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« L’Albatros » de Jean-Pierre Mocky. Critique dvd

Synopsis: Alors que la campagne électorale opposant le Président Cavalier au conseiller Grim bat son plein, Stef Tassel s’évade de prison. Il kidnappe une femme, Paula, qui s’avère être la fille de Cavalier. Apercevant Laura et le fugitif, Grim se lance à leur poursuite dans l’espoir de faire éclater un scandale afin de compromettre son adversaire.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "L'albatros"
De : Jean-Pierre Mocky
Avec : Jean-Pierre Mocky;Marion Game;Paul Muller;André Le Gall;René-Jean Chauffard;Francis Terzian;Marcel Pérès
Sortie le : 19 juin 2018
Distribution : ESC Editions
Durée : 140 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
le film
Le bonus

Quand Mocky joue sérieux, et lorgne sur le cinéma yankee, il déroute. Devant et derrière la caméra, l’homme prend des postures oubliées par une filmographie beaucoup plus débridée. Mais le savoir faire du réalisateur lié à un talent de comédien évident ne suffisent pas à convaincre du bien-fondé de l’entreprise.

Un truand malgré lui ( erreur judiciaire, passage à tabac  ! ) s’évade de prison et s’embarque dans une galère qui conforte les autorités du caractère dangereux de l’individu. C’est bien la société qu’il faut protéger alors que la campagne électorale s’échafaude autour des magouilles des politiciens .

Marion Game, relaxe

Une chasse à l’homme s’engage au bras de la fille d’un candidat que notre Mocky a prise en otage. La demoiselle tente à plusieurs reprises de lui fausser compagnie avant que le couple contre nature ne forme un duo très complice. Marion Game joue l’entremetteuse avec entrain et conviction, mais sans insuffler ce petit rien de folie qui rythmerait les ébats.

Mocky parait bien sage et Baudelaire, le papa du fameux volatile, comme absent. «  Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule ! Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid ! » chante-t-il en écho à la complainte de Léo Ferré , l’auteur de la bande son . Un cri de révolte étouffé par trop de conformisme.

LE SUPPLEMENT

  •  « L’Albatros, le cri de révolte » par Jean-Pierre Mocky (2018) (14min). C’est encore et toujours pour dénoncer que Mocky réalise cette fois un film autour des élections. Il y est question d’un prisonnier malgré lui, victime de violences policières suivies d’une erreur judiciaire .

Quelque chose de désespéré dit-il en se référant longuement aux combats de 68 qui n’ont rien donné conclut-il. «  La violence( … ) pouvait tout changer, mais les gens sont rentrés dans le rang ».

  • Autour du film : . La musique  a été composée par Léo Ferré qui «  a adoré le film » dit Mocky «  il en a fait un cri de révolte ». Léo Ferré entendait poursuivre la complainte chantée par Georges Moustaki pour « Solo ».

Un malentendu fit prendre au réalisateur la maquette pour un travail définitif. C’est donc une partition quasi-inachevée qui fut enregistrée pour le film.
Suite à ce film, Mocky s’est brouillé avec Gilles Jacob, (ex- président du festival de Cannes), alors journaliste.  Ce dernier n’a pas osé publier l’article élogieux qu’il avait écrit sur le film dans « L’Express » dont le patron faisait l’objet d’une allusion dans le film. Mocky attribue à cela le fait que jamais un de ces films n’ait été sélectionné au Festival de Cannes.

Quand Mocky joue sérieux, et lorgne sur le cinéma yankee, il déroute. Devant et derrière la caméra, l’homme prend des postures oubliées par une filmographie beaucoup plus débridée. Mais le savoir faire du réalisateur lié à un talent de comédien évident ne suffisent pas à convaincre du bien-fondé de l’entreprise. Un truand malgré lui ( erreur judiciaire, passage à tabac  ! ) s’évade de prison et s’embarque dans une galère qui conforte les autorités du caractère dangereux de l’individu. C’est bien la société qu’il faut protéger alors que la campagne électorale s'échafaude autour des magouilles des politiciens . Une chasse…
le film
Le bonus

Un film romantique et romanesque avec pour toile de fond les violences de méthodes électorales, Mocky ne suit pas la ligne débridée qui a marqué sa filmographie. Pour dénoncer des méthodes policières qui ont conduit un simple quidam à devenir truand, ( erreur judicaire, donc ! ) et mettre en valeur un système politique inique , le réalisateur-comédien ( il joue très bien le Mocky ) penche pour une version tranquille, et sans rythme des films noirs américains. Malgré une chasse à l’homme incessante et une mise en scène particulièrement soignée la nuit, le rythme ne convainc pas que nous avons à faire à un polar.

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