Synopsis: À 36 ans, docteur en philosophie, Pierre-Paul Daoust est chauffeur-livreur. Témoin d'un hold-up qui tourne mal, il se retrouve avec deux énormes sacs bourrés de billets. Le pouvoir de l’argent va bousculer ses valeurs altruistes et mettre sur sa route une escort girl envoûtante, un ex-taulard perspicace et un avocat d’affaires roublard.
La fiche du film
Le film
Les bonus
- Le coffret : « Les invasions barbares » , « Le déclin de l’empire américain », « La chute de l’empire américain«
- Il fait partie de la sélection « Noël en fête »
- Date de sortie : 3 septembre 2019
Denys Arcand boucle sa trilogie US par une longue litanie monétaire sur fond de crise économique et sociale. Au cœur du problème, un braquage foireux dont les conséquences incalculables pour le jeune héros nous entraînent dans une logorrhée de situations parfois invraisemblables, mais suffisamment établies pour nous faire croire à l’histoire.
Celle de Pierre-Paul , bientôt la quarantaine, livreur en ville, malgré un doctorat en philosophie qui ne lui sert qu’à citer Epicure et Marc Aurèle dans ses conversations.
« L’important ce n’est pas ce que tu manges, mais avec qui tu manges ».
Quand il quitte sa camionnette c’est pour rejoindre un centre d’accueil de SDF, où il sert la soupe.
Les millions qu’il vient de récupérer malgré lui au cours d’un casse foireux ( deux morts, un gangster perdu dans la nature) jurent désormais avec ses états de service. Dilemme notoire et perspectives brumeuses.
D’abord, s’offrir une pute de luxe, Aspasie pour les clients, Camille pour les intimes, et puis réviser ses fondamentaux.
L’argent, il ne l’a pas volé, il veut en profiter. Sur les conseils d’un ancien taulard, spécialiste des recyclages particuliers, et d’Aspasie devenue sa petite amie. Un joli trio contre nature que la police a repéré.
Lors du braquage, Pierre-Paul n’a pas eu le temps de se faire oublier. Les premières investigations policières sans conséquence deviennent maintenant plus insistantes : il y a trop de mystères dans cette affaire et son comportement est plus qu’intriguant.
Ce qui risque d’éveiller les malfrats à la recherche du magot disparu…
Le nœud de l’affaire que Denys Arcand s’amuse à décortiquer tranquillement, sur la base d’un film policier qui se prend les pieds dans ses propres codes. L’enquêteur principal Pete LaBauve ( Louis Morisette) flaire bien l’arnaque en cours ( les caméras de surveillance sont infaillibles ) mais pas suffisamment pour en comprendre les rouages.
Et la filature de nos tourtereaux s’avère bien périlleuse, dans Montréal la nuit .Le réalisateur filme la ville avec une passion dévorante, que ses comédiens peinent parfois semble-t-il à partager.
Alexandre Landry , philosophe altruiste mais d’une timidité coupable, Rémy Girard un habitué du cinéaste, tranquille dans sa pelure d’ex-taulard ou bien Maripier Morin, (première apparition au cinéma), beauté redoutable dont elle use et abuse, ils jouent le jeu, un peu distants ou en retrait . Le début du déclin…
LES SUPPLEMENTS
- Rencontre avec Denys Arcand ( 23 mn ). Les origines du projet, un fait réel doublé d’une discussion avec un flic qui l’avait déjà conseillé sur « Les invasions barbares » et le témoignage d’un individu qui possédait un appartement à Cannes. « Je pensais que c’était pour le cinéma mais non, ça lui facilitait ses déplacements à Monte-Carlo il ne jouait pas au Casino, il blanchissait de l’argent… »
« Quelque chose d’assez complexe en réalité cette évasion fiscale que j’avais traduite dans un premier montage qui l’était tout autant et auquel les spectateurs n’auraient pas compris grand-chose ».
Le réalisateur s’explique longuement sur le choix des comédiens, sa manière bien personnelle de leur faire confiance… Et le choix par exemple de Maripier Morin qui n’avait encore jamais tourné.
« Choisir des non-professionnels, à l’instinct, vous vous dites cette personne là ça va marcher, vous ne savez pas pourquoi et parfois ils sont bien meilleurs que des professionnels » dit-il encore en citant Lamberto Maggiorani dans « Le Voleur de bicyclettes » qui était alors ouvrier d’usine, « bien meilleur que Marcello Mastroianni » .
- Rencontre avec Maripier Morin (11 mn ). C’est assez anecdotique dans l’ensemble, autour de ses premiers pas de comédienne, ses impressions . « Très inspirant de travailler avec Denys Arcand, qui vous fait grande confiance ».
Le film
Les bonus
Au départ l’idée est assez banale : un jeune homme sans réelle attache familiale, sentimentale ou sociale, mais prêt à aimer le monde entier se retrouve bien malgré lui avec énormément d’argent.
Qu’en faire, ce qui revient à dire que faire de cette idée. Denys Arcand la retourne dans tous les sens plus ou moins vraisemblables pour nous dire un peu l’état du monde en ce moment et ce que la fortune peut ou ne peut pas lui apporter.
Je trouve ce film très bien réalisé, avec une passion qui semble même déborder les acteurs, très bien dans leur peau, mais à qui il ne faut cependant pas trop en demander. Le cinéaste compense un peu cette impression et de la chute il s’en relève avec les honneurs.
AVIS BONUS
Une rencontre assez intéressante avec le réalisateur, plus anecdotique avec Maripier Morin sur ses premiers pas dans le cinéma
6 Commentaires
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