« La Grande évasion » de John Sturges. Blu Ray critique

Synopsis: Durant la Seconde Guerre Mondiale, des officiers alliés récidivistes de l'évasion sont prisonniers et surveillés étroitement dans un stalag. Malgré cela, ils préparent une évasion massive. Avant même que l'alerte ne soit déclenchée, soixante-quinze d'entre eux parviennent à s'échapper...

Juin 2013: Le Meilleur dvd . – 

Le plus que cinquantenaire se porte bien. Inspirée de la grande Histoire, la mise en scène s’appuie sur une grosse production et résiste aux assauts du temps. Seul le jeu des acteurs prête parfois à confusion. Mais ce n’est qu’un détail au regard d’une réalisation fabuleuse qui relate dans le menu l’aventure d’officiers américains et anglais, adeptes de l’évasion.

C’est pourquoi, (mais est-ce la bonne décision ?) on les regroupe dans un camp spécialement aménagé pour leur interdire toute velléité d’aller voir ailleurs.

A peine le pied posé sur le sol allemand, que nos héros se mettent en quête de prendre le large.

Une aventure épique sur terre et sous terre commence alors dans une ambiance dont j’avais oublié la tendance bon enfant. Le ton qu’emploie John Sturges est assez léger, drôle, et bien enlevé. Une fraternité se forme entre ces prisonniers qui viennent de l’Europe entière et des USA, et qui par l’entremise de leurs petites astuces respectives, font connaissance.

Il y a beaucoup d’humanité dans leur comportement, et tout autant chez certains soldats allemands, quand ils n’appartiennent pas à la Gestapo. Une antinomie traditionnellement rapportée dans ce genre de films de guerre. Ici, il connaîtra un épilogue tragique.

Car le drame est de tous les instants, nous rappelle le réalisateur, au milieu d’une guerre qui s’éternise. On rapporte ainsi que le plan d’évasion aurait constitué un fait de diversion de l’armée allemande, afin qu’elle ne rejoigne pas les plages du débarquement.

Si aujourd’hui les noms de Steve McQueen, James Garner ou Charles Bronson ne font plus rêver, il faut imaginer le retentissement de leur participation à ce film. En prime , un certain Richard Attenborough le futur réalisateur ( « Un pont trop loin » ). Un casting à la hauteur d’un cinéaste  qui avait déjà fait ses preuves.

J’admire encore aujourd’hui la technique du montage qui alterne avec une science parfaite de la mise en scène, la tension du moment et  le divertissement  qu’il procure au cœur d’un camp de prisonniers qui se débat comme il peut pour gagner sa propre guerre.

LES SUPPLEMENTS

Le Blu-ray comporte trois heures de bonus. Avec les commentaires du réalisateur John  Sturges et de son équipe, de nombreux making-of, la bande-annonce d’origine et bien d’autres vidéos.  C’est tellement bien raconté, que l’on a l’impression d’y être. De la véritable histoire de ces prisonniers, à la carrière d’un cinéaste qui devra se battre pendant huit ans avant d’imposer son idée.

James Coburn raconte que Sturges ne parlait jamais des personnages, « il ne disait jamais rien. On filmait ce qui était dans le scénario , et on le tournait comme indiqué sur le story-board ». Cela se passera dans les studios Bavaria de Munich , où le camp de prisonniers a été reconstruit à l’identique. Donald Pleasence qui fut prisonnier de ce stalag et qui joue ici le rôle du lieutenant Colin a été très surpris par le reconstitution.

On apprend aussi que le scénario fut après six collaborateurs, écrit au jour le jour , ce qui déplaisait fortement à McQueen qui trouvait qu’il n’avait pas un rôle de héros . Les choses vont s’arranger, mais au final , de la réalité à la fiction, il semble que le fossé ait été agrandi. « Combien de libertés ont été prises sur les faits pour satisfaire Hollywood et ses stars ? » se demande un historien .

• Les chapitres : De la réalité à la fiction-Se préparer à la liberté-L’évasion : une « standing ovation »-L’histoire secrète-L’histoire secrète : interviews additionnelles-Le vrai Virgil Hilts ( le personnage joué par Mc Queen )