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« La tortue rouge » de Michael Dudok de Wit. Critique dvd

Synopsis: A travers l'histoire d'un naufragé sur une île déserte tropicale peuplée de tortues, de crabes et d'oiseaux, La Tortue Rouge raconte les grandes étapes de la vie d'un être humain.

La fiche du DVD

Le film : "La Tortue rouge"
De : Michael Dudok de Wit
Avec :
Sortie le : 30/11/2016
Distribution : Wild Side Video
Durée : 77 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD : 1
Le film
Les bonus

Michael Dudok de Wit n’est pas un réalisateur ordinaire. Dessin animé, film d’animation, il aime les silences, l’épure, une vision minimaliste comme le rappellent les courts métrages du coffret. Dont un César et un Oscar, s’il vous plait !…

« La Tortue rouge » n’échappe pas à  cette économie. Un jeune homme, naufragé, atterrit sur une plage déserte d’une île qui l’est tout autant. Le début d’une robinsonnade que l’on dit pouvoir conseiller à partir de cinq ans. Disons six-sept ans et accompagnés, l’absence de dialogues exigeant parfois peut-être quelques explications.

La tortue rouge

Le réalisateur, auteur de cette histoire (Pascale Ferran, co-scénariste), opte de la même manière pour une ligne très claire, dans un monde confiné à sa plus simple expression. L’homme partie intégrante de la nature, la mêle à son aventure de façon très naturelle. Le cycle de la vie peut alors commencer.

La mort est  très présente dans cet environnement  où le règne animal se consume, et puis se régénère. Les petites bêtes sont mangées par les plus grosses, qui trouveront encore plus grands . La mise en scène dépouillée de tout artifice est malgré tout très élaborée, avec des plans posés comme des énigmes qui se succèdent.

Une animation tranquille et douce dans un environnement paisible, à peine troublé par les agissements d’un drôle d’animal qui interdit à notre héros de quitter la côte, sur ses radeaux de fortune. A chaque tentative, la bête encore mystérieuse perce quelques branchages et l’embarcation de fortune se retrouve au fond de l’eau.

Désespéré le jeune homme retourne sur la plage où en se réveillant il doit faire face à une énorme tortue. Et de la frapper de colère, avant de la retourner sur le dos, et puis de se raviser.

Mais il est peut-être trop tard et qu’adviendra-t-il alors du reptile dont la carapace est en train de se fendre tout doucement ? Magique et poétique, le récit demeure d’une réelle acuité sur la destinée humaine.

Malgré ses éléments perturbateurs, et des orages dévastateurs, Michael Dudok de Wit la veut la plus douce possible, pastels mirifiques et plans à la Rothko, fondus dans la nuit avec des milliers d’étoiles.

Le cinéaste s’enivre de l’air  du temps et de sa beauté originelle. Le bel ordonnancement  du quotidien y trouve un équilibre que l’homme un jour gâchera. Mais ça c’est une autre histoire !

LES SUPPLEMENTS

  • « La naissance de la Tortue rouge » (52 mn) . Dans ce premier making of, Michael Dudok de Wit n’oublie quasiment pas de citer un membre de son équipe, et particulièrement les animateurs dont le travail est primordial.

« La touche de caractère supplémentaire pour le film, c’est le travail sur  la documentation, les photos, les vidéos » souligne le réalisateur qui insiste aussi sur l’importance des ombres pour l’aspect tridimensionnel.Des plans qui n’ont pas été utilisés, des plans test avec l’animation papier prolongent l’enchantement.

L’arrivée de Pascale Ferran au scénario ? «  Il y avait des difficultés dans l’histoire que je n’arrivais pas à résoudre seul, elle a aussi une compréhension intuitive et technique du montage, qui m’a beaucoup aidé ».L’animation des personnages, leur cohérence, une personne invente les mouvements, une autre les ombres, une troisième fait un joli dessin et enfin une quatrième ajoute les couleurs. Ca n’a l’air de rien, mais c’est du boulot !

