Réalisation : Michele Picchi
Avec : Giorgio Pasotti, Valeria Ghignone, Valentina Beotti, Tatiana Lepore
L’histoire : Lupo, un artiste désespéré d’une quarantaine d’années, n’a jamais vraiment réussi, surtout en matière de séduction…
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« Est-ce que vous voulez vraiment rencontrer le christ ressuscité ? »
« Ah oui je ne vois jamais personne… »
Ainsi s’adresse une jeune nonne à un paroissien qui lui paraît un brin dragueur. Elle a visiblement tout compris au héros de cette nouvelle cinématographique que le réalisateur Michel Picchi porte avec la ferme résolution de bousculer les règles de la bienséance dialoguée.
Lupo se raconte et cause beaucoup. Voix off quasi instantanée et présente tout au long de ce long monologue que l’artiste raté mâchonne pour tenter de trouver un sens à sa vie. Il le fait avec humour et légèreté tout en revenant à chaque échec au bout de la corde qui l’attend dans son appartement d’où il contemple la réussite du monde.
Lupo est donc désespéré, mais pas désespérant. Si le principe retenu par le réalisateur peut agacer un tantinet, le spectateur en viendra peut-être à s’intéresser au destin d’un individu pas comme les autres. Ses amours ne sont jamais concluantes. Quand il s’adresse à une jeune femme c’est bien souvent son soutien-gorge qui lui répond, point de vue amoureux autant surprenant que cadré de manière amusante.
Picchi ne se prive pas de séquences aussi gratuites que bienvenues, comme la scène du banc que notre héros s’apprête à quitter au moment où une femme noire s’assoit à ses côtés. Quelle attitude adopter pour ne pas la froisser ?
Dans le rôle-titre Giorgio Pasotti tient la juste distance monotone qui le sépare d’une fin tranquille, pas forcément conforme à ses aspirations. Elle lui permet cependant de remettre son égocentrisme en place, et de regarder le monde tel qu’il tourne. Ainsi les fidèles à l’église continueront à regarder vers l’autel et non pas vers lui. C’est agaçant, c’est certain, mais dans la vie il y a certainement pire…
Le film
Légèrement à côté de ses pompes, trop normal aussi peut-être, le héros souhaite que son univers soit plus sincère, plus libre, plus direct. Ce qui parait tout à fait légitime, mais comme il ne vit pas dans son monde, il lui est difficile de rejoindre ses rêves. Egocentriste sympathique, (« à l’église tout le monde regarde vers l’autel, jamais vers moi »), il est aussi assez drôle quand il explique en quoi il ressemble vraiment à un fidèle, quand il est de … dos. Des séquences, des saynètes de cet acabit peuplent son quotidien où les femmes ne lui sont pas fidèles. Il quête donc la femme parfaite, à l’image de cette nonne dont il se rapproche de plus en plus. La voix off, la sienne peut-être : « Pas de robe fendue, froide évoquant une sexualité ancestrale, punitive, mais les transparences tempérées d’une robe grise intellectuelle… ». Ca pourrait paraître prétentieux, mais pas du tout, simplement un peu d’égarement et de désenchantement pour un jeune homme que le cinéaste filme comme il vient.