L’histoire : Banlieue de Séoul. Junhee, romancière de renom, rend visite à une amie libraire perdue de vue. En déambulant dans le quartier, elle croise un réalisateur et son épouse. Une rencontre en amenant une autre, Junhee fait la connaissance de Kilsoo, une jeune actrice à qui elle propose de faire un film ensemble
- Le Film :
- Grand Prix du Jury à Berlin.
C’est un enchevêtrement de rencontres, de hasards et de bavardages sur la nature humaine et l’acte créatif
Quand le réalisateur et la romancière se rencontrent, après les politesses d’usage, on devine qu’il y a eu autrefois entre eux comme un malentendu. Park tente de le dissiper, avec ses plates excuses . Elle le rembarre poliment, mais sèchement
« Vous avez manqué de courage, il fallait vous battre , il n’y a pas que l’argent et la célébrité ». Sur une telle déclaration de guerre Hong Sang-Soo joue la conciliation. Il ne se passe rien …
La promenade se poursuit et croise cette fois une célèbre actrice un peu en retrait de l’actualité et ce volontairement . Mais Park met à nouveau les pieds dans le plat . Il parle de gâchis. La romancière le reprend à nouveau de volée et l’épouse alors si prévenante montre son impatience, le tire par le bras et s’en vont.
C’est une fin sans suite qui s’ensuit . L’actrice et la romancière s’entendent à merveille ( un film est envisagé ) avant de se retrouver à nouveau dans la librairie , où un poète se joint à la compagnie et boit plus que de raison. On devise à nouveau sur l’art de vivre, d’aimer et de créer.
Un peu de Rohmer, possible, la nouvelle vague pourquoi pas, mais sans la légèreté, celle d’un « Coffee and cigarettes » par Jim Jarmusch . Ce qu’il a fait avec trois fois rien, un minimum de scénographie et un noir et blanc à s’en réveiller la nuit . Ce qui n’est pas le cas cette fois ci
Le Film
Dans ce film de rencontres, de hasards et de bavardages sur la nature humaine et l’acte créatif Hong Sang-Soo parait régler quelques différents avec certains des collègues qu’il accuse de faire passer la célébrité avant la création,. Il nous montre aussi sa manière de travailler avec les acteurs avec qui il recherche « une communion profonde ». Pour s’engager sur ses deux voies il empile des discussions à l’origine toujours anodines, et qui sur un déplacement léger de la conversion , nous fait part de l’histoire des protagonistes, de leurs liens , éventuels et insoupçonnables. Ca vire au règlement de compte, au bavardage assassin, à la vacuité de l’existence. Un peu de Rohmer, possible, la nouvelle vague pourquoi pas, mais sans la légèreté