« Le travail sur le mouvement des cheveux, ça ne parait pas, mais il fallait les sentir par exemple quand les personnages sont dans l’eau ». Illustration à l’appui, toujours!

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  • « Les secrets de la Tortue rouge » (17 mn). Une leçon de dessin par le réalisateur, c’est passionnant et instructif. «  Ce n’est pas un beau dessin, mais ça me guide » dit-il au départ et au fur et à mesure que les feuilles s’empilent pour donner le cadre général.Il faut le voir aussi dessiner un crabe, plus difficile qu’il n’y parait …

Courts métrages

  • « Le moine et le poisson » (6 mn) – César du meilleur court métrage. Les déboires d’un moine qui tente de jour comme de nuit d’attraper un poisson. Et à la fin on se demande si le poisson n’a pas inversé le cours des choses.  Beaucoup de finesse et de drôlerie, bravo.
  • « Father and daughter » (8 mn) – Oscar du meilleur film d’animation.Une petite fille accompagne son papa au bord de la mer et revient toutes les saisons, attendant son retour. Elle grandit, les feuilles tombent, elle fonde une famille et toute la famille se rend au bord de l’eau, toujours à bicyclette. Un charme fou, un dessin émouvant, vraiment du grand art.
  • « Aroma of tea » (3.29 mn). Un exercice autour de l’animation, plutôt, mais vu tout le reste on ne va pas faire la fine bouche
  • « Making-of ; documentaire sur la production du film » 52 mn  [Exclusif aux éditions spéciales Fnac]. Comment un dessin est parfois une mise en scène réelle dans un appartement ou sur une plage. Michael Dudok de Wit filme alors la scène qu’il veut reproduire sur son papier.

On voit le travail dans les studios d’Angoulême. Il parle de sa vision de l’animation et de l’importance du mouvement juste, logique « c’est après qu’on essaie de lui donner du charme, de l’élégance ou une part de mystère ». A Londres, il explique les plans de «  Daughter and father » à des étudiants, en évoquant « un dessin qui à la limite n’est jamais terminé ».

Son équipe confirme. « Le plus difficile c’est de trouver ce que veut exactement Michael, le niveau d’émotion qu’il faut exprimer. (…) Le problème c’est sa recherche de la perfection, pour lui une image n’est jamais finie ». Et le voir alors finaliser les images, c’est aussi un grand moment dans son travail « ce n’est pas entièrement réaliste, mais c’est beau ».

Prix spécial à Cannes- Un certain regard Meilleur dvd Novembre 2016 ( 3 ème) Michael Dudok de Wit n’est pas un réalisateur ordinaire. Dessin animé, film d'animation, il aime les silences, l’épure, une vision minimaliste comme le rappellent les courts métrages du coffret. Dont un César et un Oscar, s’il vous plait !... « La Tortue rouge » n’échappe pas à  cette économie. Un jeune homme, naufragé, atterrit sur une plage déserte d’une île qui l’est tout autant. Le début d’une robinsonnade que l’on dit pouvoir conseiller à partir de cinq ans. Disons six-sept ans et accompagnés, l’absence de dialogues exigeant parfois peut-être quelques explications.…
Le film
Les bonus

Un récit écologique, humain, à l’origine de la création où l’homme pouvait s’accomplir dans la nature, sans lui causer des ravages. Toujours aussi remarquable dans sa manière de gommer le superflu, Michael Dudok de Wit va à l’essentiel. Il aime les silences, l’épure, une vision bien souvent minimaliste que l’on retrouve dans « La Tortue rouge » : un jeune homme, naufragé, atterrit sur une plage déserte d’une île qui l’est tout autant. Le début d'une robinsonnade prétexte à un conte qui ressemble beaucoup à la vie.

Avis bonus Rien que pour les deux court-métrages récompensés à travers le monde entier, mais aussi le making of de près d’une heure, rien que du bonheur ….

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