Accueil » A la une » « La Poursuite Impitoyable » de Arthur Penn . Critique cinéma

« La Poursuite Impitoyable » de Arthur Penn . Critique cinéma

Synopsis: Au Texas, le retour d’un évadé de prison dans sa ville natale déchaîne les passions. Le shérif se promet de trouver le fugitif avant que la foule ne s'en empare.

La fiche du film

Le film : "La Poursuite impitoyable"
De : Arthur Penn
Avec : Marlon Brando, Robert Redford
Sortie le : 15/09/1966
Distribution : Park Circus France
Durée : 135 Minutes
Genre : Drame, Policier, Thriller
Type : Long-métrage
Le film
  • DVD : 26 Mai 2022 ( Sidonis) . – 
  • D’après l’œuvre de Horton Foote «  The Chase » . _

Trois ans après l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy, cette poursuite présente un état des lieux, clinique et critique de l’Amérique à peine remise de son traumatisme. C’est du moins le constat d’Arthur Penn dans ce film éloquent qui relève autant les errements du pouvoir que l’inconstance des américains à vouloir se mêler de tout et de rien.

Le plus évident, cette poursuite n’a rien d’impitoyable. L’homme qui s’est évadé est suivi à distance, selon les témoignages ou les méfaits rapportés. Calder le shérif sait pertinemment que Bubber va revenir en ville pour y retrouver sa femme et se venger.

 

On ne le chasse pas, on l’attend … Mais ce soir-là, la population fête l’anniversaire de Val Rogers, le nabab de la région (E.G.Marshall). Calder lui doit son étoile qu’il lui tarde d’enlever pour s’offrir la petite ferme de ses rêves.

En attendant le shérif mesure le délabrement mental de ses concitoyens qui s’enivrent à qui mieux mieux et troublent l’ordre public. Arthur Penn les observe de la même façon, dans l’insouciance de leurs libations libertines.

Il les filme crescendo, tension galopante dans la nuit où l’atmosphère s’enivre tout autant que les villageois. Comme ignorants du danger qui se rapproche. Bubber est pourtant repéré ici et là, il aurait même tué un homme…

Damon Fuller ( Richard Bradford ) casse du shérif, du noir et attend de pied ferme le fameux Bubber. Derrière, sur le banc, Mr Briggs patiente lui aussi …

 

Ce que colporte un vieux promeneur Mr Briggs, (Henry Hull ) fabuleux personnage de l’histoire, qui va de porte en porte, quérir quelques ragots, en rapporter aussi. Il voit tout, assiste à tout et philosophe sur l’air du temps.

La peau noire le respire dangereusement. L’alcool n’arrange rien. Des hommes et des femmes s’écharpillent, les secrets de famille volent en éclat. Ambiance nous dit encore le réalisateur qui livre les écrits d’Horton Foote aux braises incandescentes de sa mise en scène.

Edwin Stewart ( Robert Duvall) a beaucoup à craindre du retour de Bubber. Sa femme (Janice Rule ) n’en a cure et s’offre à qui veut bien d’elle

 

Elles s’embrasent dans un final époustouflant, apocalyptique. La ville a perdu la tête et s’entête à faire justice elle-même. Déflagration décadente portée par des comédiens dignes de ce chef d’œuvre : Marlon Brando, Jane Fonda, Robert Redford, Robert Duvall, Angie Dickson

C’est pour l’époque et encore aujourd’hui une affiche dont rêve tout producteur, tout réalisateur. Arthur Penn en sait quelque chose !

DVD : 26 Mai 2022 ( Sidonis) . -  D'après l'œuvre de Horton Foote «  The Chase » . _ Trois ans après l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy, cette poursuite présente un état des lieux, clinique et critique de l’Amérique à peine remise de son traumatisme. C’est du moins le constat d’Arthur Penn dans ce film éloquent qui relève autant les errements du pouvoir que l’inconstance des américains à vouloir se mêler de tout et de rien. Le plus évident, cette poursuite n’a rien d’impitoyable. L’homme qui s’est évadé est suivi à distance, selon les témoignages ou les méfaits rapportés.…
Le film

C’est une Amérique déliquescente que nous présente Arthur Penn trois ans après l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy, dans ce film éloquent qui relève autant les errements du pouvoir que l’inconstance des américains à vouloir se mêler de tout et de rien. Le réalisateur livre ainsi les écrits d’Horton Foote dont il s’inspire ( « The Chase ») aux braises incandescentes de sa mise en scène. Elle va crescendo au fil des repérages effectués sur un fuyard qui ne fait rien d’autre que revenir à la source de ses ennuis. Le shérif Calder l’attend donc de pied ferme, tout en tentant de  maîtriser la fièvre qui s’empare de la ville à l’occasion de l’anniversaire de son bienfaiteur. L’alcool mêlé aux égarements libertins fournit un cocktail explosif que le réalisateur allume magistralement au fil des événements. Ils sont portés par des comédiens dignes de ce chef d’œuvre : Marlon Brando, Jane Fonda, Robert Redford, Angie Dickson … C’est pour l’époque et encore aujourd’hui une affiche dont rêve tout producteur, tout réalisateur. Arthur Penn en sait quelque chose !

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Trois amies » d’Emmanuel Mouret. Critique cinéma

Beaucoup moins inspiré par ses marivaudages, Emmanuel Mouret en rajoute

Laisser un commentaire