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« Je danserai si je veux » de Maysaloun Hamoud. Critique dvd

Synopsis: Layla, Salma et Nour, 3 jeunes femmes palestiniennes, partagent un appartement à Tel Aviv, loin du carcan de leurs villes d'origine et à l'abri des regards réprobateurs. Mais le chemin vers la liberté est jalonné d’épreuves

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Je danserai si je veux"
De : Maysaloun Hamoud
Avec : Mouna Hawa, Sana Jammelieh, Shaden Kanboura, Mahmud Shalaby, Henry Andrawes
Sortie le : 12 Septemb 2017
Distribution : Blaq Out
Durée : 102 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Colocataires à Tel Aviv, loin de leurs villes et villages, Layla, Salma et Nour s’ouvrent sans compter aux libertés que s’octroie la jeunesse , balayant tabous et traditions. En foulant gaillardement ce chemin,  elles affrontent des difficultés inimaginables pensaient-elles dans la grande ville.

Le désir de liberté et d’indépendance de la réalisatrice Maysaloun Hamoud est tellement criant que les premières impressions échangées avec ses héroïnes paraissent sans fondement ni raison d’être. Il nous semble déjà connaître ces problèmes féminins confinés à des pays machistes.

Il y a alors comme une éducation à l’égard du spectateur occidental confronté à un verbiage didactique, voire systématique. L’approche manichéenne d’une société où la femme voilée peine à regarder son fiancé, tandis que l’alcool et la musique figurent au registre des interdits évidents.

Au début, les deux copines ont du mal à comprendre ce que Nour, toute voilée vient faire avec elles…

Le regard du fiancé de Nour, intégriste et religieux nous conduit vers ces écarts que la caméra de Maysaloun Hamoud accompagne pesamment avant que ce même regard ne devienne l’objet du  drame.  Concupiscent, il trahit la nature d’un homme que le trio a piégé de manière aussi grossière que drôle.

Les hommes vivent ainsi dans le mensonge et l’usurpation pour contrer une gente féminine qui trouvera pourtant son réconfort dans la sagesse d’un autre homme: le père de Nour, compréhensif vis-à-vis de sa fille et de son désir de quitter un fiancé trop vite imposé. Et retors. 

Ce renversement de tendance qui laisse un peu de place à l’espoir envisagé par les trois jeunes femmes, est totalement brisé par la famille de Salma dans son refus de ne pas accepter leur fille telle qu’elle se revendique. Le repas familial a beau être mémorable , il ne va pas tourner dans le sens qu’auraient souhaité le papa et la maman.

Mais c’est ainsi que le monde doit se reformer imagine la réalisatrice qui a trouvé dans des comédiennes non professionnelles (Mouna Hawa, Sana Jammelieh, Shaden Kanboura), des amatrices qui surpassent les clichés , les apparences et le bon sens commun pour atteindre une vérité tout autre. Pour l’imposer, tout simplement.

LES SUPPLEMENTS

  • Making of (27 mn). De temps en temps des scènes de tournage assez courtes accompagnent les commentaires.

« Les jeunes ne savent pas quoi faire pour être acceptés, de leur problème ils n’en parlent pas, et le film ouvre cette porte là… » entame le trio de jeunes femmes qui pense que « chacun peut se reconnaître dans le personnage que l’on joue et dans les thèmes abordés autour de la féminité, du penchant sexuel, du comportement des hommes… ».

« C’est une façon de réveiller les consciences » dit la réalisatrice qui insuffle une dynamique incroyable sur le plateau. Elle parle aussi avec intérêt de l’état du cinéma palestinien depuis ses origines.

Laila ( au centre ) l’incarnation de l’indépendance absolue va déchanter auprès de son amoureux qui arrivait pourtant de… New-York !

La fin du documentaire est très festive, des images de bonheur dans les coulisses, des embrassades, des rencontres, et les festivals avec les prix qui vont avec …

  • « Sense of Morning » (8 mn), court métrage de Maysaloun Hamoud

L’homme entre deux réveils calcule que l’espace entre deux mortiers est d’une seconde. Il pense alors à tout ce qu’il ne pourra pas faire en moins d’une seconde. Dehors les bombes rythment la nuit palestinienne.

Le texte est parfois un peu alambiqué mais porté par des images éloquentes (l’intérieur de la chambre éclairée par le fracas) il prend toute sa signification.

 

  • D’autres films sur la condition féminine, la liberté, l’indépendance de la femme :

« La saison des femmes »  de  Leena Yadav

« Les femmes du bus 678 » de Mohammed Diab

« Wadjda » de Haifaa Al Mansour

« Une Femme Iranienne » de Negar Azarbayjani

« Le Coeur a ses raisons » de Rama Burshtein

 

Colocataires à Tel Aviv, loin de leurs villes et villages, Layla, Salma et Nour s’ouvrent sans compter aux libertés que s’octroie la jeunesse , balayant tabous et traditions. En foulant gaillardement ce chemin,  elles affrontent des difficultés inimaginables pensaient-elles dans la grande ville. Le désir de liberté et d’indépendance de la réalisatrice Maysaloun Hamoud est tellement criant que les premières impressions échangées avec ses héroïnes paraissent sans fondement ni raison d’être. Il nous semble déjà connaître ces problèmes féminins confinés à des pays machistes. Il y a alors comme une éducation à l’égard du spectateur occidental confronté à un verbiage didactique,…
Le film
Les bonus

Ce film palestinien revendique le droit des femmes à disposer d’une libre circulation de la pensée à travers une indépendance que trois jeunes palestiniennes pensaient trouver dans la grande capitale, loin de leurs villes et de leurs villages. Après un schématique rappel de la condition féminine dans ces pays patriarcaux, et leurs dérives machistes, la réalisatrice plonge au cœur de son sujet avec une frénésie qui donne un peu tardivement à son récit une consistance vitale et toute sa raison d’être. Dans ce film qui en réalité fonctionne par strates (la famille, les enfants, le monde extérieur…) le propos radical s’efface devant les turpitudes et les faiblesses des tenants de l’obscurantisme. Tabous et traditions en prime, le poids de la famille parachève une histoire que trois jeunes filles ( elles ne sont pas professionnelles) tissent avec une énergie dévastatrice. La caméra de Maysaloun Hamoud n’y est pas étrangère, bien évidemment.

Avis bonus Un making of très intéressant et un court métrage qu’il faut apprivoiser …

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