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« Lamb » de Yared Zeleke. Critique dvd

Synopsis: Ephraïm est un jeune garçon éthiopien, toujours accompagné de son inséparable brebis. Confié à des parents éloignés, il s'adapte mal à sa nouvelle vie. Un jour, son oncle lui annonce qu'il devra sacrifier sa brebis pour le prochain repas de fête. Mais Ephraïm est prêt à tout pour sauver sa seule amie et rentrer chez lui.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Lamb"
De : Yared Zeleke
Avec : Rediat Amare, Indris Mohamed, Surafel Teka, Kidist Siyum Welela Assefa, Rahel Teshome
Sortie le : 20 mars 2016
Distribution : Blaq Out
Durée : 90 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Dans le Top 10 Mars 2016

Le film qui vous emporte, sans crier gare, tranquillement dans des contrées lointaines, presque exotiques aux yeux de l’étranger cantonné dans une histoire ancienne. Un pays qui revit après des années de troubles, de famine, de guerre et de désolation. Tout ce que Yared Zeleke a voulu raconter, de retour de son exil américain, en reprenant son enfance là où il l’avait laissée.

Une enfance heureuse dit-il qu’il cherche dans les yeux grands ouverts d’Ephraïm qui vient de perdre sa maman et voit partir son papa pour la grande ville Addis Abeba. Dans sa famille qu’il ne connaît pas, le gamin a perdu ses repères. Il préfère la cuisine aux travaux des champs, sa brebis à la compagnie des  hommes. Son oncle ne le comprend pas, il s’apprête maintenant à sacrifier son animal de compagnie.

Par tous les moyens, Ephraïm va tenter de gagner un peu d’argent afin de rejoindre la capitale. Loin d’une crise adolescente, un passage obligé vers le monde des grands qui ne lui fait déjà aucun cadeau. Seules les femmes de la maisonnée adopte cette personnalité hors du commun, dans un univers si codifié. La tante est attentive à ses aspirations, la grand-mère prodigue ses conseils. C’est un film qui salue leur travail et leur honneur . Tsion la jeune fille (Kidist Siyum)  un peu plus instruite, tente ainsi de mettre en place une autre forme de culture, plus raisonnée, en fonction des véritables besoins de la famille, et de ce que peut produire la terre.

Ephraïm vend au marché les samoussas qu'il confectionne lui-même
Ephraïm vend au marché les samoussas qu’il confectionne lui-même

De la même manière, Yared Zeleke a foi en son pays, qui veut vivre avec son temps, reléguant coutumes et légendes, et les croyances des anciens. Seul le décor demeure immuable, somptueux paysages de montages et de vallées riantes où Ephraïm va perdre son innocence au profit d’une vie que le réalisateur envisage pleine d’espoir et de réalisme. A l’image de cette fable qu’il nous conte en compagnie d’un jeune garçon magnifique d’entêtement et de résolutions. Rediat Amare a été choisi parmi des centaines d’écoliers d’Addis Abeba. On ne voit vraiment pas qui aurait pu le remplacer !

LES SUPPLEMENTS

  • Entretien avec Yared Zeleke (17 mn) . Ethiopien d’origine, il quittera pendant une dizaine d’années son pays pour les USA. Il y est retourné définitivement depuis trois ans et évoque les années de guerre et la dictature communiste qu’il avait fuies. « Enfant j’étais très protégé par ma famille, entouré d’amour et d’affection. C’est pourquoi le film a cette tonalité, c’est une lettre d’amour à mon pays d’origine. (…) Quand je l’ai quitté à dix ans, je laissais ma famille, ma grand-mère, ma maison, et je recherchais moi aussi un père ».

Il raconte alors la difficile adaptation à la vie américaine «  alors que je n’étais pour eux qu’un Ethiopien affamé. J’ai porté cette douleur avec moi très longtemps ». 13 ans plus tard, de retour au pays, «  c’était un grand bonheur, mais ce qui m’a choqué c’était la misère, et je me sentais coupable d’avoir plus que les membres de ma propre famille qui n’ont pas eu les mêmes opportunités  ».

Toute une histoire qui explique très bien les raisons de ce premier film qu’il développe autour des enjeux de tournage dans un pays qui n’a pas de tradition cinématographique. «  D’un point de vue bureaucratique ça a posé de nombreux problèmes, et le fait de voir une caméra renvoie aux années de famine des années quatre-vingt ».

Un premier film pour un réalisateur de retour au pays, heureux
Un premier film pour un réalisateur de retour au pays, heureux

Une partie du tournage s’est déroulée dans des villages sans électricité. « Nous étions comme des extra-terrestres avec des objets étranges venus faire des expériences sur eux et leur environnement ».

« J’ai voulu établir un dialogue avec les gens, mettre en relief la beauté, et montrer aux occidentaux que nous venons d’un pays complexe où il y a de l’amour et de la beauté ». Toute la fin de ce documentaire assez émouvant est comme une invitation à visiter ce pays qui renferme 80% des montagnes du continent africain …

  • Making of (15 mn). Si le réalisateur poursuit sa réflexion, on le voit maintenant en plein travail, avec son équipe et de nombreux figurants. Scènes dans la montagne, ou sur le marché, sa manière d’appréhender le plateau est bien mise en évidence.

Il nous montre aussi comment il a pu choisir son héros au milieu de nuées d’enfants, avant de révéler l’importance de la scène dansée «  que je n’ai pas voulu chorégraphier. La danse des épaules est quelque chose d’innée chez les éthiopiens, il fallait les laisser faire ».

On le voit alors instruments de musique à l’appui, c’est un excellent making of.

Dans le Top 10 Mars 2016 Le film qui vous emporte, sans crier gare, tranquillement dans des contrées lointaines, presque exotiques aux yeux de l’étranger cantonné dans une histoire ancienne. Un pays qui revit après des années de troubles, de famine, de guerre et de désolation. Tout ce que Yared Zeleke a voulu raconter, de retour de son exil américain, en reprenant son enfance là où il l’avait laissée. Une enfance heureuse dit-il qu’il cherche dans les yeux grands ouverts d’Ephraïm qui vient de perdre sa maman et voit partir son papa pour la grande ville Addis Abeba. Dans sa famille…
Le film
Les bonus

C’est comme une fable pleine de vérité, de réalisme et d’espérance pour un pays qui se remet depuis peu d’un passé trouble et malfaisant. L’Ethiopie revit à travers le destin de ce jeune garçon qui voit mourir sa mère et partir son père pour la capitale. Dans sa famille d’adoption il cultive sa différence et s’entête en silence pour une liberté nouvelle. La séparation du père et du fils se fait, entre tristesse et mélancolie, sans cri ni pleur mais une douleur au plus profond d’une grande Histoire, sur fond de paysages sublimes. C’est aussi une fable autour de l’agneau sacrifié, ou pas, l’un des enjeux de cette aventure qui voit notre jeune héros s’attacher à une brebis. C’est encore l’évaluation d’une organisation sociale sommaire, mais structurée autour des femmes, les grandes héroïnes de ce film qui ne fait pas de bruit, mais dont l’écho demeure encore longtemps gravé après la projection.

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