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« Le Comte de Monte-Cristo » de Matthieu Delaporte et Alexandre De La Patellière. Critique cinéma

  • 28 juin 2024 en salle
  • 2 h 58 mn
  • Aventure, Historique
  • Avec Pierre Niney, Bastien Bouillon, Anaïs Demoustier, Laurent Lafitte

L’histoire : Victime d’un complot, le jeune Edmond Dantès est arrêté le jour de son mariage pour un crime qu’il n’a pas commis. Après quatorze ans de détention au château d’If, il parvient à s’évader. Devenu immensément riche, il revient sous l’identité du comte de Monte-Cristo pour se venger des trois hommes qui l’ont trahi.

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

  • Le film  :  

« C’est moi qui récompense, et c’est moi qui punis (… ) Je ne peux pardonner qu’à ceux qui demandent pardon »  ( Monte-Cristo)

Plus que les Mousquetaires du roi, l’adaptation de ce Comte me parait encore plus emblématique pour ses valeurs universelles qui conduisent l’homme à se conduire en primate de seconde zone. Une trahison ne relève jamais le niveau de son interprète, une imposture souligne sa méchanceté, sa fourberie, sa bassesse.

Tout un bouquet de fleurs d’épines que respire maintenant le pauvre Dantès au fond de sa prison, sur l’île d’If, où l’ont jeté des proches, des complotistes, des arrivistes.

 

Cette bourgeoisie aujourd’hui bien assise sur ses turpitudes, rend sans sourciller la justice, jouit d’un négoce usurpé, ou d’un mariage contrefait.

Toujours sur le dos d’Edmond Dantès qui vient de s’échapper de manière prodigieuse de son cachot. Et qui compte bien reprendre l’histoire là où elle s’est arrêtée, le jour de son mariage, où on l’a arrêté. A la faveur d’un trésor révélé par l’un de ses co-détenus, l’abbé Faria ( Pierfrancesco Favino ) , le voici devenu riche et prêt à faire table rase.

Grimé, falsifié, apparait le Comte de Monte-Cristo , belle posture et passé glorieux, aux yeux de la populace et de ses édiles . Un procureur félon ( impressionnant Laurent Lafitte ) , un riche armateur, Danglars ( Patrick Mille, impeccable ), un colonel honoraire, Fernand de Morcef (Bastien Bouillon, de mieux en mieux  ).

Trois compères peu recommandables

Trois hommes enserrés  dans les mailles d’un filet aux apparences soyeuses .Monte-Cristo va patiemment, méthodiquement, insidieusement le refermer.

C’est le cœur de l’ouvrage , une manipulation « dantesque » que Dumas père imagine minutieusement sur la force de son récit, la puissance des mots,  leur impact sur l’imagerie. Un ressenti émotionnel, quasi instinctif. Un vrai scénariste ce Dumas !

Ce que Matthieu Delaporte et Alexandre De La Patellière tentent de reproduire à la lettre près ( on ne parle plus d’adaptation ) sur des jeux de silhouettes répétitives, des effets miroirs insistants.

Jusque là raisonnable, voire plaisante ( belles images, décors appropriés, interprétation sans faille ) , la caméra prend de travers les liens de ce faux-suspense, éventé pour les besoins de la cause, mais desservi par une mise en scène aux ordres.

De l’écriture , et de la complexité narrative qui pèse sur un scénario dés lors sans ressource . Le talent de Pierre Niney, la grâce naturelle d’Anaïs Demoustier prennent le pas sur de louables intentions. L’ensemble de la distribution est tout aussi remarquable.

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28 juin 2024 en salle 2 h 58 mn Aventure, Historique Avec Pierre Niney, Bastien Bouillon, Anaïs Demoustier, Laurent Lafitte L'histoire : Victime d’un complot, le jeune Edmond Dantès est arrêté le jour de son mariage pour un crime qu’il n’a pas commis. Après quatorze ans de détention au château d’If, il parvient à s’évader. Devenu immensément riche, il revient sous l’identité du comte de Monte-Cristo pour se venger des trois hommes qui l’ont trahi. Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article Le film  :   « C’est moi qui récompense, et c’est moi qui punis (……
Le film

Il y a trois parties bien distinctes dans le roman de Dumas père : l’arrestation, la prison, la vengeance. Ce que Matthieu Delaporte et Alexandre De La Patellière reproduisent très fidèlement et naturellement dans un montage approprié. Les deux premiers chapitres, avec le mariage et l’évasion , m’apparaissent d’une limpidité totale sur l’insistance d’une mise en scène plaisante, jouant de tous les ressorts d’une composition parfaitement orchestrée : belles images, décors appropriés, et une interprétation sans faille . Elle le restera jusqu’au dénouement… A la mise en place du stratagème imaginé par Monte-Cristo pour se venger et punir ceux qui l’ont trahi, je vois un changement assez radical dans la manière de conduire la caméra, qui s’attache «  au mot près » à chaque entourloupe , chaque retournement, chaque « coup de théâtre ». La mise en scène est désormais aux ordres de l’écriture romanesque, de ses disgressions et variations subtiles des situations . Les cinéastes-scénaristes se brûlent les yeux.

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