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« La saveur des Ramen » de Eric Khoo. Critique cinéma

Synopsis: Masato, jeune chef de Ramen au Japon, a toujours rêvé de partir à Singapour pour retrouver le goût des plats que lui cuisinait sa mère quand il était enfant. Alors qu’il entreprend le voyage culinaire d’une vie, il découvre des secrets familiaux profondément enfouis.

La fiche du film

Le film : "La Saveur des ramen"
De : Eric Khoo
Avec : Takumi Saitoh, Jeanette Aw Ee-Ping
Sortie le : 03/10/2018
Distribution : Art House / KMBO
Durée : 90 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
le film

A l’entrée de la salle, une question s’impose : êtes-vous à jeun ?  Car la suite des événements risque de compromettre votre environnement gastrique. Ce film est avant tout une ode à la nourriture, au bien manger et à la tradition familiale culinaire.

Il est très suggestif dans la préparation des plats, la manière de les accommoder, la façon de les déguster. Comme le menu se concocte entre Chine et Japon « Les délices de Tokyo » me reviennent à la bouche avant de goûter à la véritable recette du Ramen, dévoilée dans le film, images à l’appui, bien évidemment.

Ce procédé culinaire, la famille de Masato (Takumi Saitoh) se le transmet de père en fils, de grand-parent en petit fils, mais Masato l’ignore. Il ne connait pas sa grand-mère qui est resté vivre à Singapour quand ses parents partaient pour le Japon.

Un exil volontaire dont il ne sait rien là encore, malgré ses supplications auprès d’un père (Tetsuya Bessho) reconnu là-bas pour ses talents de cuisinier. A sa mort, il décide alors d’en découvrir les raisons, au prétexte de connaître la véritable recette du Ramen.

Avec des photos de ses parents à l’époque de leur jeunesse, Masato va remonter le cours de son histoire et peut-être enfin connaître la vérité.

Sur le récit d’une guerre encore récente, entre Chine et Japon, et les séquelles d’un passé où les morts hantent toujours le souvenir des vivants. Masato est né d’un conflit mondial et familial. D’une mésalliance aux yeux de sa grand-mère qui le rejette aujourd’hui comme elle a toujours nié son existence.

Un peu à la manière dont le cinéaste gomme sa réalisation de toute vérité première, de toute insistance élémentaire sur un drame retenu, en sourdine, et mal contenu au final.  C’est une scène formidable et grave dans l’affrontement entre le jeune héros et la mamie intraitable.

Un moment rare et précieux dans un film au sentimentalisme appuyé qui confine parfois à de pathétiques trémolos. Comme une indigestion de tous ces mets alignés dans un scénario trop gourmand. On y retrouve un peu « L’odeur de la papaye verte » mais le film de Anh Hung Tran avait une toute autre sensualité.

  • Bien manger sur grand écran :

« Les délices de Tokyo » de Naomi Kawase

« Salé sucré » de Ang Lee

 » Le festin de Babette » de Gabriel Axel

« Soul Kitchen » de Fatih Akin

« La grande cuisine » de Ted Kotcheff

A l’entrée de la salle, une question s'impose : êtes-vous à jeun ?  Car la suite des événements risque de compromettre votre environnement gastrique. Ce film est avant tout une ode à la nourriture, au bien manger et à la tradition familiale culinaire. Il est très suggestif dans la préparation des plats, la manière de les accommoder, la façon de les déguster. Comme le menu se concocte entre Chine et Japon « Les délices de Tokyo » me reviennent à la bouche avant de goûter à la véritable recette du Ramen, dévoilée dans le film, images à l’appui, bien évidemment. Ce procédé culinaire,…
le film

Dans l’esprit de la mémoire à retrouver, et de la conversation des racines, le réalisateur japonais passe à nouveau par la cuisine de son pays, ses plats de légende et sa tradition pour assurer une transmission familiale jusqu’alors interrompue pour des raisons que Masoto ignore. Après la mort de son père, silencieux durant toutes ces dernières années, le jeune homme s’engage dans une recherche identitaire entre Singapour où ses parents ont émigré, et le Japon où demeure toute sa famille. Cette curiosité salutaire peut se révéler dangereuse : le secret de la recette du Ramen est lié à celui de toute l’histoire de sa famille, nous révèle avec beaucoup de précaution un cinéaste au sentimentalisme appuyé qui confine parfois à de pathétiques trémolos. Sa réalisation manque de vérité première, de toute insistance élémentaire sur un drame retenu, en sourdine, et mal contenu au final.  C’est une scène formidable et grave dans l’affrontement entre le jeune héros et sa grand-mère qui tient la clé du mystère. C’est une scène bien trop rare dans un film qui demeure alors selon moi avant tout, une ode à la nourriture, au bien manger et à la tradition familiale culinaire.

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