Synopsis: Anita vit en Sardaigne près d’un quartier général militaire où le cancer fait rage. Son père Jacopo, a besoin d’une greffe de moelle osseuse urgente. L’oncle Gavino pourrait être donneur, mais ils ne se parlent plus depuis des années. Anita devra essayer de le convaincre.
La fiche du film
Le film
- Prix du Jury 2022 à « Viva il cinema »
- Festival d’Annecy 2020 : Prix du meilleur film, Prix du public, et du Jury Jeune
« Si tu meurs, je me vexe et je ne te parle plus », dit la jeune fille à son papa.
C’est un très beau film pour dire la beauté de la Sardaigne, rude et sauvage où la terre se fendille peu à peu sous la pression des militaires. Insidieux, le mal ronge les alentours et ses habitants.
Anita les voit quasiment tous les jours « ces connards qui nous tuent les uns après les autres ». Sa maman est morte d’une tumeur cancéreuse, son papa est lui aussi atteint.
La radio activité en est probablement la cause. Mario Piredda l’évoque, mais ne dénonce jamais implicitement.
Son propos est plus adroit, son regard plus perçant. A travers les démêlés de cette adolescente déjà femme il reprend le cours d’une vie qui aurait pu avoir de meilleurs auspices. Anita et son papa s’entendent comme larrons en foire. Leur complicité est belle à voir malgré les soubresauts de la jeune fille qui n’en fait bien souvent qu’à sa tête.
Dynamique, drôle, intelligente, Anita met sa rébellion au service d’une cause presque perdue. Le besoin de moelle osseuse pour son père ne trouve pas de donneur compatible. Le tonton, dernier espoir en ligne, ne cause plus à son frère depuis des années.
Sur une dramaturgie déjà conséquente, le réalisateur ne s’appesantit pas. C’est un état de fait qui s’impose assez dans le quotidien de cette famille embarquée dans sa propre survie. En son sein, le patriarche tente de réunir tout ce qu’il peut, sous la houlette de sa petite fille dynamite.
Tout l’amour qui les unit porte ce film d’espoir vers des lendemains incertains, mais pleins de ces promesses que la bonté illumine soudainement sur un visage .
C’est un premier long métrage, étonnant de maîtrise et de profondeur et qui peut être bien involontairement, un court instant, lors de la scène de danse à l’hôpital , rend hommage au cinéaste finlandais Aki Kaurismaki.
La même humanité portée vers l’espoir , la même ironie contre le destin . C’est du cinéma, du grand cinéma
- Mais aussi : » Palais de Justice » de Chiara Bellosi- « La Bête dans le cœur » de Cristina Comencini- « Piccolo Corpo » de Laura Samani- « Punta Sacra » de Francesca Mazzoleni- « Il legionario » de Hleb Papou
Le film
On ne le sait pas forcément, mais une partie de la Sardaigne est occupée par des zones militaires sur lesquelles on pratique semble-t-il de nombreux essais, et expériences. Depuis quelques années des habitants du secteur décèdent suite à des cancers provoqués par la radio activité. C’est ce que Mario Piredda reprend dans son très beau film où il est surtout question d’amour et d’amitié. Autour d’une complicité superbe entre une jeune fille et son papa, très malade. La mère est morte, et l’adolescente se rebelle chaque jour contre « « ces connards qui nous tuent les uns après les autres ». Elle se bat aussi pour que vive son papa . Tout l’amour qui les unit porte ce film d’espoir vers des lendemains incertains, mais plein de ces promesses que la bonté illumine soudainement sur un visage . C’est un premier long métrage, étonnant de maîtrise et de profondeur .Pétri d’humanité, il est porté vers l’espoir et une douce ironie pour contrer le destin . C’est du cinéma, du grand cinéma . Nora Stassi y est éloquente.