Synopsis: Fin du 19 ème siècle . Eugénie, lumineuse et passionnée a un don unique : elle entend et voit les morts. Quand sa famille découvre son secret, elle est conduite par surprise dans la clinique de La Salpêtrière, dirigée par le professeur Charcot, l’un des pionniers de la neurologie et de la psychiatrie. Elle accueille des femmes diagnostiquées hystériques, folles, épileptiques et tout autre type de maladies physiques et mentales. Eugénie rencontre Geneviève, l’infirmière-chef avec qui elle va nouer des liens particuliers.
La fiche du film
Le film
- D’après « Le Bal des folles », de Victoria Mas (Albin Michel, 2019).
Ce bal annuel met en scène, en cette fin du 19 ème, des hommes de la ville et les pensionnaires de l’hôpital neurologique de La Salpêtrière . Sous la conduite de son père (Cédric Kahn) et de son frère Théophile ( Benjamin Voisin ) Eugénie débarque par surprise dans ce lieu dirigé par le professeur Charcot, sommité à l’époque, de la psychiatrie. Grégoire Bonnet est redoutable, dans ce costume .
La famille ne supporte pas le don de cette jeune fille dynamique et intelligente. Eugénie entend les morts, elle les voit. Elle est donc folle et doit être enfermée pense-t-on dans ce milieu si aisé qu’il est inconcevable d’y abriter « une sorcière ».
En alerte permanente, la jeune femme tente de résister à cet enfermement dont la thérapie tient plus de la punition et du bon vouloir du personnel. L’infirmière cheffe en tête, rigide et sans complexe vis-à-vis d’un système exécuté les yeux fermés. Gardant au fond du cœur la peine secrète de la mort de sa sœur.
Eugénie la découvre et lui rapporte les lettres échangées et les souvenirs intimes. Ce qui bouleverse totalement les rapports entre les deux femmes confinées à leur tour dans un secret pesant, au milieu des cris et des pratiques médicales douteuses.
Les bains d’eau glacée et les humiliations sont monnaie courante. Réalisatrice, Mélanie Laurent retranscrit parfaitement l’ambiance des cachots et des dortoirs où les femmes s’entassent et s’invectivent sans raison, sans cesse.
A en devenir véritablement folle comprend Eugénie toujours sur le qui-vive dans cet environnement où parfois un peu de poésie s’échappe pour un peu de tendresse. Sa voisine de chambrée, Camille (Coralie Russier ) chante les yeux de sa mère, étonnante reprise du titre d’Arno.
Un moment de grâce, d’éternité dans cet univers cabossé où Lou de Laâge très présente interprète de manière rigoureuse, exemplaire, la femme dans son exception.
Actrice, Mélanie Laurent endosse un rôle tout aussi difficile, qu’elle assume pleinement tout en gardant un œil avisé dans l’œilleton.
Dans un cadre idoine et des costumes du temps d’alors, elle évite la reconstitution pour mieux illustrer le mal endémique d’une société misogyne et patriarcale qui vivait parait-il à la Belle Epoque …
Le film
Bien que située à la fin du 19 ème siècle cette histoire de femmes emprisonnées dans des asiles d’aliénées répercute l’éternelle quête féminine pour un absolu total de leur raison d’être. Ce à quoi est confrontée l’héroïne , Eugénie jeune fille de bonne famille au don de médium. La voici donc dirigée vers la Salpêtrière par son père et son frère, lieu dans lequel elle tente de comprendre les arcanes pour mieux s’en libérer. Ce pouvoir surnaturel ne lui apporte que des ennuis jusqu’au jour où l’infirmière chef fait appel à ses dons … Elle est très bien interprétée par Mélanie Laurent qui garde un œil avisé dans l’œilleton de sa caméra de plus en plus complice. Dans un cadre idoine et des costumes du temps d’alors, la comédienne réalisatrice évite la reconstitution pour mieux illustrer le mal endémique d’une société misogyne et patriarcale qui vivait parait-il à la Belle Epoque … Lou de Laâge dans le rôle principal dévoile son interprétation sur une palette exceptionnelle pour un personnage balloté par les événements et la misogynie ambiante.
Foutraque….Bruyant.
Ce film survole la réalité psychiatrique de l’époque, dit bien peu de celle de l’héroïne et encore moins de l’histoire des femmes hospitalisées .
Décevante adaptation d’un livre qui condensait la liberté revendiquée d’Eugénie dérangeante donc « Dérangée », les références du spiritisme, la complicité avec la grand mère et la trahison, l’exposition humiliante et répétée au nom de la science, la maltraitance des femmes, leur solidarité, le diagnostic péjoratif « d’hystérique », l’autorité absolue du médecin et du pouvoir masculin….Pour se terminer par une bluette qui invoque la liberté.
De l’air!