- Format : Noir et blanc
- Durée : 1 heure et 56 minutes
- Dvd : 25 septembre 2024
- Création : 1948
- Acteurs : Marlene Dietrich, Jean Arthur, John Lund, Millard Mitchell, Peter von Zerneck
- Sous-titres : Français
- Studio : Rimini Editions
L’histoire : La très austère Phoebe Frost est envoyée à Berlin en 1946 pour enquêter sur la moralité des troupes américaines d’occupation. Elle ne découvre que marché noir et relations amoureuses entre soldats et jeunes Allemandes. Pis, une chanteuse de cabaret, au passé nazi, est protégée par un officier américain, à l’origine chargé de l’enquête sur son cas…
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
- « Ils n’ont pas compris que l’on ne fait pas des sergents avec des anges »
Berlin occupé à la fin de la seconde guerre mondiale, le sujet a fait l’objet de plusieurs études, sociologiques, politiques, culturelles. Billy Wilder s’attelle à l’exercice, sur une trajectoire un peu particulière . Comédie qui ne dit pas son nom …
Une délégation de personnalités américaines débarque dans la capitale en ruine afin d’évaluer le moral des troupes d’occupation .
Six hommes, une femme, la seule semble-t-il vraiment concernée par sa mission. Phoebe Frost est sénatrice, conservatrice, très vite scandalisée par ses premières constatations.
On se la coule douce, on flirte, on lambine dans les parcs. On échange au marché noir . Wilder insiste beaucoup sur l’écœurement de la sénatrice , mimiques répétitives, soulignées à grands traits , Jean Artur en fait des tonnes.
La traque d’un officier supérieur soupçonné de protéger une chanteuse de cabaret, au passé nazi sulfureux, va alors devenir sa priorité. Marlène Dietrich en posture suffisante, s’imagine à l’abri de tous les ennuis. Son protecteur, également, qui pourtant, au fil de l’enquête, découvre peu à peu la vie récente de son amante.
Un constat d’autant plus délicat qu’il se voit confier, le soin d’accompagner la sénatrice dans ses démarches. Elle lui dévoile tout son plan pour débusquer son protecteur qu’elle ignore bien évidemment à ses côtés …
Confusion des genres, quiproquos des situations, les embrouilles s’emmêlent sur cette épopée devenue alors plus sentimentale que politique. Un trio amoureux vaudevillesque …La mise en scène en devient balourde, dynamitée sur le final par la confrontation explosive entre les deux femmes.
Les dialogues prennent à témoin la morale et le civisme réunis pour clore ce chapitre sur l’occupation des alliés dans l’Allemagne vaincue.
D’autres s’y attèleront par la suite, de façon plus probante.
Je n’ai pas trouvé le scénario bien ficelé, John Lund piétine dans son personnage , Marlène Dietrich attire naturellement la lumière . Et elle chante …
Les Suppléments
- Entretien avec Frédéric Mercier (Positif) et Mathieu Macheret (Le Monde) – 27 mn- Une comédie , extrêmement « funambuliste » : comment peut-on faire de l’humour dans ce Berlin entièrement dévasté ? Wilder fait son « Allemagne année zéro » . Il y a de véritables plans de Berlin dans le film, entre fiction et documentaire.
Un film mineur dans l’œuvre de Wilder, dit-on, c’est franchement injuste
L’évocation de « The Good German » (2006 ) de Steven Soderberg, où les stocks d’images de 1948 sont utilisés de la même manière que Wilder. A la fois pour ancrer son décor et faire des plans en parallèle pour fabriquer sa fiction.
Mais cette fois il va filmer , 60 ans après, ce que la censure empêchait à Wilder de filmer .
- Un livret « Uniforme, sexe et marché noir » Ecrit par Marc Toullec (24 pages)
- Uniquement sur le Blu-ray : « Le Crépuscule d’un ange» de Dominique Leeb, Une production Illégitime Défense (52 min)- Un portrait de Marlène Dietrich, « loin des regards qu’ils l’ont admirée ». Cloitrée dans son appartement parisien, la star tente encore de contrôler sa légende.
« Elle a tellement contrôlé sa beauté (…) les artifices ne marchent plus ». (Louis Bozon )
Fière de sa médaille de la liberté, qu’aucun civil ne recevait, logiquement.
Varsovie 1964, sur scène, séquence plus qu’émouvante « je vous admire beaucoup, votre courage pendant la guerre .
Le Film
Les bonus
L’occupation américaine dans le Berlin de l’après-guerre , le moral des troupes est au plus bas dit-on à Washington , alors que sur place une sénatrice conservatrice constate le contraire.
Elle est surjouée par Jean Arthur, face à Marlène Dietrich qui , en chanteuse de cabaret, attire naturellement la lumière, pour mieux faire oublier son passé nazi.
Entre les deux femmes, John Lund , haut-gradé américain, ne sait plus sur quel pied danser. Ce qui le rend hésitant dans l’interprétation d’un personnage à-priori, taillé à la mesure de l’événement.
J’ai la même impression avec la mise en scène balourde, dynamitée sur le final par la confrontation explosive entre les deux femmes.
Les dialogues prennent à témoin la morale et le civisme réunis pour clore un chapitre sur l’occupation des alliés dans l’Allemagne vaincu.
D’autres s’y attèleront pas la suite, de façon plus probante.
AVIS BONUS
Un bel entretien entre deux critiques, le documentaire instructif et passionné sur Marlène Dietrich , cette fois sans la scandaleuse.