- Durée : 114 minutes
- Dvd : 7 mars 2023
- Acteurs : Barhom, Tawfeek, Fares, Fares, Bakri, Mohammed
- Sous-titres : : Français
- Studio : MEMENTO DISTRIBUTION
Prix du scénario au Festival de Cannes 2022.
L’histoire : Adam, fils de pêcheur, intègre la prestigieuse université Al-Azhar du Caire, épicentre du pouvoir de l’Islam sunnite. Le jour de la rentrée, le Grand Imam meurt soudainement. Adam se retrouve au cœur d’une lutte de pouvoir implacable entre les élites religieuse et politique du pays.
Meilleur dvd Mars 2023 ( 5 ème )
Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article
Après nous avoir mis dans la confidence d’une ville sous influence despotique, Tarik Saleh reprend de plus belle son cheminement dans la capitale égyptienne, en creusant un peu plus ses fondements. Au cœur du pouvoir islamique, à l’université Al-Azhar, phare de l’enseignement, la mort du Grand Imam met en émoi toute la communauté politique et religieuse du pays.
Les candidats au poste suprême ne manquent pas, avec des soutiens plus ou moins affichés, des intérêts plus ou moins divergents. Il est clair que dans l’esprit du pouvoir, le choix du président doit s’imposer. Ses affidés se mettent alors en route pour éliminer sans heurt, si possible, les deux prétendants les plus en vue.
Une entreprise démoniaque et retorse, semée d’embûches et de trahisons , de faux amis et de véritables traîtres, tous les ingrédients d’un film policier que Tarik Saleh réunit dans une œuvre palpitante, où un jeune homme venu de sa campagne lointaine, risque de perdre sinon la vie, du moins la foi qui le mène jusqu’au Caire.
Choisi à sa grande surprise dans la fameuse université islamique, Adam observe de loin les premiers soubresauts d’une campagne électorale qui ne porte pas ce nom. Mais dans les faits, et dans l’ombre de l’imposante université, les premières manœuvres déstabilisatrices font des dégâts au sein de la hiérarchie des différentes études.
Adam opte pour celle du Cheik Negm, aveugle, favori du corps enseignant, mais discrédité par le colonel Ibrahim de la Sureté de l’Etat en charge de mener le dossier gouvernemental à son terme (photo). Cet homme plus ou moins de l’ombre (Fares Fares) tire les ficelles sans état d’âme. Ses collaborateurs officiels ignorent tout de ses réseaux dans lesquels Adam va devenir son principal informateur.
A ce stade le réalisateur a déjà beaucoup dit et bien fait sur la résonnance dangereuse des couloirs de la prestigieuse université. L’écho qui suit à une telle ampleur dans la déambulation des êtres, leurs faux-pas, leur attente que la mise en scène joue d’elle-même sur ses propres réflexes.
De l’embrigadement à la soumission obligée, sous peine de mort, de l’intimidation aux aveux forcés, Tarik Saleh nourrit son récit sans précaution pour ses personnages appelés à disparaître d’une façon ou d’une autre. Alors chacun tire la couverture à soi, mais celle-ci est parfois beaucoup trop courte …
Le film
C’est un film policier à l’égyptienne, c’est-à-dire tramé classique et parsemé d’éléments ciblés sur une culture, une religion, un pays. Il y a tout ça dans la quête initiatique d’un jeune élève d’une célèbre université islamique, où la mort inattendue de son dirigeant, rebat les cartes du pouvoir et de l’influence des religieux. Une bataille en sous-main se met en place pour favoriser le cheikh le plus à même de devenir Grand Imam. Adam se retrouve bien malgré lui au cœur des conspirations et des marchandages entre courants et forces politiques. Le réalisateur n’a guère de mal à faire suivre sa mise en scène, sur les attendus des événements instruits par les thuriféraires des différents mouvements en course pour le titre suprême. De l’embrigadement à la soumission obligée, sous peine de mort, de l’intimidation aux aveux forcés, Tarik Saleh nourrit son récit sans précaution pour ses personnages appelés à disparaître d’une façon ou d’une autre. Alors chacun tire la couverture à soi, mais celle-ci est parfois est beaucoup trop courte …