Synopsis: La plus mauvaise équipe de la 3ème division de football sarde, L’Atletico Pabarile, se fait humilier tous les ans par le Montecrastu, une équipe dirigée par l'arrogant Brai, qui se plaît à malmener les joueurs comme un seigneur des campagnes. Le retour au pays du jeune Matzutzi change cependant l'équilibre du championnat, et soudain l'Atletico Pabarile se met à gagner un match après l'autre grâce aux prouesses de son nouveau joueur prodige.
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Les bonus
Malgré ses origines sardes, ce film vient de nulle part. Tellement surprenant dans la forme et dans le fond, il aborde un sujet éminemment populaire. Le football passé au crible de la critique humoristique, avec la pointe d’ironie suffisante pour ne pas sombrer dans la pantalonnade.
Le mélange parfait donne naissance à une série de personnages sympathiquement ridicules, qui s’emmêlent les pinceaux dans des situations tout aussi grotesques. Mais là encore le réalisateur y met la pointe de finesse nécessaire pour en faire du burlesque où un entraîneur aveugle côtoie un gardien de but, borgne.
Un réalisateur qui aime les plans larges, avec une symétrie parfaite au milieu de laquelle les face à face prennent une autre dimension.
Nous sommes vraiment spectateur d’une pièce qui se joue de nos propres illusions. C’est assez bluffant comme stratagème, car le cinéaste fait plus que réaliser, il nous embobine dans son délire. Il a même réécrit la scène du Christ … Mais pour quel village ?
Montecrastu a toujours dominé son voisin de Pabarile, humilié jusque dans le bistro d’après-match. Le débriefing à des allures de camp retranché, car c’est bien de la guerre dont nous parle Paolo Zucca. Chaque camp est prêt à tout pour renverser l’adversaire !
A l’inverse des arbitres payés pour ne rien voir, il faut bien reconnaître que les joueurs de Montecrastu ne respectent rien. Les règles les plus élémentaires, comme la courtoisie ne leur ont jamais été enseignées au profit d’une méchante hargne qui fait de la provocation, une activité permanente.
Ca sent la vendetta et le soufre des tromblons, dans un décor parfait, où le Noir et Blanc d’une pureté magnifique laisse planer cependant quelques doutes. L’amoncellement des nuages au loin sur les montagnes de Sardaigne n’augure rien de bon.
C’est un autre monde où le sage consulte sur les sommets qui dominent de magnifiques vallées. Trop beau pour être honnête.
Surtout que le retour du fils prodigue ne se passe pas forcément comme il l’espérait : sa bien-aimée ne le reconnaît même pas ! C’est la fille de l’entraîneur, aux quatre cent coups pour ramener sa progéniture à de meilleurs sentiments : le gamin est un as du ballon rond !
Ce que conteste un arbitre plus véreux que les autres, qui le renvoie illico-presto brouter l’herbe du pré voisin. Tout en distribuant allègrement des cartons rouges à toutes les victimes qui se font des entorses...
Et le seul juge de paix qui semblait échapper au carnage va tomber dans les filets de la compromission. La discussion se passe dans les sous-sols d’un parking inquiétant. Comme dans les polars. Ça craint.
LES SUPPLEMENTS
- Scènes coupées (3.50 mn). Et ratées aussi, mais effectivement elles sont à leur place dans le bêtisier.
- Making of (5 mn). Plutôt une ambiance sur le plateau et le terrain de foot
- Répétition (1.30 mn)
Review Overview
Le film
Les bonus
A travers plusieurs intrigues qui s’entremêlent le réalisateur tourne en dérision la sacralisation du football et dénonce la corruption dans le milieu. Une comédie à l’italienne qui n’est pas sans rappeler l’esprit des « Nouveaux monstres ». Mais le cinéaste y ajoute un supplément d’âme dans le décalage qu’il impose à ses héros, gentiment ridicules, mais tellement bien croqués.
Le Noir et blanc, somptueux, est trompeur. A l’esthétique espérée par ce procédé, ce sont les failles qui resurgissent dans une satire parfaitement contrôlée. Ni caricature, ni pantalonnade.
Attention, ce n’est pas « A mort l’arbitre » de Jean-Pierre Mocky (même si les dernières images peuvent y faire penser) ou « Coup de tête » de Jean-Jacques Annaud. « L’arbitro » est une œuvre tout à fait originale, joyeusement servie par une kyrielle de comédiens dont la plupart me semble-t-il voyaient une caméra pour la première fois. Remarquable !
Avis bonus
Le minimum syndical, mais on s’en contentera, le film est tellement bien …
4 Commentaires
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