Accueil » A la une » « La Promesse de l’aube » de Eric Barbier. Critique cinéma-dvd

« La Promesse de l’aube » de Eric Barbier. Critique cinéma-dvd

avis

Synopsis: Une enfance difficile en Pologne une adolescence sous le soleil de Nice, des exploits d’aviateur en Afrique pendant la Seconde Guerre mondiale… Romain Gary a vécu une vie extraordinaire. Mais cet acharnement à vivre mille vies, à devenir un grand homme et un écrivain célèbre, c’est à Nina, sa mère, qu’il le doit. L’amour fou d’une mère attachante et excentrique, un amour sans bornes qui sera aussi son fardeau pour la vie…

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "La Promesse de l'aube"
De : Eric Barbier
Avec : Charlotte Gainsbourg, Pierre Niney, Didier Bourdon, Jean-Pierre Darroussin, Catherine McCormack
Sortie le : 25 avril 2018
Distribution : Pathé
Durée : 125 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Le bonus

Meilleur dvd Avril 2018 ( 3 ème )

Romain Gary sans Emile Ajar. Le biopic n’évoque pas la supercherie littéraire qui permit à Gary de décrocher deux Goncourt. Il s’arrête à l’annonce de la mort de sa maman. La nouvelle est effectivement assez conséquente pour en figurer l’épilogue.

Car sans Nina, cet itinéraire aurait été tout autre. Elle fut sa mère, mais aussi sa confidente, et son guide, une caution morale et intellectuelle. Ce que révèle Eric Barbier dans une mise en scène toujours à l’affut (2 h 10 en un éclair), très bien accompagnée par le jeu caméléon de Charlotte Gainsbourg.

Pas de grimage superflu, ni de maquillage outrancier à la Adelman sur les différentes époques qui jalonnent l’aventure. La comédienne joue sur une palette riche et ténue de sentiments emportés par la passion et l’hystérie. L’histoire de Gary c’est cette femme magnifique et imprévisible qu’elle domine autant que le personnage qui l’habite.

Devant les humiliations et les injures racistes essuyées dès sa plus tendre enfance (pas mal le petit Pavel Puchalski), Nina lui apprend « le goût de la revanche » et l’intransigeance des forts. Son éducation sentimentale se résume à la domination des femmes, qu’il devra faire souffrir.

Autant de préceptes que le jeune homme assimile difficilement et qui le font grandir dans la crainte de ne pouvoir combler les attentes maternelles.

Gary voulait disait-il alors « redresser le monde et le déposer à ses pieds ». Ce que Barbier illustre avec justesse, manipulant l’humour et la gravité, sur les cordes sensibles de l’aventurier, du romancier, du militaire et de l’amant qu’il fut.

Un personnage imaginé sur mille facettes propices à l’épopée cinématographique. De l’épistolaire à la romance amoureuse, de l’aventure au film de guerre (scènes aériennes prenantes), le réalisateur conjugue les genres et les époques avec un bonheur qui prend à témoin chaque page écrite par l’auteur de « La Promesse de l’aube ».

Pierre Niney s’en inspire pleinement et puise au plus profond du personnage pour en faire surgir une lecture d’une vivante incarnation. Plus qu’il ne l’adapte, Eric Barbier redonne la parole à celui qui ne voulait qu’écrire. En reprenant partiellement son oeuvre,le cinéaste n’a pas trahi.

LE SUPPLEMENT

  • Making of ( 26 mn ) ; Ce très beau documentaire est sous-titré «  Au fil du film » et c’est tout à fait cette idée qui préside à la visite des coulisses en compagnie du réalisateur qui tout en expliquant la manière de procéder, dévoile plusieurs scènes de tournage. Passionnant.

Charlotte Gainsbourg explique son rapport avec le fils «  un côté direct dans le côté perso, j’ai moi aussi des enfants, et dans la mère je voyais plus l’amour que le monstre. (… ) Je ne me suis jamais autant amusée avec un rôle parce que le vieillissement du personnage m’appartenait ».

Le réalisateur au milieu des figurants, Eric Barbier ne laisse rien au hasard

Pierre Niney évoque la technique des ellipses du film, obligées dit-il étant donné la période sur laquelle le personnage grandit . «  Le souci alors était  de ne pas perdre toutes l’énergie que l’on accumulait , et que l’on pouvait égarer au fil de ces ellipses ».

Dans ce making of on insiste beaucoup sur les décors (dans un terrain vague de Budapest, la reconstitution de la rue, magnifique ) . Pierre Renson le chef décorateur en parle très bien , notamment quand il aborde «  les contraintes du livre, celles de l’époque qui sont devenues des richesses ».

Il y aussi le volet sur les combats, sa préfiguration en 3 D et la réalisation proprement dite sur un véritable fuselage, vraiment intéressant.

Meilleur dvd Avril 2018 ( 3 ème ) Romain Gary sans Emile Ajar. Le biopic n'évoque pas la supercherie littéraire qui permit à Gary de décrocher deux Goncourt. Il s’arrête à l’annonce de la mort de sa maman. La nouvelle est effectivement assez conséquente pour en figurer l’épilogue. Car sans Nina, cet itinéraire aurait été tout autre. Elle fut sa mère, mais aussi sa confidente, et son guide, une caution morale et intellectuelle. Ce que révèle Eric Barbier dans une mise en scène toujours à l’affut (2 h 10 en un éclair), très bien accompagnée par le jeu caméléon de…
Le film
Le bonus

En (re)découvrant l’homme, Eric Barbier nous invite implicitement à faire connaissance avec le romancier. Bien qu’il n’ait que partiellement repris le roman éponyme, le cinéaste dresse un portrait semble-t-il assez fidèle de celui qui deviendra Emile Ajar après avoir été Romain Gary. Ce n’est que cet aspect là que nous visitons pendant les 130 mn d’une projection éclaire d’un cinéma éminemment populaire. De l’épistolaire à la romance amoureuse, de l’aventure au film de guerre (scènes aériennes prenantes), le réalisateur conjugue les genres et les époques avec un bonheur qui prend à témoin chaque page écrite par l’auteur de « La Promesse de l’aube ». Charlotte Gainsbourg et Pierre Niney s’en inspirent pleinement et puisent au plus profond du personnage pour en faire surgir une lecture d’une vivante incarnation. Plus qu’il ne l’adapte, Barbier redonne la parole à celui qui ne voulait qu’écrire. Le cinéaste n’a pas trahi. AVIS BONUS Un excellent making of

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« L’effrontée » de Claude Miller. Critique dvd

Certains films ne vieillissent pas. Celui-là aurait presque rajeuni