mais il réussit à mobiliser l’attention visuelle des spectateurs, là où il aurait pu utiliser l’ellipse, il use de différents artifices scéniques et ça fonctionne. (…)  Il pose les bases d’un sous genre, à la fois vrai et faux film d’actions ».

En reprenant brièvement sa carrière , le journaliste estime que Robert Wise a pu influencer des genres et cite «  Le cercle rouge » de Jean-Pierre Melville ,et Steven Soderbergh avec la trilogie des Ocean’s .

  • La griffe Robert Wise ( 30 mn ) par Olivier Père , directeur de l’unité cinéma Arte France- L’implication de Harry Belafonte dans les mouvements anti-raciaux et celle de Robert Wise . Il vient de faire «  Je veux vivre », contre la peine de mort , un projet avec des ambitions sociales et politiques comme pour «  Le coup de l’escalier », «  qui n’est pas uniquement un film noir ».

Le critique souligne « l’intérêt du personnage de sociopathe , et ses deux comparses eux aussi en situation d’échec » Et cite comme référence à ce film , celui de John Huston  « Quand la ville dort ».

En évoquant sa carrière , il souligne l’’importance de Robert Ryan et « les correspondances entre ses films , de personnages blessés, marqués par des événements très durs, qui ne peut s’insérer dans la société ».

DVD : 20 septembre 2022 . - D'après l'œuvre de William P. McGivern . -  «  Le terminus du film noir »  (Jacques Chancel, célèbre reporter puis grand animateur TV et Radio à partir de 1960 ) C’était au temps de la contre-plongée, et du halo de lumière qui vous guidait sur une mise en scène ad-hoc. Avec sa flaque d’eau au final, pour faire résonner le silence. Et attendre comme le filme si bien Robert Wise dans le final de ce film presque noir où le projet d’une attaque de banque va enfin se concrétiser. Mais dans cette ……
Le Film
Les bonus

Il n’y a rien de transcendant dans la mise en scène de Robert Wise qui privilégie ici la psychologie des personnages à leurs mouvements de mauvais garçons. On a parlé de film noir, dans l’esprit social et humaniste de l’époque, le racisme étant la pierre angulaire des rapports entre ces trois malfrats, l’un ne supportant pas la négritude de son partenaire. Il est joué par Harry Belafonte très impliqué dans le projet. L’ambiance dans la bande n’est donc pas au beau fixe et Robert Wise ne fait rien pour endiguer ce flot de haine qui ressurgit à plusieurs moments. Au plus fort de l’action, il sera fatal. L’empreinte de ce film aujourd’hui réside peut-être dans son final , avant que le braquage n’ait lieu. L’attente du trio autour de la banque est quasiment filmé en temps réel . La mise en scène cette fois se distingue par ses apartés. Robert Wise les observe les uns après les autres, et laisse filer le temps à travers les artères de la ville où les habitants regagnent tranquillement leurs pénates. Entre chien et loup . Un tableau de peintre…

AVIS BONUS Deux spécialistes se penchent sur l'œuvre et son auteur, instructif !

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Pain, amour et fantaisie » de Luigi Comencini. Critique Cinéma

A nouveau les grands classiques italiens sur grand écran, on ne s'en lasse pas

Laisser un commentaire