Synopsis: Un célèbre chef d'orchestre est capturé par les Allemands durant la Seconde Guerre Mondiale. Un général mélomane lui demande de diriger un concert pour lui et ses soldats. Il refuse malgré la menace de voir ses musiciens fusillés…
La fiche du DVD / Blu-Ray
Le film
Le bonus
Ce film demeure intéressant à plus d’un titre. Sa construction antinomique oppose un bataillon de militaires nazis à un orchestre symphonique. Deux ensembles bien distincts avec à leur tête un chef qui ne répond qu’aux ordres de sa hiérarchie, son vis-à-vis tenant un discours presque similaire sur les compositeurs qu’il doit honorer.
Aussi mégalo l’un que l’autre c’est une confrontation intense que dirige le réalisateur Ralph Nelson, très inspiré par les enjeux humains . L’artiste n’entend pas soumettre son talent à celui de son ennemi qui le tient prisonnier sous la menace d’une exécution générale.
Ce qui inquiète bien évidemment plus d’un musicien . Au cœur du dilemme, les voici totalement soumis à la peur et à la contrainte militaire. L’autorité du maestro suffira-t-elle à taire les partisans d’une collaboration musicale avec l’ennemi, avec pour certains des envies de délation… ?
« Si j’accepte ce concert, il a gagné et je signe mon arrêt de mort »
Charlton Heston qui abandonne ses films en costume (« Ben Hur », « Le Cid » …) tient solidement la baguette symphonique face à Maximilian Schell, un comédien d’origine autrichienne qui demandera la nationalité Suisse pour fuir l’Allemagne nazie. C’est pourtant dans la tenue d’un général teuton qu’il officie avec talent pour contraindre le maestro à jouer uniquement pour lui.
Le duel qui s’engage alors porte aujourd’hui la marque du classique cinématographique. Il fonctionne avec l’interprétation générale des deux vedettes secondées par Kathryn Hays et Leslie Nielsen, le premier violon.
La mise en scène est adéquate. Le meilleur étant peut-être dans l’exécution de la Symphonie N°1 de Brahms qui possède, apprend-on, un fortissimo si fort qu’il permet au moment de l’exécution de … la fugue, d’envisager celle des prisonniers.
Une subtilité qui n’écarte pas les horreurs de la guerre, l’adjoint du général, le Colonel Arndt (Anton Diffring) se chargeant des basses besognes avec détermination. Ce qui parait être le maître mot d’une réalisation conforme au film d’aventure, même si celui-ci s’en éloigne sans rejoindre aucun genre. Film de guerre, ou musical, cela demeure du très bon cinéma.
LE SUPPLEMENT
- « Le duel des orgueilleux » (10mn) par Julien Comelli, journaliste en culture pop. Avant de passer en revue la carrière des principaux acteurs du film, on apprend que celui-ci a été tourné entièrement en studio, dans les décors de la version muette du « Bossu de Notre Dame » de Wallace Worsley en 1923
Le procédé technique utilisé fut le Techniscope une manière de faire des films grands écrans en économisant beaucoup d’argent. Mais l’image n’est pas aussi bonne, on voit le grain et la perte de couleur est évidente.
Sergio Leone pour la trilogie des dollars va l’utiliser, Georges Lautner aussi avec « Ne nous fâchons pas ».
Le film
Le bonus
La Symphonie N°1 de Brahms, l’inachevée de Schubert, « Le Lac des Cygnes » de Tchaikovsky, de larges extraits de ces belles partitions sont au programme de cette histoire qui garde son fond de vérité au cours de la seconde guerre mondiale, quand un général allemand mélomane réclame à un chef d’orchestre des forces alliées un concert rien que pour lui.
Deux fortes têtes en tête à tête sous le regard de Ralph Nelson permettent de jauger l’intensité dramatique de la rencontre que Charlton Heston et Maximilian Schell, conduisent eux aussi de main de maître. Un duel à distance entre deux egos surdimensionnés, l’exercice, coutumier des plateaux de cinéma, trouve ici une exécution tout à fait honorable cinquante après avoir été tourné.
Avis bonus
Le point de vue d'un spécialiste qui ne dit en réalité pas grand chose de très personnel