Synopsis: Preuilly-sur-Claise, au sud de l’Indre-et-Loire, mars 2020. Les Preuillaciens vont élire leur nouveau maire. Ils sont trois sur la ligne de départ : Jean-Paul, le vétéran, Patrick l’outsider et Mathieu, l’invité de dernière minute. Fantasque et intrépide, celui-ci présente à ses côtés Guy, un vieux briscard de la politique.
La fiche du film
Le Film
A l’occasion d’une élection municipale, à Preuilly-sur-Claise, ville rurale d’Indre-et-Loire, Sylvain Desclous s’immisce dans les rues et les conversations pour saisir l’humeur du moment. Il connait bien la région pour l’avoir parcourue dans sa jeunesse.
Ce qu’il nous en offre aujourd’hui, c’est un regard vrai sur la vie communale et ses avatars, cadré dans l’optique d’une campagne électorale qui ne manque pas de piment. Deux preuillaciens, Jean-Paul et Patrick ( « pas apolitiques, mais sans étiquette ») ont constitué leur liste quand débarque » le parachuté », le fils de l’ancien photographe. Personne ne le connait. Un inconnu dans la rue, ça fait causer.
Son colistier rétablit la balance.
De tous les combats politiques de la commune , Guy, à gauche toute, la connait comme sa poche. Il prend la parole autant que son leader et l’arrêter paraît parfois difficile. Mais jovial et rond, l’homme affiche une sympathie débonnaire qu’un opposant lui arrache quand il s’agit de croiser le fer.
Même si la déviation du centre-ville demeure un projet commun à tous les candidats. Images à l’appui, le cinéaste suit les mammouths poids-lourds au cœur de Preuilly. On veut les interdire, limiter la vitesse, contourner la ville … un serpent de mer qui n’en finit pas d’alimenter les conversations.
Le président du club de foot demeure dubitatif. « Il y a trop de division pour que ce soit constructif et le jeune il arrive comme un cheveu sur la soupe, on ne sait rien de lui, aucune vie associative, rien … »
Comme une tache dans le paysage où le correspondant de « La Renaissance lochoise » interview confusément chaque candidat. On ne s’improvise pas chroniqueur politique. Beaucoup plus à l’aise pour évoquer la photo en noir et blanc publiée par « La Nouvelle-République », quand les deux autres concurrents s’affichent en couleur.
Le sort électoral de Preuilly est-il scellé ?
Desclous ne l’imagine même pas, mais s’attarde dans les réunions le soir à la salle des fêtes, où la citoyenneté apparait comme le fer de lance des promesses électorales. Avec ce petit air de querelle de clocher, de voisins mal embouchés ou un brin susceptibles.
Question-réponse, ça fuse, on ne prend pas la pause, surtout le jour de l’élection où un sondage poubelle élimine très vite l’intrus du scrutin. Mathieu n’en prend pas ombrage et se rend satisfait au pot de victoire de son concurrent.
La tradition est respectée, le scrutin validé. Il reviendra peut-être.
Le Film
C’est une élection municipale comme il y en aura dans les 36.000 communes de France. Elle se passe près de Tours, à Preuilly-sur-Claise, dont le réalisateur Sylvain Desclous est originaire. Au même titre que l’un des trois candidats, qui pourtant est un parfait inconnu pour les habitants. Mathieu, le fils de l’ancien photographe revient au pays pour le diriger. Comme un parachutage qui ne passe pas très bien auprès de la population. Il va pourtant s’imposer peu à peu , de porte à porte, de réunion en réunion, avec son fidèle colistier Guy , un vieux de la vieille… Le réalisateur le suit beaucoup au cours de cette campagne dans la campagne, reléguant les deux autres listes dans la routine quotidienne de la quête de suffrages. Pour illustrer certaines promesses Sylvain Desclous guette dans le village les images compromettantes. L’exemple des mammouths poids-lourds au cœur de Preuilly est édifiant. Et sur ce dossier , tout le monde est d’accord, c’est la priorité des priorités.