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« La Ronde » de Max Ophuls. Critique Blu-ray

Synopsis: À Vienne, un narrateur, le « meneur de jeu », présente une série d’histoires tournant autour de rencontres amoureuses ou « galantes ». Ainsi va la ronde, passant de la fille de joie au soldat, du soldat à la femme de chambre, de la femme de chambre au fils de bonne famille, jusqu’à ce que le cercle soit fermé…

La fiche du film

Le film : "La Ronde"
De : Max Ophüls
Avec : Anton Walbrook, Simone Signoret
Sortie le : 27/09/1950
Distribution : Carlotta Films
Durée : 97 Minutes
Genre : Comédie
Type : Long-métrage
le film
  • Meilleur dvd Février 2020 ( 9 ème )
  • Acteurs : Anton Walbrook, Simone Signoret, Gérard Philipe, Serge Reggiani, Simone Simon
  • Format : Noir et blanc
  • Audio – Audio description : Français
  • Sous-titres pour sourds et malentendants : Français
  • Studio : Carlotta Films
  • Librement adapté de la pièce d’Arthur Schnitzler.

« Quelle heure est-il ? » demande la femme adultère.

« Je ne sais pas » répond l’amant.

« Ah, je croyais qu’il était plus tard… »

Pour ce genre de dialogues ( Jacques Natanson à l’écritoire ) je reste ! Malgré les années (1950), le studio respiré à plein nez et le jeu parfois piqué des comédiens.

Jean-Louis Barrault, pour ne pas le nommer en fait même un peu trop. Emporté par cette ronde amoureuse et sentimentale qui fut taxée de pornographique dans l’oeuvre d’Arthur Schnitzler dont Ophuls s’inspire.

Le réalisateur revient des Etats-Unis quand il décide d’adapter cette œuvre avec une grammaire cinématographique assez inédite. Les travellings à 360 degrés ne courent pas les rues qu’il emprunte avec grandiloquence et superbe.

Dès cette ouverture mirifique : d’une scène de théâtre, un homme passe dans un studio de cinéma, change de capeline, et chantonne avant de gagner un manège où tourne une fille de joie.

La Ronde, posée sur ses chevaux de bois, peut débuter. Magnifique plan-séquence en travelling éloquent

Daniel Gélin et Danielle Darrieux, un couple merveilleux mais …

 

Cet homme (Anton Walbrook) c’est le narrateur, notre guide tout au long du film, et celui des couples qu’il mène vers leur destination. Il y a là plus d’un portrait singulier qui du soldat Reggiani à la prostituée (Simone Signoret) élabore un vocabulaire singulier des rencontres de hasard.

Ou même provoqué quand la femme de chambre (Simone Simon ) et le fils de bonne famille (Daniel Gélin) s’entendent comme coquins en foire.

Mais la ronde peut s’arrêter nous prévient le maître de cérémonie maintenant aux prises avec un homme de la haute que Gérard Philipe tient en respect dans sa morgue et son étiquette sociale.

Un beau regard sur la société dans toutes ses composantes, à travers le prisme amoureux qui ne s’écarte d’aucun chemin. « On devrait se tutoyer y’a rien de tel pour se mettre en confiance ». Ou la passion universelle de la caserne à la maison bourgeoise que Max Ophuls conduit avec son alter-ego, élégant personnage discret et protecteur.

Une autre belle idée de mise en scène. C’est à la fois un élément du décor et un protagoniste indispensable à la bonne conduite des affaires, porteur d’un regard lucide et bienveillant, et un brin moraliste à l’égard de son petit monde pris dans sa ronde. Imaginée ou réelle, elle conserve l’illusion du cinéma.

Meilleur dvd Février 2020 ( 9 ème ) Acteurs : Anton Walbrook, Simone Signoret, Gérard Philipe, Serge Reggiani, Simone Simon Format : Noir et blanc Audio - Audio description : Français Sous-titres pour sourds et malentendants : Français Studio : Carlotta Films Librement adapté de la pièce d’Arthur Schnitzler. « Quelle heure est-il ? » demande la femme adultère. « Je ne sais pas » répond l’amant. « Ah, je croyais qu’il était plus tard… » Pour ce genre de dialogues ( Jacques Natanson à l’écritoire ) je reste ! Malgré les années (1950), le studio respiré à plein nez et le jeu parfois piqué des comédiens. Jean-Louis Barrault, pour ne pas le nommer en fait même un peu…
le film

Du sentiment amoureux à la rencontre charnelle ( toujours hors champ ), Max Ophuls s’appuie sur les écrits d’Arthur Schnitzler pour évoquer les passions, le plaisir et le désir dans des rencontres de hasard et des aventures sans lendemain . L’œuvre dont il s’inspire avait à l’époque été jugée pornographique. Elle deviendrait peut-être érotique dans une mise en scène contemporaine . L'élégance des travellings et la finesse, voire parfois la fantaisie des dialogues proposent une étude des mœurs sur la société du moment dans toutes ses composantes, à travers le prisme amoureux qui ne s’écarte d’aucun chemin. Un exercice de style pour une belle leçon de cinéma à la grammaire inédite.

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