- Durée : 1 heure et 39 minutes
- Dvd : 20 février 2024
- Salle : 06 septembre 2023
- Acteurs : Thomas Schubert, Paula Beer, Enno Trebs, Langston Uibel, Matthias Brandt
- Sous-titres : Français
- Langue : Allemand
- Studio : Blaq Out
L’histoire : Une maison de vacances au bord de la mer Baltique. Quatre jeunes gens se réunissent, des amis anciens et nouveaux. Les forêts desséchées qui les entourent commencent à s’enflammer, comme leurs émotions. Le bonheur, la luxure et l’amour, mais aussi les jalousies, les rancœurs et les tensions. Mais très vite, les flammes sont là.
- Ours d’Argent à la Berlinale 2023
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Christian Petzold -Paula Beer, à nouveau gagnants dans cette évocation première d’un sinistre sans frontière : des incendies gigantesques ravagent tout sur leur passage.
Le duo conquérant doit pourtant cette fois composer avec Thomas Schubert , un acteur autrichien que je découvre et qui me laisse une impression terrible de grandeur et de profondeur .
Pièce maîtresse de cette œuvre toute aussi forte, Léon est un jeune écrivain en passe de publier son second roman. Retiré au bord de la mer Baltique, avec son copain Felix, il y met une dernière main, quand l’arrivée inattendue d’une jeune femme invitée par la famille de Felix, le perturbe
Leon ne cache pas son animosité à l’égard de Nadia et plus particulièrement de son ami Devid (Enno Trebs) . Il l’évite autant qu’il peut. Son manuscrit est le prétexte pour se mettre à l’écart, tout en surveillant plus ou moins discrètement les allées et venues de la jeune femme. Paula Beer, toujours aussi lumineuse.
Devid est maître sauveteur, Nadia vend des glaces sur la plage. Aussi son point de vue négatif sur son manuscrit l’indiffère encore un peu plus, malgré l’avis similaire de son éditeur.
De contrariété en désappointement , Léon n’est pas au bout de ses peines quand il découvre réellement qui sont les gens qui l’entourent. Comme il ne sait pas dire je t’aime, il les provoque, les ignore, les ennuie.
Christian Petzold auteur également du scénario en fait un personnage très singulier, confronté à son impuissance sociale, miné par les remords et la jalousie, qui accentue sa solitude, accentue son désespoir.
Paradoxalement une personnalité attachante, de facto hors-jeu jusqu’à l’évacuation nécessaire devant la progression des flammes. Et son œuvre meurtrière.
Toile de fond originelle, jusqu’alors prétexte, le fait-divers le confronte aux exigences véritables d’une activité littéraire, dont il sortira peut-être enfin triomphant. Petzold de bout en bout a dévié le fond de sa pensée. Le voici à la conclusion. Elle est grandiose !
Le film
Le titre, un peu bancal, annonce les tragédies estivales sur des régions entièrement dévastées par des incendies criminels. A l’origine, c'est la toile de fond du récit au sein d’une propriété de vacances près de la mer Baltique. Des jeunes gens vont vivre quelques jours ensemble, apprenant à se connaître et à se détester surtout de la part de Léon, un jeune écrivain qui ne supporte pas l’intrusion d’un couple. La femme visiblement le perturbe, et son copain en prend alors pour son grade. L’incendie se rapproche mais le romancier en herbe se renferme un peu plus sur lui-même , ne sachant pas comment dire je t’aime. C’est toute l’ambiguïté et la beauté de ce personnage hors norme qui devra malgré tout devant les circonstances participer à l’activité sociale du groupe. Toile de fond originelle, jusqu’alors prétexte, le fait-divers le confronte aux exigences véritables d’une activité littéraire, dont il sortira peut-être enfin triomphant. Petzold de bout en bout a dévié le fond de sa pensée. Le voici à la conclusion. Elle est grandiose !